Dans le golfe du Morbihan, le marais de Lasné a été remarquablement réaménagé

Le marais de Lasné, à Saint-Armel, était à l'abandon. Les efforts conjugués d'un candidat paludier, du maire du village, du syndicat intercommunal d'aménagement du golfe du Morbihan et du conseil général ont abouti à un résultat exemplaire.

Depuis 2001, Dominique Plat est maire de Saint-Armel, un village du golfe du Morbihan. Entre le bourg et la mer, le marais de Lasné, créé artificiellement au 19e siècle, n'était plus exploité en saline depuis très longtemps. Quand le maire, nouvellement élu, faisait son jogging sur la digue, il le trouvait passablement à l'abandon. Seuls quelques parcs à huîtres continuaient à fonctionner sur une petite partie. Le reste, dégradé, cassait l'image de la commune, pourtant touristique. Or, il avait trouvé, en arrivant à la mairie, la lettre d'Olivier Chénelle, paludier de son état, qui proposait d'exploiter à nouveau le sel du marais. Personne n'avait répondu au courrier, car personne ne croyait que le projet fût viable. 

Un projet complet de développement durable

Dominique Plat a rapidement compris que c'était un beau chantier de développement vraiment durable, puisqu'un acteur économique était à l'initiative, que cela donnait l'occasion d'améliorer l'environnement et de donner au site un nouvel attrait touristique et culturel. Or, le syndicat intercommunal d'aménagement du golfe du Morbihan était en phase de négociation pour la création d'un parc naturel régional. Le projet pouvait constituer une action de préfiguration idéale.
Le maire de Saint-Armel, qui, manifestement, sait être persuasif, a réuni avec le syndicat intercommunal tous les partenaires potentiellement concernés, le département propriétaire du marais, le paludier, les sociétés de chasse et les ostréiculteurs présents sur une partie du site. 
Le syndicat intercommunal s'est chargé de la conception du projet, de la mobilisation des financements et de la concertation avec les acteurs. Ce qui ne fut pas une mince affaire, cet espace semi-naturel de 30 hectares devant retrouver ses vocations économiques d'origine, permettre la fréquentation de nouveaux visiteurs, sans pour autant rompre l'équilibre d'une biodiversité très particulière et remarquable.

Les travaux ont commencé en 2002. Les digues, qui créent le marais d'eau de mer, ont été consolidées, et le milieu ainsi préservé a été divisé en trois parties égales : une saline, un parc ostréicole et une zone de quiétude pour les oiseaux.
Le département du Morbihan a assumé le financement des travaux d'aménagement.

Une saline, un parc ostréicole et une zone d'accueil des oiseaux

La saline, hydrologiquement indépendante du reste, a été réaménagée par une entreprise de Guérande, spécialisée dans ce type de chantier extrêmement délicat. En 2003, Olivier Chénelle a réalisé le nivelage et l'endigage manuel de petites parcelles qui lui ont permis de récolter huit tonnes de sel. Depuis, il extrait 25 à 30 tonnes par an, faisant mentir les pessimistes locaux qui se moquaient du projet. De plus, il a réalisé un sentier de découverte qui permet un tourisme culturel sur le site de la saline la plus septentrionale d'Europe.
Au milieu du marais, deux ostréiculteurs continuent d'exploiter la dizaine de claires, en bassins de stockage et d'affinage. Les claires sont ces "piscines"rectangulaires d'eau de mer creusées dans le sol argileux du marais. On y dépose les huîtres de trois ans qui s'y affinent  juste avant la commercialisation. Les 130 claires laissées à l'abandon ont intégré le domaine d'exploitation du paludier.
Restaient dix hectares de marais occupés par des morceaux de digues que les collectivités locales ont décidé de dédier à l'accueil de la biodiversité particulière de ces milieux, plantes aquatiques et oiseaux. Des associations environnementales du Morbihan ne croyaient pas au projet. Force leur est de constater qu'aujourd'hui poussent dans le marais le Lasné des plantes marines spécifiques, des algues, des graminées qui ont besoin d'eau de mer pour germer, la salicorne, que l'on transforme en condiment dans le vinaigre, comme les cornichons.
Le réaménagement du marais a aussi énormément favorisé le nombre et la diversité des espèces d'oiseaux d'eau fréquentant le site ou même le choisissant pour se reproduire : l'avocette élégante, l'échasse blanche, la sterne pierregarin...
Voilà pourquoi, en 2005, le syndicat intercommunal d'aménagement du golfe du Morbihan a reçu un des "trophées de l'eau", attribué par l'Agence de l'eau Loire-Bretagne.

 

Syndicat intercommunal d'aménagement du Golfe du Morbihan

Nombre d'habitants :

183789

Nombre de communes :

34
1 allée de Goalères
56000 Vannes

Monique Cassé

Directrice

Mairie de Saint-Armel

Nombre d'habitants :

859
Le Bourg
56450 Saint-Armel
mairie.saint.armel@wanadoo.fr

Dominique Plat

Maire

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