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Dépendance - "Comment mieux prendre soin de nos aînés ?" Agnès Buzyn lance la concertation

Lancée ce 1er octobre par la ministre des Solidarités et de la Santé, la concertation "grand âge et autonomie" comporte un volet dédié à l'échange entre les acteurs et une consultation citoyenne. Gouvernance, offre de services et restes à charge, financements, reconnaissance des professionnels, soutien aux aidants... L'hypothèse d'un "cinquième risque" reste bien posée. La concertation donnera lieu à des scenarios de réforme, qui seront remis à la ministre au plus tard début février. 

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a lancé le 1er octobre la concertation "grand âge et autonomie". "Le système a épuisé ses ressources et son élan" et "laisse perdurer des situations qui ne sont pas dignes d'un pays comme la France", a-t-elle introduit. Parallèlement aux autres réformes en cours, dont celle du système de santé (voir notre article du 18 septembre)et, au-delà, de la feuille de route présentée en mai (voir notre article du 31 mai), il s'agira de se demander "comment mieux prendre soin de nos aînés ?" et de s'interroger sur "ce que nous voulons collectivement garantir".

Le point d'entrée n'est pas la convergence

"Le point d'entrée de notre réflexion n'est pas le handicap" ni "la convergence entre ces deux publics" - personnes âgées en perte d'autonomie et personnes en situation de handicap -, a d'emblée cadré Agnès Buzyn. La ministre a toutefois énuméré les sujets qui devraient être "traités ensemble", avec Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge du handicap : aidants, personnes handicapées vieillissantes, protection juridique des majeurs et lutte contre la maltraitance. L'"ambition" est de "répondre aux attentes des personnes âgées et de leur familles", avec l'idée d'aboutir à une "priorisation", la ministre citant l'accompagnement des personnes sans ressources et isolées et la valorisation des professionnels.
L'objectif est de "formuler des propositions concrètes immédiates et de long terme", a complété Dominique Libault, conseiller d'Etat, désigné pilote de la concertation. "Plusieurs scenarii de réformes" seront proposés aux pouvoirs publics qui devront ensuite "trancher".
Parmi les sujets au cœur de la réflexion : la liberté de choix des personnes, la simplification des parcours, la lisibilité des aides et prestations ou encore l'efficacité de la prévention.

10 ateliers, des forums régionaux et des groupes d'expression 

Les acteurs – représentants de l'Etat et des collectivités, en particulier des départements, représentants d'associations, de fédérations d'usagers et de professionnels, experts - seront réunis dans le cadre de dix ateliers : gouvernance et pilotage ; panier de biens et services et reste à charge ; nouveaux financements ; parcours des personnes âgées ; prévention de la perte d'autonomie et bien vieillir ; métiers ; aidants, familles et bénévolat ; offre de demain pour les personnes âgées en perte d'autonomie ; cadre de vie ; l'hôpital et la personne âgée. Parmi les questions qui seront posées : "Qu'est-ce qu'on appelle le cinquième risque" et est-ce qu'"on doit aller vers cette hypothèse" ?
Parallèlement, des forums régionaux seront organisés pour "écouter les personnes qui essaient d'innover", a poursuivi Dominique Libault. Des groupes d'expression viseront aussi à recueillir la parole de personnes âgées, d'aidants et de professionnels.

Consultation citoyenne : viser la "massivité"

La concertation inclut enfin une consultation citoyenne, déployée dans le cadre de la plateforme Make.org. "L'enjeu de la massivité est absolument capital", a présenté Axel Dauchez, président de Make.org, estimant que 10 millions de Français pourraient répondre à la consultation par différents canaux – internet, téléphone, présentiel.
"Il est absolument nécessaire pour une transformation sociétale de cette ampleur d'embarquer les citoyens", a appuyé Agnès Buzyn. Le mode de consultation est associé à une "coalition" d'acteurs de la société civile, coordonnée par Make.org et composée d'ores et déjà de six entreprises et d'une vingtaine d'associations. Ces acteurs se sont engagés à "transformer" les propositions citoyennes qui recevront le plus de votes en "actions concrètes pour améliorer la vie de nos aînés".
Placée sous l'égide d'un conseil d'orientation et d'un comité scientifique, la concertation dans son ensemble donnera lieu à un rapport fin janvier ou début février.

 

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