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Attractivité des métiers et des concours : le gouvernement annonce un arsenal de mesures

L'exécutif vient de dévoiler son plan pour revaloriser les concours et les métiers de la fonction publique. L'objectif est notamment de mieux répondre aux besoins des employeurs et de favoriser l'accès à l'emploi public des catégories les moins représentées.
 

Communication repensée, professionnalisation et mutualisation des épreuves, recours plus important à l'apprentissage, développement des classes préparatoires intégrées et de la troisième voie... L'exécutif entend déployer une batterie de mesures pour améliorer l'attractivité des métiers et des concours de la fonction publique. La direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) a communiqué ces derniers jours les éléments de ce plan aux représentants des syndicats et des employeurs publics, en vue d'une réunion qui devait se tenir ce 18 juillet. Ce rendez-vous était le troisième et, en principe, le dernier d'une concertation lancée le 17 avril dernier, à la demande des organisations syndicales.
Le premier axe de solution mis en avant dans le document que Localtis s'est procuré a trait à la rénovation de la communication sur les métiers et concours de la fonction publique. Le gouvernement veut notamment qu'émerge une "marque employeur" propre à la fonction publique et que la communication sur l'emploi public touche "les publics les plus larges."
Pour favoriser la diversité sociale chez les agents publics - l'un des enjeux identifiés lors de la concertation - il est suggéré de développer, "dans les trois versants" (État, hôpitaux et collectivités territoriales), les classes préparatoires intégrées, qui accompagnent les jeunes et les chômeurs de condition modeste dans la préparation des concours. Le gouvernement mise aussi sur l'apprentissage. Plusieurs dispositions du projet de loi de transformation de la fonction publique visent d'ailleurs à favoriser son développement.

Concours sur titres et troisième voie

Le gouvernement planche, par ailleurs, sur une amélioration de l'organisation des concours de la fonction publique. Il compte, ainsi, "lancer une réflexion avec les employeurs publics afin que les candidats disposent le plus tôt possible du nombre de postes offerts, de leur localisation géographique et de leur nature." Autre piste : "valoriser l’exercice des fonctions de membre de jury de concours." Cet objectif passerait par la création d’un "cadre de référence des fonctions de membres de jury." Disponible au premier semestre 2020 (après une concertation qui se déroulerait d'ici la fin de l'année), ce dernier préciserait les principes, les missions, les obligations de formation, les modalités de cumuls d’activité et les obligations déontologiques des personnes assurant les fonctions de membre de jury. Les employeurs seraient incités à mieux prendre en compte ces dernières dans le cadre de l’évaluation professionnelle et du parcours des agents.
Le gouvernement veut également que soient retouchées les épreuves elles-mêmes. Celles-ci vont faire l'objet d'une "professionnalisation", dans le but de valoriser "les compétences et savoirs-êtres, ainsi que l'expérience professionnelle." Des "orientations" vont être diffusées sur le sujet aux employeurs, début 2020. En particulier, les concours sur titres vont être développés. Le principe est déjà bien connu : le candidat remet un dossier qui est examiné à l’admissibilité. Puis, celui-ci sert de base à un oral d’admission. Dans la fonction publique territoriale, cette modalité d'organisation des concours doit, à la faveur d'une disposition du projet de loi de transformation de la fonction publique, se répandre dans les filières sociale, médicosociale et médicotechnique.
Les concours de la troisième voie - qui sont réservés aux candidats ayant acquis une expérience dans le secteur privé, dans le cadre d'une activité associative, ou du fait de l'exercice d'un mandat local – vont quant à eux être généralisés. En parallèle, une réflexion va être engagée (en 2020) sur les règles de reclassement et les modalités de reprise d'ancienneté des lauréats du troisième concours.

Épreuve commune à plusieurs concours

La mutualisation d'une épreuve commune à plusieurs concours, piste évoquée lors de la dernière réunion du groupe de travail, fait partie des mesures retenues par le gouvernement. Dans le cadre d'une expérimentation, serait mise en place "une épreuve d’admissibilité d’aptitude générale valable une certaine durée et qui permettrait d’accéder aux épreuves spécifiques d’un corps ou cadre d’emploi, pour des épreuves de concours proches ou identiques par filière ou par ministère". L'expérimentation verrait le jour en 2021 dans la fonction publique de l'État, puis, "le cas échéant", elle serait étendue aux autres versants.
On saura encore que le dialogue social sur les questions de recrutement et d’attractivité des métiers de la fonction publique sera "renforcé" dans les comités sociaux mis sur pied par la loi modernisant la fonction publique.
Pour finir, le gouvernement "propose", qu'à titre expérimental, ces différentes solutions soient mises en œuvre, "en lien étroit avec les ministères", dans "deux territoires connaissant des difficultés d'attractivité et de recrutement." En sachant qu'"un suivi fin" et "une évaluation de l’effet des actions" sont prévus.