Centre départemental de supervision et brigade verte en Val-d’Oise

Le conseil départemental du Val-d’Oise vient de lancer deux initiatives : la création d’un centre départemental de supervision d’une part, et le lancement d’une "brigade verte" d’autre part.

La mutualisation de la vidéoprotection fait son chemin. Après la récente réactivation du dispositif loir-et-chérien de déport d’images des communes adhérentes à un syndicat intercommunal vers la gendarmerie (voir notre article du 28 février 2022), le conseil départemental du Val-d’Oise projette la création d’un centre départemental de supervision. Si les modalités diffèrent, les motivations sont proches : "Ce projet donnera l’opportunité à des communes et intercommunalités, notamment rurales, d’accéder à une offre de service de qualité, qu’elles n’auraient sans doute pas pu mettre en œuvre seules et à coûts maîtrisés", explique dans le magazine du département le président du syndicat mixte Val d’Oise numérique, qui assure la maîtrise d’ouvrage du projet. Les communes et intercommunalités du département disposant déjà d’équipements de vidéoprotection ou de centres de supervision urbains n’en seront bien évidemment pas exclus. Comme en Loir-et-Cher, le dispositif vise en effet aussi à assurer "une meilleure continuité de supervision à l’échelle du territoire". Ici, les opérateurs du site resteront placés sous l’autorité des maires, comme le prévoit la loi, mais ils seront aussi appelés à travailler en liaison avec les forces de sécurité intérieure et de secours. Le centre fonctionnera en outre 24h/24, 7 jours/7. Il pourrait même servir de PC départemental de crise en cas d’incident à grande échelle (inondations, incendies…), précise le département. Il devrait être opérationnel à partir de l’été 2023. Le lieu d’implantation n’a pas encore été retenu. "Il restera confidentiel pour des raisons de sécurité", indique Marie-Christine Cavecchi, présidente du conseil départemental. Après la présentation du projet en décembre, 14 communes et 5 intercommunalités auraient déjà manifesté leur intérêt. Ce dernier sera notamment confirmé en fonction du coût de la prestation, qui n’a pas encore été arrêté.

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, le syndicat est par ailleurs chargé de développer un système de vidéoprotection pour les propres sites du département (collèges, centres sociaux, Sdis, bâtiments administratifs…). Cette année, 100 premières caméras seront déployées sur 40 sites jugés prioritaires – un investissement de 1,8 million d’euros. 300 caméras devraient être installées à terme, toutes reliées au nouveau centre.

La sécurité, compétence des… départements ?

Permis par la loi Sécurité globale (voir notre article du 26 mai 2021), un tel dispositif – dont les modalités de mise en œuvre ont été récemment rappelées aux préfets (voir notre article du 22 mars dernier) – témoigne qu’à l’instar des régions (voir notre article du 24 mars 2021), les conseils départementaux entendent bien eux aussi investir le domaine de moins en moins "réservé" de la sécurité. Et ce bien qu’il ne relève pas de leurs missions, comme le reconnaît le conseil départemental du Val-d’Oise : "Relevant des compétences de l’État, des communes et des intercommunalités, la sécurité des biens et des personnes et la tranquillité publique n’en sont pas moins des enjeux prioritaires pour le département." Le conseil départemental indique d’ailleurs avoir consacré 300.000 euros depuis 2017 à l’adaptation de locaux de police municipale ou intercommunale, 200.000 euros depuis 2015 à l’acquisition de véhicules de police municipale ou intercommunale et 3 millions d’euros depuis 2017 au déploiement de la vidéoprotection passive et réactive. Il a notamment investi 424.000 euros dans le centre de supervision urbaine de Val Parisis, inauguré le 23 novembre 2018, 325.450 euros pour aider la commune de Cergy à étendre son réseau et moderniser son CSU en 2019 ou encore 122.124 euros en faveur de la communauté de communes de Carnelle Pays de France, toujours en 2019, pour l’installation de nouvelles caméras et l’aménagement de locaux techniques.

Brigade verte

Dans un autre registre, mais qui n’est pas sans lien vu l’importance prise par les dépôts sauvages dans le quotidien des élus et des forces de sécurité (voir notre article du 14 janvier 2022), le conseil départemental du Val-d’Oise a également annoncé le lancement d’une "brigade verte", dédiée à l’entretien et au verdissement des abords des routes départementales, des parcs et espaces naturels sensibles appartenant à la collectivité (ramassage des déchets, "petit entretien" de chemins et fossés, fauche, "petit élagage" ou encore plantation d’arbustes et de haies). La brigade, lancée au début du mois, est composée de deux équipes de 5 agents techniques chacune. "Des Valdoisiens en insertion, anciennement bénéficiaires du RSA", en contrat aidé, précise le conseil départemental. Cette brigade s’inscrit dans le cadre d’une "opération de reconquête des délaissés routiers et des accotements" que le département doit lancer prochainement. 20 sites de 500m2 à 2 hectares ont été identifiés dans ce cadre.

 

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