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La confiance dans l'administration en ligne s'effrite

C'est un tableau en demi-teinte que dresse le baromètre 2019 de la confiance des Français dans le numérique. Si des initiatives comme France Connect sont plébiscitées, globalement, la confiance des Français recule, notamment pour les téléservices administratifs et chez les plus connectés. 

Le baromètre Acsel du numérique*, dédié à la mesure de la "confiance", fêtait cette année ses 10 ans. Cette confiance a-t-elle progressé sur cette période marquée par une numérisation tous azimuts et des pratiques de plus en plus mobile ? Sans grande surprise, la réponse est non, la multiplication des fuites de données, des piratages et autres "fake news" étant passés par là.

France Connect apprécié

Ainsi le nombre de personnes faisant globalement confiance en internet stagne autour de 40%, avec même une chute à 37% en 2019. Une baisse particulièrement marquée chez les CSP+ (-10 points) et chez les trentenaires (-8 points). Plus inquiétant, la baisse observée pour l'e-administration qui perd 15 points en 10 ans. Des services administratifs qui jouissent cependant du capital confiance le plus élevé (71%), très loin devant les réseaux sociaux (26%) ou le cloud computing (31%). En matière d'e-administration, on notera que le dispositif d'identification simplifié France Connect est globalement bien accueilli. 45% des internautes le connaissent et 24% l’ont utilisé, 65% lui font confiance et 60% aimeraient l'utiliser pour d’avantage de démarches. 

Une majorité de Français connaissent le RGPD 

Les freins à l'usages d'internet n'ont pour leur part pas changé en 10 ans. Le piratage des données ou d'un compte, la consultation et utilisation abusive des données personnelles et l'usurpation d'identité arrivant toujours en tête. Les craintes sur les données personnelles sont toujours aussi vivaces et se reflètent dans la notoriété du RGPD, connu par 73% des répondants. Pour protéger leur vie privée, les Français expriment de fortes attentes à l'égard de la Cnil et 89% des internautes jugent important la mise en œuvre du droit à l'oubli, autrement dit la destruction de leurs données personnelles lorsqu'ils le souhaitent.

Un usage des données personnelles soumis à condition

Si les internautes veulent une protection de leurs données, ils ne sont pas hostiles à leur utilisation, à condition qu'elle soit sous contrôle. 73% des internautes sont ainsi prêts à transmettre leurs données personnelles pour simplifier les démarches administratives et 63% pour sécuriser leurs transactions. En revanche, ils restent réticents à des usages big data, 53% étant d'accord pour que leurs données soient agrégées avec d'autres dans une optique d'intérêt général. Cet avis mitigé sur les données devient majoritairement hostile pour la plupart des usages mêlant intelligence artificielle et big data : diagnostic médical, recrutement, véhicules connectés ou obtention de crédit.  

*Elaboré par Harris Interactive, le baromètre a été réalisé en octobre 2019 auprès d'un échantillon de 1008 internautes, représentatif des Français âgés de 15 ans et plus. Il utilise la méthode des quotas pour garantir une représentativité. On notera que sa réalisation en ligne exclut de fait la part des non connectés.

 

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