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Baisse d'un tiers depuis 2010 des inscrits en diplôme d'État d'accompagnant éducatif et social

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur l'évolution du nombre d'inscrits en première année de formation pour obtenir le diplôme d'État d'accompagnant éducatif et social (DEAES). Créé en 2016 et se préparant en 9 à 24 mois, celui-ci remplace à la fois le diplôme d'État d'aide médico-psychologique (DEAMP) et celui d'auxiliaire de vie sociale (DEAVS). Il forme des professionnels de l'accompagnement de personnes en perte d'autonomie. Il comporte trois spécialités : accompagnement à la vie en structure collective (79% des inscrits en première année), accompagnement à la vie à domicile (15%) et accompagnement à l'éducation inclusive et à la vie ordinaire (7%).

En 2018, 11.500 étudiants étaient inscrits en DEAES, dont 9.500 en première année, selon l'enquête de la Drees auprès des centres de formation en travail social. Ce chiffre représente un tiers de l'ensemble des inscrits en première année de formation aux professions du social, et 82% de ceux préparant un diplôme de niveau V (niveau CAP ou BEP).
Après avoir très fortement progressé entre 1991 et 2010, passant de 3.810 à 14.120, le nombre d'étudiants en première année dans ces métiers a commencé à diminuer depuis lors, de façon continue. Il est ainsi passé de 14.120 à 9.500 entre 2010 et 2018. Et la création du nouveau diplôme n'a, pour l'instant, pas enrayé cette tendance. Le taux de réussite aux épreuves de sélection étant à peu près le même avant et après la réforme (57% contre 63%), la baisse du nombre d'inscrits résulte donc principalement de la diminution du nombre de candidats, "posant la question de l'attractivité des professions auxquelles ces diplômes conduisent".

Manque d'attractivité

Ce mouvement d'ensemble recouvre toutefois deux évolutions bien distinctes. En effet, les inscrits en première année dans la filière menant aux emplois dans des structures collectives ne reculent que modérément, passant de 8.100 en 2010 à 7.600 en 2018 (-6%). En revanche, la filière du domicile connaît un véritable effondrement, avec une division par quatre sur la même période et des effectifs de première année passant ainsi de 6.000 à 1.500. Comme l'explique sobrement la Drees, "l'hypothèse du manque d'attractivité des professions auxquelles préparent ces formations est donc encore plus prégnante pour la filière domicile".

Au final, l'année 2018 a vu la sortie de 9.460 diplômés, tous parcours confondus : 7.710 étudiants ont obtenu le DEAES en fin d'études et 1.170 autres personnes ont obtenu le diplôme par le biais de la validation des acquis de l'expérience (VAE). Entre 2015 et 2018, le nombre de diplômes des filières "domicile" et "structure" est passé de 12.300 à 9.810, soit une baisse de 20%. Autant de chiffres qui justifient la conférence nationale sur les métiers du grand âge, qui devrait se tenir d'ici à l'été, dans le prolongement du rapport de Myriam El Khomri (voir nos articles ci-dessous).

 

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