Archives

Après la mobilisation nationale pour les quartiers, voici la Grande Equipe de la réussite républicaine

Un an et demi après le discours de Tourcoing, Julien Denormandie a donné le coup d'envoi, jeudi 13 juin 2019, sous la Grande Halle de La Villette de la Grande Equipe  de la réussite républicaine. L'ambition est la même : réunir un partenariat fort entre Etat, élus, entreprises, associations, habitants pour "agir ensemble et au quotidien pour les habitants des quartiers"

Le 14 novembre 2017, à Tourcoing, Emmanuel Macron avait appelé à une "mobilisation nationale pour les villes et pour les quartiers". Le 11 juillet 2018, dans le grand salon d'honneur du ministère de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard avait donné rendez-vous aux parties prenantes de la mobilisation : représentants de l'Etat, élus locaux, représentants des associations, du monde HLM et d'Action Logement, des chefs d'entreprise et des membres du Conseil national des villes (voir nos articles ci-dessous). 
Ce 13 juin 2019, sous la Grande Halle de la Villette, Julien Denormandie a voulu réunir la "Grande Equipe de la réussite républicaine", pour passer de la "mobilisation" des acteurs à leur "fédération", autour d'un objectif commun : "la réussite républicaine dans les quartiers populaires ". Deux sujets sont en particulier mis en avant : "la priorité éducative" et "l’insertion professionnelle". 

Un plan en faveur des associations de proximité

A cette occasion, Julien Denormandie a confirmé son plan en faveur des 8.500 petites associations de proximité présentes dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, annoncé le 26 avril 2019 (voir notre article ci-dessous).
Le formulaire de demande de subvention sera allégé et les petites associations de proximité pourront bénéficier, à partir de 2020, d'un financement global de leur fonctionnement. Le recours aux conventions pluriannuelles d'objectifs (CPO) sera systématisé lorsque les subventions seront renouvelées au même niveau et pour les mêmes actions depuis trois ans. La pluriannualité ne concernerait aujourd'hui que 8% des 137 millions d'euros attribués par le ministère de la Ville aux associations de proximité dans le cadre des contrats de ville ; il s'agirait de passer au moins à 35% d'ici 2020.
La justification des subventions devra toujours passer par le bilan financier d'utilisation des fonds, mais pour évaluer les résultats des actions, un fichier son ou une video pourra remplacer le traditionnel "dossier de 40 pages", souhaite Julien Denormandie.

Autoformation à la coconstruction

Le ministre de la Ville a également formulé 10 engagements de l'Etat pour les conseils citoyens. Il veut d'abord constituer un "réseau national d'information des conseils citoyens" et poursuivre l'animation de la plateforme d'échanges conseilscitoyens.fr
Surtout, il entend développer une offre de formation "qui soit souple et accessible à tous", notamment pour participer "efficacement" à la coconstruction des contrats de ville. Ces formations prendront la forme d'un catalogue en ligne destiné à l'autoformation. 
Il tient à rendre systématique la formalisation d'un avis consultatif à chaque étape du contrat de ville. Conscient que "la participation des conseils citoyens aux instances du contrat de ville n'est pas toujours simple", ils auraient la possibilité d'émettre un avis sur les enjeux qu'ils identifient prioritaires pour leur quartier (ce peut être des activités de soutien scolaire, le ministre a donné l'exemple de l'aménagement d'un espace public par une œuvre de street art…) 
Concernant la formation au "Renouvellement urbain", le partenariat entre le CGET et l'école du renouvellement urbain sera prolongé de 3 ans.
Des rencontres territoriales de conseils citoyens seront organisées à l'échelle régionale ou départementale.
Le ministre s'est également engagé à réactiver le "comité national de suivi des conseils citoyens", qui sera placé auprès du conseil national des villes (CNV).
Il veut "assurer une animation de qualité des dynamiques en place" et inciter les conseils citoyens à porter un fonds de participation des habitants (FPH).