A Romainville, Baluchon crée de l'emploi avec le bien-manger (93)

L’offre de restauration saine développée depuis quatre ans par l’entreprise d’insertion Baluchon se conjugue avec la volonté de la commune de renouer avec sa tradition maraîchère. 150 emplois déjà ont été créés.

L’idée de créer Baluchon, une entreprise d’insertion autour du bien-manger en Seine-Saint-Denis, a croisé au bon moment les intentions de la ville de Romainville, longtemps terre agricole et maraîchère : "Pour notre collectivité, il s'agissait de privilégier une alimentation saine en renforçant les circuits courts et d’associer enjeu écologique et développement économique", explique la maire, Corinne Valls.

Projet économique au cœur d’un quartier Anru

Quand, en 2012, ce projet démarre, au cœur du quartier Marcel-Cachin alors en pleine rénovation urbaine avec l’Anru, le projet de Baluchon colle précisément à cette ambition. Il s’appuie sur deux constats : d’une part, le secteur de la restauration et du "bien-manger" est en croissance en Île-de-France, particulièrement sur les quartiers d’affaires ; d’autre part, ce marché de l’emploi est dynamique, sans réclamer de forte qualification.

Emplois locaux

"En quatre ans, le groupe Baluchon s’est imposée comme l’une des réussites de l’entrepreneuriat social, note le maire. L’entreprise a recruté 150 salariés en contrats d’insertion, que ce soit pour des emplois en production, en livraison ou dans l’administration, la plupart issus de Romainville et de la Seine-Saint-Denis, pour atteindre un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros. Avec aujourd’hui 70 salariés dont 35 en parcours d’insertion, Baluchon prouve que l’alimentation durable peut être mise au service de la transformation et de la réussite de nos quartiers, tout en sensibilisant les habitants à l’écologie et à l’alimentation."

Au départ, une association de préfiguration, À table citoyens

Pour démarrer, le projet peut compter sur un fonds de confiance, cofinancé par France-Active : le salaire de son créateur est pris en charge par un groupe d’insertion par l’activité économique, pendant qu’il réalise l’étude de faisabilité et qu’il trouve des locaux. En 2013, est créée "À table citoyens", association de préfiguration de l’entreprise qui peaufine l’offre commerciale de "conciergerie de dîner" : des repas du soir bio et cuisinés pour cadres débordés, livrés au siège des entreprises et qu’un grand groupe industriel, parrain du projet, accepte de tester dans ses filiales. 

Une opportunité : la cuisine centrale désaffectée

Mais où trouver des locaux adaptés ? Sur le conseil du Territoire Est-Ensemble, l’association prend contact avec la municipalité de Romainville. Ce qui tombe à pic. Car la cuisine centrale de la ville, située au cœur de la cité Marcel-Cachin, en plein chantier de rénovation urbaine (Anru), est désaffectée depuis dix ans. La maire propose très vite à l’association d’y emménager.

Des histoires et des volontés qui s’entrecroisent

"La dynamique entrepreneuriale de Baluchon a tout de suite croisé l’histoire maraîchère et vivrière que la commune souhaite réhabiliter", témoigne la co-fondatrice et directrice associée de Baluchon, Louise Fourquet. "L’ambition de faire une entreprise d’insertion par l’activité économique a renforcé ce voisinage intelligent, Baluchon s’efforçant de répondre aux problématiques sociales du quartier."

Un loyer à la place de frais de gardiennage

À partir de septembre 2013, Baluchon verse par convention un loyer assis sur le chiffre d’affaires de l’entreprise jusqu’à atteindre un montant convenu. La ville évite ainsi des frais de gardiennage et d’entretien, tout en contribuant localement à la création d’emplois.

De l’atelier d’insertion à l’entreprise d’insertion

Jusqu’en novembre 2014, À table citoyens se développe en tant qu’atelier chantier d’insertion (ACI), avec l’agrément de la Direccte (l’activité économique est plafonnée et le chiffre d’affaires ne peut dépasser 30% des ressources). Moins d’un an plus tard, la structure atteint un volume d’activités suffisant pour devenir une entreprise d’insertion (20% maxi de subvention publique et 80% du chiffre d’affaires en activité).

Élargir l’activité vers des zones d’activités isolées

Car entre temps, les clients satisfaits réclament d’élargir l’offre à des plateaux repas et à des propositions de traiteur (réception, banquets, etc.). Baluchon Île-de-France sent aussi l’opportunité d’ouvrir des comptoirs sur des zones d’activité isolées ou même à l’intérieur d’entreprises (Sarcelles, Roissy, Créteil…), pour donner accès à sa production.

Baluchon Conseils
Fort de son développement, Baluchon a très vite accompagné d’autres projets de transition alimentaire sur le bien manger, le bien produire, le bien distribuer, le bien jeter, le bien revaloriser, etc. Il a ainsi accompagné (stratégie de développement local, recherche de financements) de nouvelles entreprises sociales comme Le Paysan urbain,  (lire l’article Romainville fait de l'agriculture urbaine un levier de développement (93) ) et l’association Re-Belle, avec qui certaines fonctions sont aujourd’hui mutualisées accompagnement social et professionnel des salariés). Il conseille aussi des collectivités et travaille avec des aménageurs ou des promoteurs pour répliquer ou adapter des projets sur d’autres territoires.

Commune de Romainville

Nombre d'habitants :

25630
Place de la Laïcité
93231 Romainville Cedex

Corinne Valls

Maire

Cyril Anthéaume

Chef de cabinet

Entreprise Baluchon

37 rue Madeleine Odru
93230 Romainville

François Dechy

Président

Louise Fourquet

Directrice associée

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