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ESS - Pôles territoriaux de coopération économique : un premier bilan à consolider

Le Labo de l'ESS a publié le 31 mai les résultats d'une enquête sur les Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE). Ces pôles, qui regroupent des entreprises de l'économie sociale et solidaire et des entreprises dites "classiques", des collectivités locales ou encore des universités, ont pour but de "[construire] une stratégie commune inscrite dans le temps" et de coopérer en mutualisant notamment "des compétences, des locaux, des outils". On compte aujourd'hui 160 PTCE.
Inscrits dans la loi sur l'ESS de 2014, les PTCE ont bénéficié d'un soutien de l'Etat et de la Caisse des Dépôts dans le cadre de deux appels à projets interministériels. A l'avenir, ce soutien devrait prendre la forme d'une cellule nationale d'accompagnement (voir nos articles ci-dessous).

Des PTCE qui s'occupent d'abord d'éco-activités et d'emploi

L'enquête du Labo de l'ESS s'appuie sur les réponses de 24 PTCE, représentant 187 structures. Parmi elles, 72 sont implantées dans un quartier prioritaire de la politique de la ville et portent d'abord sur des activités liées à l'emploi.
A l'échelle des 187 structures, les principaux secteurs représentés sont les éco-activités (24%), les activités liées à l’emploi et à la sécurisation des parcours professionnels (24%), l'alimentation et l'agriculture durable (20%), la culture et les industries créatives (19%), les services aux entreprises (18%) et les services à la personne (12%).
Destinés à contribuer à la structuration de filières, certains PTCE sont organisés autour d'une filière pivot (par exemple la culture pour La Coursive Boutaric dans l'agglomération dijonnaise) ou de plusieurs filières (textile, mode et design pour le pôle de la Goutte d'Or à Paris). D'autres encore portent sur plusieurs activités sans s'inscrire forcément dans une logique de filière (épicerie solidaire, recyclerie, services à la personne ou encore brasserie bio pour Domb'innov dans le sud de l'Ain).

Sortir de l'isolement et développer de nouvelles réponses

Ces pôles peuvent avoir des formes juridiques différentes ; la majorité (57%) sont sous statut associatif, certains sont portés par des SARL, des sociétés coopératives d'intérêt collectif (Scic) ou encore des collectivités territoriales.
Les PTCE répondent d'abord à des besoins économiques (volonté de coopérer, de trouver des débouchés…), organisationnels (organisation d'un projet territorial, mutualisation de compétences et de moyens…) et sociaux ("développement d'un maillage d'acteurs"…). L'enjeu environnemental (gestion des déchets, préservation des espaces naturels…) apparaît secondaire.
L'étude analyse les impacts créés par ces pôles, qui permettent à leurs membres de sortir de leur isolement, de développer de nouvelles réponses ou encore de renforcer le tissu économique local.

Pour 115 structures, 10% de l'effectif et 8% du chiffre d'affaires ont été générés par le PTCE

Des emplois spécifiques sont créés avec la formation d'un PTCE : 229 équivalents temps plein (ETP) en ce qui concerne 115 structures des 24 PTCE de l'échantillon, soit 10% de leur effectif total et une moyenne de près de 2 ETP par structure. "Ce sont les secteurs des activités liées à l’emploi et à la sécurisation des parcours socio-professionnels (4,6 ETP) et des services à la personne (2,9 ETP) qui ont le plus grand nombre de salariés en moyenne investis dans l’activité du PTCE", souligne le Labo de l'ESS.
Trois quarts des PTCE comptent également sur l'implication de bénévoles. Les structures de ces 24 pôles ont reçu près de 20 millions d'euros d'aides publiques, dont 55% d'aides à l'emploi. Le chiffre d'affaires cumulé de l'ensemble des structures attribué à l'appartenance à un PTCE est estimé à 5,5 millions d'euros, soit 8% du chiffre d'affaires total.
Considérant que la mesure d'impact présentée dans l'étude est "encore très succincte" mais peut "accompagner la reconnaissance des PTCE", le Labo de l'ESS appelle à renouveler et consolider l'exercice dans le cadre du futur dispositif national d'appui.