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Centre de conservation du Louvre à Liévin : 250.000 œuvres vont partir en région

Le ministre de la Culture a inauguré le Centre de conservation du Louvre à Liévin dans le Pas-de-Calais, où seront réunies les réserves des collections nationales. L'ouverture du site s'inscrit dans le prolongement de l'opération du Louvre-Lens et constitue le important chantier de déconcentration culturelle de la dernière décennie. Dans le même temps, le Centre Pompidou a pour sa part misé sur le Grand Paris avec son futur pôle de conservation à Massy.

Franck Riester a inauguré, le 8 octobre, le Centre de conservation du Louvre à Liévin (Pas-de-Calais, 40.000 habitants). "Ce lieu exceptionnel [qui] fait la fierté de l'État et de toute la région", selon la formule du ministre de la Culture, est destiné à accueillir plus de 250.000 œuvres issues des réserves des collections nationales, grâce un déménagement progressif qui va durer jusqu'en 2024. Cette inauguration clôt un dossier qui avait vu initialement, à l'issue d'une longue période de sélection, le choix de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) pour accueillir les réserves (voir notre article ci-dessous du 9 octobre 2007), avant que tout soit finalement remis en cause pour un projet aux ambitions nettement revues à la baisse. L'objectif est en revanche resté inchangé : mettre les réserves du plus grand musée du monde, aujourd'hui stockées pour une grande part dans ses sous-sols, à l'abri d'une éventuelle crue centennale de la Seine.

Œuvre de l'agence d'architecture britannique Rogers Stirk Harbour + Partners, le bâtiment s'étend sur 18.500 m2, dont 9.600 m2 réservés au stockage des œuvres et 1.700 m2 destinés à leur étude. La création d'un lieu de stockage sécurisé se double en effet d'un important projet scientifique, s'appuyant sur "un équipement de recherche parmi les plus importants d'Europe". Le Centre de conservation sera ainsi ouvert aux personnels scientifiques du Louvre et à des partenaires (professionnels des musées, restaurateurs, photographes), des chercheurs et des universitaires dans le cadre de consultation d'œuvres, de programmes de recherche ou de parcours de formation.

Pour le Louvre, comme pour le ministère de la Culture, cette opération s'inscrit dans le prolongement de l'opération du Louvre-Lens, les deux villes étant limitrophes et appartenant à la même communauté d'agglomération. Selon le communiqué du musée du Louvre du 8 octobre, "cette implantation, à 1h10 de TGV depuis Paris, s'inscrit pleinement dans la poursuite du développement et la redynamisation du bassin minier portées par les collectivités territoriales, auxquelles le Louvre s'associe avec ces deux équipements culturels et scientifiques". Après la création de grands musées en province dans les années 1990 et 2000 – Louvre-Lens, Mucem à Marseille, Centre Pompidou-Metz, musée des Confluences à Lyon... –, l'ouverture du Centre de conservation constitue le plus important chantier de déconcentration culturelle de la dernière décennie. D'un coût d'environ 60 millions d'euros (hors foncier), dont 42 millions pour la construction, il a été financé par le musée du Louvre lui-même (34,5 millions, provenant essentiellement de la licence de marque accordée au Louvre Abu Dhabi), de l'Union européenne (18 millions du Feder), de la région Hauts-de-France (5 millions), de l'État (2,5 millions) et de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin (2,66 millions), cette dernière ayant également cédé le terrain à l'État, pour le compte du Louvre, pour un euro symbolique.

Le Centre Pompidou ouvrira à Massy un centre de conservation et de création

Le Centre Pompidou a pour sa part présenté quelques jours plus tard, le 15 octobre, son projet de pôle de conservation et de création prévu à Massy en 2025, où seront abritées ses réserves dans des conditions optimales et qui se veut "une fabrique de l'art" en collaboration notamment avec l'Université Paris-Saclay.
D'une superficie de 22.000 m2, il "sera à la fois un pôle d'excellence pour la conservation et la restauration des oeuvres de la collection, et un nouveau lieu de diffusion culturelle et de création profondément ancré dans son territoire", indique le Centre dans un communiqué. Il accueillera également les réserves du musée national Picasso-Paris.
Le Centre a souhaité concevoir "un nouveau type de réserves, profondément innovant dans sa forme et son fonctionnement", selon le communiqué. Les nouveaux espaces "seront dotés de normes de conservation optimales et d'espaces supplémentaires en prévision de l'enrichissement des collections".
Le Centre Pompidou dispose de la deuxième collection d'art moderne et contemporain au monde et la première en Europe: 120.000 oeuvres qui sont propriété de l'État. L'importance des prêts et de l'action internationale du musée fait que les réserves sont devenues un outil stratégique qui nécessite des installations adaptées. Ce projet a été rendu possible grâce au partenariat avec la région Île-de-France, le département de l'Essonne, la communauté d'agglomération Paris-Saclay et la ville de Massy, avec le soutien de l'Etat. Profitant de la proximité de l'université Paris-Saclay, des projets de collaboration seront mis en place entre les métiers du musée et de la recherche.
Ces réserves seront en partie ouvertes au public, de façon à ce que celui-ci découvre la réalité des métiers du musée. Le nouveau centre travaillera aussi en collaboration avec les acteurs locaux - culturels, universitaires et scolaires - et les associations. Un espace culturel expérimental de 2.500 m2 servira à la programmation artistique et culturelle mettant en valeur les collections et métiers. Il accueillera des spectacles vivants, des performances, des conférences, des projections et des ateliers. Sept principes sont énumérés pour cette "fabrique de l'art" : l'art au plus proche ; l'art en travail ; l'art en action; l'art, lieu de vie ; l'art au pluriel ; l'art en partage ; l'art et la science.
AFP

 

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