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Entre villes et campagnes, on ne dépense pas de la même manière

Entre habitants des villes et des campagnes, les habitudes de consommation sont très différentes, constate l'Insee. Des différences qui tiennent essentiellement au coût du logement dans les grandes agglomérations et au poids de la voiture à la campagne. Les différences de consommation tiennent aussi au niveau de vie des habitants. Les Parisiens se démarquent tout particulièrement en dépensant 16% de plus que la moyenne nationale...

Entre 2011 et 2017, le niveau de vie et la taille du ménage sont les principaux déterminants des disparités de consommation entre ménages. C'est ce qu'indique l'étude de l'Insee publiée le 17 avril 2019 sur les comportements de consommation. Ainsi, si en 2017 les ménages consomment autant qu'en 2011, soit en moyenne pour 34.000 euros de biens et services contre 32.200 en euros constants en 2011, les 20% des ménages ayant les plus hauts niveaux de vie consomment 54% de plus que la moyenne. À l'inverse, les 20% de ménages les plus modestes consomment 40% de moins.
Autre enseignement : la consommation des habitants de l'agglomération parisienne se situe très au-delà de la moyenne nationale. En 2017, les ménages résidant dans cette zone consomment 16% de plus que la moyenne. "La différence de niveau de vie explique en partie cet écart : 32 % des ménages de l’agglomération parisienne font partie des ménages les plus aisés, contre moins de 20 % dans les autres unités urbaines et 15 % en milieu rural", détaille le document.

Etude Insee : Poids des différents postes de dépenses dans la consommation totale des ménages  en 2011 et en 2017

© Insee

Des différences de consommation

L'Insee mentionne aussi des différences entre les zones rurales et urbaines, notamment dans le domaine des transports. Ces derniers constituent le premier poste de consommation, mais pèsent plus lourd en zone rurale. La part consacrée à ce budget diminue avec la taille de l'unité urbaine : de 21% en milieu rural à 16% dans l'agglomération parisienne. Ce qui s'explique par la place des véhicules personnels (90% du budget transport en milieu rural contre 80% dans les grandes agglomérations hors Paris et 50% en Île-de-France) et donc au coût des carburants. "En 2017, les ménages résidant en milieu rural ont dépensé en moyenne 7.000 euros pour le transport, contre 6.200 euros pour ceux de l'agglomération parisienne", signale l'étude. Mais cette plus grande part du transport dans la consommation des ménages habitant en milieu rural est quasiment compensée par le moindre coût du logement.... plus onéreux dans les grandes agglomérations.
Côté logement, en effet, ce sont en effet les ménages urbains qui dépensent plus, et cela d'autant plus que l'agglomération est grande. Ainsi, en milieu rural, les ménages y consacrent 11% de leur budget (3.600 euros par an en moyenne), contre 17% (6.600 euros) dans l'agglomération parisienne. Explications de ces différences : d'un côté des loyers qui augmentent avec la taille de l'agglomération, de l'autre la part de ménages propriétaires qui diminue.

Économie collaborative

Autre différence entre rural et urbain : la part du budget consacrée à l'alimentation à domicile. Elle décroît avec la taille de l'unité urbaine : 17% pour les ménages vivant en milieu rural, contre 14% pour les ménages de l'agglomération parisienne. Un écart presque compensé par le poids de la restauration hors du domicile qui tient une place plus importante dans le budget des Franciliens que dans celui des ménages vivant en milieu rural.
L'étude Insee mesure aussi des écarts de consommation en fonction des générations, les plus âgés consommant moins que les autres. Elle signale enfin de nouveaux modes de consommation : un tiers des ménages ont ainsi vendu, acheté ou loué des biens ou services auprès d'autres particuliers en 2017. Une économie collaborative qui concerne le plus souvent les ménages jeunes, diplômés, avec enfants.