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JP Morgan investit 30 millions de dollars en Seine-Saint-Denis

A l'occasion de son 150e anniversaire en France, la banque américaine JP Morgan a annoncé le 6 novembre 2018 qu'elle va investir 30 millions de dollars sur cinq ans en Seine-Saint-Denis, afin de soutenir les petites entreprises et la formation dans les quartiers défavorisés. L'occasion aussi de renforcer sa présence sur la place de Paris dans la perspective de l'après-Brexit.

C’est Jamie Dimon, PDG de JP Morgan, qui a annoncé en personne le 6 novembre 2018, lors d’une visite éclair à la Maison des Compagnons du Devoir de Pantin, l’intention de la banque américaine d’investir 30 millions de dollars (26 millions d’euros) en Ile-de-France. Cet engagement qui s'affiche comme philanthropique porte sur une durée de cinq ans. Il intervient à l’occasion du 150e anniversaire de la banque américaine en France. Il vise à offrir de nouvelles opportunités économiques aux quartiers populaires, en particulier de Seine-Saint-Denis, dans le cadre du Grand Paris, et portera en priorité sur le développement des petites entreprises et l’accès à l’emploi et à la formation.
Cet investissement inaugure la nouvelle initiative Advancing Cities de la banque. Ce programme de 500 millions de dollars sur cinq ans vise à promouvoir, sur un mode collaboratif et de manière durable, le dynamisme économique des grandes métropoles mondiales et à ouvrir aux quartiers populaires l’accès aux opportunités économiques. Il s’appuie sur l’expérience acquise par JP Morgan dans des villes américaines comme Détroit.

Des motivations liées au Brexit ?

Mais pourquoi le géant américain porte-t-il un tel intérêt soudain à la Seine-Saint-Denis ? La genèse de cet investissement exceptionnel remonte à l’appel qu’Emmanuel Macron a lancé le 17 juillet 2018 à la centaine d’entreprises qu’il recevait à l’Elysée afin de leur demander de s’engager pour les banlieues. "Quand la société va bien, le business aussi", a par ailleurs déclaré Peter Scher, directeur international RSE de JP Morgan. Mais la Seine-Saint-Denis est aussi un territoire riche de perspectives économiques entre le Grand Paris Express et les JO 2024. Plus globalement, la banque américaine souhaite renforcer sa présence à Paris, dans le contexte du Brexit, qui sera effectif d'ici quelques mois. Car selon son PDG, Paris devrait être l'un des grands bénéficiaires du Brexit. A l'heure actuelle, JP Morgan emploie près de 200 personnes en France. La banque devait transférer d'ici le printemps entre 60 et 80 banquiers et traders londoniens vers Paris. Ce nombre a été revu à la hausse, pour atteindre près de 200 personnes…

Un investissement qui "renforcera les efforts de l’Etat tels que le PIC"

Dans le cadre de son action en Seine-Saint-Denis, JP Morgan mise sur la formation pour réduire le taux d’échec scolaire et favoriser l’accès des jeunes à des emplois d’avenir dans la construction, l’informatique et le développement durable. La banque américaine souhaite aussi aider les chômeurs de longue durée en leur permettant d’acquérir les compétences nécessaires pour occuper des postes dans des secteurs en transition tels que la construction et la logistique. Pour ce faire, JP Morgan compte s’appuyer sur les collaborations qu’elle a d’ores et déjà nouées avec des associations et des instituts de formation du territoire, comme Les Compagnons du Devoir, Simplon, Sport dans la Ville, l’AFMAe (Association pour la formation aux métiers de l’aérien), Mozaik RH… Conviée à cette annonce, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a remercié la banque américaine pour son investissement "qui renforcera les efforts de l’Etat tels que le PIC (Plan d’investissement dans les compétences)".
Déjà engagée depuis cinq ans aux côtés d’organismes comme Impact Partenaire, Pacte PME et l’Adie, JP Morgan va par ailleurs continuer de soutenir la croissance des petites entreprises en favorisant notamment leur accès à des locaux commerciaux abordables.
Dans un communiqué diffusé le 6 novembre, le premier ministre Édouard Philippe a pour sa part félicité Jamie Dimon, avec qui il s’est entretenu, pour le choix de JP Morgan "de conforter sa présence en France".