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La baisse de la démographie fait fondre les effectifs des écoles maternelles

La direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance de l'Éducation nationale vient de publier les statistiques des effectifs scolaires à la rentrée 2020. Le constat est sans appel : le nombre d'enfants scolarisés dans le premier degré diminue. Une tendance particulièrement accentuée chez les plus petits.

Les prévisions l'annonçaient clairement. Les faits le confirment nettement. Les effectifs des écoles primaires accusent une baisse marquée à la rentrée 2020, d'après les dernières données publiées par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l'Éducation nationale.
Selon ces statistiques, 6,617 millions d’élèves ont été accueillis dans les 49.965 écoles publiques et privées du premier degré cette année. Ce sont 86.900 élèves qui manquent à l'appel par rapport à septembre 2019. Une chute de 1,3% que la Depp explique par les "évolutions démographiques". Le nombre de naissances étant passé de 832.800 en 2010 à 753.000 en 2018.
Sans surprise, la courbe des naissances récentes fait fondre en premier lieu les effectifs des plus petites classes. Les classes maternelles perdent ainsi 66.500 élèves (-2,7%), contre 22.500 dans l’élémentaire (-0,5%). Un paradoxe apparaît : alors que l'instruction est devenue obligatoire dès l'âge de trois ans il y a un an, les taux de scolarisation des enfants âgés de trois et quatre ans diminuent. Tandis que celui des enfants de deux ans s'écroule : -13.9%.
Cette tendance générale connaît tout de même des exceptions. Les effectifs d’élèves en situation de handicap bénéficiant d’un dispositif "unités localisées pour l’inclusion scolaire" (Ulis) sont pour leur part en hausse de 4,2%, soit 2.100 élèves supplémentaires en un an.
De la même façon, si les effectifs des écoles publiques ou privées sous contrat diminuent, ceux des écoles privées hors contrat sont une nouvelle fois en augmentation : +1,4%, pour 51.000 élèves scolarisés dans l’une des 1.016 écoles de ce secteur.
En termes géographiques, le secteur primaire public connaît une fracture territoriale nette. À l'exception de l'Île-de-France et de Strasbourg, les académies les plus touchées par la baisse des effectifs sont toutes situées dans la moitié nord. Dans le sud, le quart sud-est – académies de Grenoble, Aix-Marseille et Nice – est le moins touché par l'érosion.

Hausse du nombre de collégiens

La même logique démographique a un effet inverse dans les effectifs de l'enseignement secondaire. À la rentrée 2020, 5,686 millions d’élèves y sont scolarisés, soit 9.400 de plus qu’un an plus tôt (+0,2%). Explication : la génération 2009, qui entre au collège, est plus importante de 17.800 naissances que celle de 2005, qui vient d’en sortir.
Dans le détail, le nombre des élèves est nettement en hausse dans les collèges (+16.000) ainsi que dans les lycées professionnels (+1.400). Dans ce dernier cas, la baisse des taux de sortie après une première année de CAP, une seconde ou une première professionnelles a contribué à soutenir les effectifs.
En revanche, les effectifs décroissent dans les filières générales et technologiques des lycées (-8.000). Ici, ce n'est pas la démographie qui est à l'œuvre, mais la mécanique de l'Éducation nationale. Pour la Depp, cette baisse s'explique en effet par la chute des redoublements en terminale, elle-même liée au taux de réussite très élevé au baccalauréat 2020. 
Toujours dans le second degré, quatorze académies voient leurs effectifs progresser, dont douze plus fortement que la moyenne nationale. En métropole, les académies de Lyon (+1,2%) et Versailles (+1%) sont les plus dynamiques. Dijon (-1%) et Paris (-0,9%) enregistrent les baisses les plus importantes dans le second degré.