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Dynamisation des centres-villes : les boutiques à l'essai continuent de faire des émules

Cinq ans après leur timide lancement à Noyon dans l’Oise, les boutiques à l’essai sont aujourd’hui présentes sur l’ensemble du territoire : 600 collectivités envisagent actuellement de tester le concept sur leur commune. En parallèle, d’autres formes de commerces temporaires se développent, comme dans le futur quartier de Saclay. Le forum des professionnels de l'attractivité et du développement, organisé les 4 et 5 octobre 2018 par le Cner, la fédération des agences de développement économique, s'est penché sur ces nouveaux commerces.

Avant d'envisager des plans de grande envergure, la revitalisation d'un centre-ville peut passer par des solutions agiles et opérationnelles à court terme. C’est dans le cadre du DEV&CO, qui s’est déroulé les 4 et 5 octobre au palais Brongniart, que le Cner, la fédération des agences de développement économique, a souhaité consacrer un atelier à ces solutions complémentaires, les boutiques à l’essai en tête.

Des boutiques à l’essai partout en France

Cinq ans après l’inauguration à Noyon (60) d’une boutique pilote, elles sont présentes aujourd’hui sur tout le territoire, comme en atteste la carte des boutiques à l’essai 2018. 65 communes adhérentes dont Nantes, Pau, Sorgues, Cherbourg, Noyon, 35 boutiques ouvertes, plus de 600 demandes de collectivités, 22 appels à candidature en cours : les chiffres présentés par Maxime Bréart, coordinateur de la Fédération des boutiques à l’essai, témoignent du succès du concept. Celui-ci est simple : il donne l’opportunité à un porteur de projet de s’installer pendant six mois (renouvelables une fois) dans un local vacant de 30 à 60 m2, afin de tester son idée de commerce, et si possible, transformer l’essai au terme de cette année. Pendant cette période, il bénéficie d'un loyer modéré et d’un accompagnement par un réseau de partenaires locaux - association des commerçants, managers de centre-ville, expert-comptable. "Il ne faut d’ailleurs pas négliger l’importance de la presse locale dans la communication de ces commerces débutants", a souligné le représentant de la fédération. Les porteurs de projet sont également soutenus par Initiative France, réseau de financement et d’accompagnement des créateurs d’entreprises, avec lequel la Fédération des boutiques à l’essai a conclu un partenariat en 2016. Par ce biais, ils peuvent bénéficier de prêts d'honneur à taux zéro.
"À Noyon, commune pilote du dispositif, le bilan s’avère positif", s’est félicité Maxime Bréart. La clientèle est de retour au centre-ville. Huit nouveaux commerces ont ouvert leur porte. Un porteur de projet a transformé l’essai et pu conserver son local à l’issue de la période test. Et trois boutiques à l’essai sont actuellement en cours. "Mais au-delà de la redynamisation des centres-villes, le concept contribue également à maintenir en zone rurale commerce de proximité et lien social", a souligné le coordinateur.

Des Food trucks pour animer un quartier en friche

Une autre forme de commerce éphémère a été présentée lors de l’atelier du DEV&CO consacré à la dynamisation des cœurs de ville. Cette initiative, développée par l’EPA (établissement public d'aménagement) de Paris-Saclay, consiste à faire vivre un quartier de 86.000 m2 en pleine construction en y instaurant notamment des Food trucks. "Il s’agissait de répondre aux besoins d’un contexte transitoire, a expliqué Sébastien Douard, chef de projets. Depuis le démarrage du chantier en 2013, 33% du quartier a déjà été réalisé, tandis que 21% est en cours de construction et qu’il en reste 50% à édifier à l’horizon 2025. Or des étudiants occupent d’ores et déjà cet espace et il faut bien répondre à leurs besoins." A cet effet, un appel à projets a été lancé par l'EPA début 2017 pour occuper cinq emplacements destinés à des camions de restauration. L’opération a eu un certain succès, puisque 50 propositions ont été présentées. "Les candidats y ont vu un moyen de tester sans grand risque leur projet de commerce, dans la perspective de s’installer plus durablement lorsque la construction du quartier sera achevée", a précisé Sébastien Douard. Autre initiative dans ce quartier en friche, la transformation temporaire d’un ancien centre de formation de la police en espace événementiel et de clubbing pour les étudiants. "Pour le moment, on teste diverses solutions dans ce lieu-ressource, a indiqué le chef de projets. On verra lesquelles méritent d’être pérennisées."

 

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