Établissements scolaires : le nouveau protocole sanitaire fait réagir...

Après les annonces du gouvernement précisant les grandes lignes de l'organisation des établissements scolaires à partir du 2 novembre, un nouveau protocole sanitaire a été publié le 29 octobre au soir par le ministère de l'Éducation nationale. Et il ne plaît pas aux organisations syndicales, également préoccupées par les enjeux de sécurité, alors que les vacances de la Toussaint ont été marquées par l'assassinat d'un enseignant et que le pays a été placé au niveau "urgence attentat" du plan Vigipirate suite à l'attentat de Nice.
Parmi les mesures qui font polémique dans ce nouveau protocole : le principe de distanciation physique dans les écoles élémentaires, les collèges et les lycées "d’au moins un mètre lorsqu’elle est matériellement possible". Une formulation qui fait bondir le Snes-FSU. Lequel ironise sur le protocole du "si possible". Autre point délicat pour le Snes-FSU : l’aération des locaux qui doit être "la plus fréquente possible" et au minimum toutes les deux heures. Dans un communiqué du 29 octobre, le premier syndicat du secondaire rappelle que parmi "ses exigences pour une rentrée sécurisée" figure le recrutement "d’agents territoriaux pour assurer un nettoyage et une désinfection des salles". Parmi ses autres revendications : le passage à un fonctionnement en demi-groupes, auquel le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, s'est montré défavorable, le recrutement d'assistants d'éducation, la réorganisation de la demi-pension pour limiter le brassage des élèves et de nouvelles modalités d’aération des salles. Le SNES-FSU a déposé un préavis de grève pour la semaine du 2 au 7 novembre de façon à "couvrir les mobilisations décidées localement".
Sans aller jusqu'à ces revendications, le SE-Unsa demande, dans un communiqué également daté du 29 octobre, de "laisser le temps [aux enseignants] pour s’approprier ce protocole et le mettre en place en lien avec les collectivités". Pour le syndicat, "le protocole dans sa totalité et les attestations à délivrer aux familles ne pourront pas être mis en place dès le lundi 2 novembre".

Le changement de planning de dernière minute aussi...

Changement de programme de dernière minute pour la rentrée des classes ce lundi 2 novembre. Elle devait être décalée à 10 heures pour laisser le temps aux équipes pédagogiques de préparer un hommage à Samuel Paty, avait fait savoir mardi 27 octobre le ministre de l'Education nationale. Or elle sera finalement maintenue à l'horaire habituel, a annoncé Jean-Michel Blanquer vendredi soir. Une minute de silence sera observée à 11 heures, après la lecture de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs, "de préférence dans les salles de classe, et si les conditions sanitaires le permettent, dans la cour de l'établissement". "Ce temps pourra être précédé d'un temps pédagogique en classe", adapté à l'âge des élèves, autour des valeurs de la République et de son école. Toutefois, et c’est la nouveauté annoncée vendredi soir, ce temps pédagogique pourra se tenir "tout au long du mois de novembre afin de laisser aux professeurs qui le souhaitent le temps nécessaire pour préparer cette séquence", précise le courrier. Des ressources pédagogiques sont mises à disposition sur le site de l’éducation nationale : eduscol.education.fr/hommage-samuel-paty. Depuis le 27 octobre, la France a été frappée par un nouvel attentat à Nice... et s'est en partie reconfinée. "La double menace sécuritaire et sanitaire" explique le changement de programme, selon des syndicats joints par l'AFP. "S'est posé aussi le problème des transports scolaires, dans certaines villes, qui n'auraient pas pu adapter leurs horaires pour une rentrée à 10h00", a indiqué un syndicat à l'AFP. Le courrier du ministère ne fait plus référence à la présence d'élus durant l’hommage et souligne qu’il "n’y aura pas de personnes extérieures à l’institution qui seront présentes le lundi 2 novembre pour l’hommage".
De nombreuses voix dans le monde de l'éducation ont réagi à ce changement de dernière minute. Des élus locaux aussi. "Le vendredi à 18 heures pour une rentrée lundi 8 heures.... pratique pour les villes qui gèrent les écoles... ", pouvait-on par exemple lire vendredi soir sur Twitter. "Il aura fallu attendre 18 heures par communiqué pour que les villes qui organisent l’accueil, les familles et la communauté éducative soient enfin informées", a de même regretté Nadège Azzaz, maire de Châtillon.
V.F., avec AFP

 

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