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Garantie jeunes : plus de moyens pour les missions locales et moins de restrictions à l’entrée

Pour tenir l’objectif de doublement du nombre de places en Garantie jeunes, soit 200.000 en 2021, le ministère du Travail déploie les grands moyens : 140 millions d’euros sont accordés aux missions locales et les conditions d’accès sont assouplies (non-imposition, ressources et durée des parcours). Le gouvernement lance par ailleurs les travaux sur la création de la Garantie jeune universelle. Stéphane Valli, le président de l'Union nationale des missions locales, se félicite de cette "augmentation sans précédent".

On connaît l’inquiétude des acteurs de l’emploi et des élus sur la situation des jeunes alors que la pandémie s’éternise et que la reprise se fait attendre. Dès 2020, le ministère du Travail avait annoncé dans le cadre du plan "1 jeune, 1 solution" le doublement des places en Garantie jeunes en 2021, en les portant de 100.000 à 200.000. Restait à passer de l’annonce à la concrétisation en dotant les missions locales, en première ligne pour déployer ce dispositif, des moyens adaptés. À l’occasion d’une visioconférence le lundi 15 février avec les membres de l’Union nationale des missions locales (UNML) et les représentants des 440 millions locales, Élisabeth Borne a confirmé "l’augmentation des crédits alloués aux organismes en 2021".

Ainsi, les missions locales vont bénéficier de 140 millions d’euros supplémentaires (+38%) pour un budget total de 495 millions d’euros. "455 millions d’euros seront versés dès le mois de février, afin de permettre aux missions locales de déployer rapidement l’ensemble des dispositifs et de recruter le personnel nécessaire à cet effet", précise l’entourage de la ministre du Travail qui indique également que "conformément à la demande des missions locales et compte tenu de la crise sanitaire, les indicateurs de performance relatifs à 2020 ne seront pas pris en compte dans le versement des moyens de fonctionnement pour 2021". Cet argent doit aussi servir à tenir compte de la montée en charge du parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (430.000 places).

"C’est une augmentation sans précédent de nos moyens d’actions pour l’insertion sociale et professionnelle. (...) Avec une telle augmentation, le réseau dispose largement de quoi voir venir", se félicite Stéphane Valli, le président de l'UNML auprès de Localtis.

Des appréciations les plus favorables pour chaque jeune

Pour faciliter le déploiement des 200.000 places en Garantie jeunes, désormais ouverte aux jeunes en situation de handicap, Élisabeth Borne a également annoncé le 15 février l’assouplissement des conditions d’entrée et des modalités de mise en œuvre par les conseillers des missions locales. Ainsi, un jeune n’aura plus nécessairement besoin de se déclarer fiscalement autonome pour bénéficier de la Garantie jeunes. "Le conseiller de la mission locale pourra, à titre exceptionnel, attester lui-même de sa situation de précarité et de rupture vis-à-vis de sa famille", détaille le ministère du Travail. De même, le plafond de ressources pourra être évalué sur les trois ou les six derniers mois, selon l’appréciation la plus favorable pour chaque jeune, permettant ainsi de prendre en compte des parcours plus variés, avant l’entrée en accompagnement. Enfin, la durée de ce parcours sera désormais modulable, en fonction de la situation de chaque jeune, et pourra aller de 9 à 18 mois, afin de s’adapter au plus près des besoins d’accompagnement. Autant d'assouplissements qui avaient été demandés par le réseau des missions locales lors du premier confinement. "Il s’agit de donner davantage de poids au diagnostic global réalisé par les professionnels des missions locales qui disposent de l’expertise et de la connaissance du jeune", explique Stéphane Valli. S'agissant de l'évaluation du plafond de ressources, "nous n’aurons plus besoin d’attendre qu’un jeune ayant effectué un job d’été repasse sous le plafond en raison d’une activité exceptionnelle ne correspondant pas à une insertion durable dans l’emploi", précise-t-il.

Vers une "nouvelle logique d’accompagnement des jeunes vers l’emploi"

Alors que l’ensemble des jeunes accompagnés par Pôle emploi et l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) ou engagés dans un parcours d’accompagnement pour entrer en formation peuvent désormais percevoir une rémunération pouvant aller jusqu’à 500 euros par mois, le ministère du Travail compte aller plus loin avec la création de la "Garantie jeunes universelle". "C’est un chantier et l’affirmation d’une double ambition que nous ne pouvons que partager : sortir de la jungle des dispositifs en améliorant la lisibilité et la visibilité de l’offre d’accompagnement à l’insertion des jeunes", estime Stéphane Valli. "Pour ce faire, une équipe sera installée d’ici la fin du mois de février pour en définir les contours. En lien notamment avec les missions locales, elle sera chargée de travailler à une nouvelle logique d’accompagnement des jeunes vers l’emploi, en prenant en considération les conclusions du rapport du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ). "À travers ce nouveau dispositif, nous voulons garantir à chaque jeune un droit à l’accompagnement inconditionnel jusqu’à ce qu’il accède à un emploi durable, en lui donnant les moyens de s’en sortir dans l’immédiat, mais aussi dans la durée, en leur permettant de se former, d’accéder à l’emploi. C’est un enjeu majeur en termes d’égalité des chances", a fait valoir le 15 février Élisabeth Borne.