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La France dévoile son "plan national de résilience et de relance"

A l'initiative du plan de relance européen il y a presque un an, la France et l’Allemagne ont tenu à présenter ensemble, mardi 27 avril 2021, leur plan national de relance et de résilience (PNRR) qui sera envoyé à la Commission, ce mercredi, en même temps que ceux de l’Italie et l’Espagne. Le plan français est nécessaire à l'obtention des 40 milliards d'euros de subsides européens, représentant 40% du plan de relance national. Mais cet argent n'est pas attendu avant le mois de septembre.

"Nous avons perdu beaucoup de temps. La Chine a retrouvé la croissance. Les Etats-Unis sont en plein essor. L’Union européenne doit rester dans la course." Presque un an après l’initiative franco-allemande de plan de relance européen, Bruno Le Maire a exhorté, aux côtés de son homologue allemand Olaf Scholz, l’Union européenne à mettre les bouchées doubles pour sortir de la crise. A la veille de la présentation à la Commission de leur plan national de relance et de résilience (PNRR) pour validation, en même temps que l’Espagne et l’Italie, les deux pays entendent remettre du combustible dans le moteur européen qui en a bien besoin. D’abord parce que de nombreux pays n’ont toujours pas ratifié l’accord sur les ressources propres, condition nécessaire au financement du plan de relance européen Next Generation EU doté de 750 millions d’euros (l’Allemagne, qui était suspendue à une décision de la Cour de Karlsruhe, a désormais les mains libres). 

Ensuite parce que le processus de décision s’avère complexe. A ce jour, seul le Portugal, à la tête de l’Union européenne jusqu’au mois de juin, a soumis son document à Bruxelles, la semaine dernière (voir notre article). Histoire de montrer l’exemple. Les 27 doivent avoir transmis leur plan avant samedi. La Commission aura alors deux mois pour donner son feu vert et permettre le versement des 672,5 milliards d’euros de la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR), pièce maîtresse du plan européen venant abonder les différents plans nationaux. Pour l’Italie, qui a dévoilé son projet dimanche, c’est le jackpot : elle recevra 191,5 milliards d’euros de subsides européens sur un plan de 222,1 milliards d’euros de son plan quinquennal. La France attend 40 milliards, soit 40% de son plan France relance de 100 milliards d’euros lancé le 3 septembre 2020. Lundi, le ministre français a regretté que l’argent ne puisse parvenir avant le mois de septembre prochain (un an après le lancement du plan français), alors qu’il était espéré pour juillet. Et encore, Paris recevra alors une avance de 13%, soit 5,1 milliards d’euros.

50% pour le climat, 25% pour le numérique

Le PNRR doit respecter 11 critères, avec des objectifs comme 37% des ressources en faveur du climat, ou 20% en faveur du numérique. Le plan français, dévoilé par Bercy mardi, va au-delà en consacrant 50% des crédits au climat et 25% au numérique. Il ne comporte que des investissements compris dans le plan France relance et s’articule autour des trois mêmes piliers : le verdissement de l’économie (20,2 milliards d’euros), la compétitivité (5,6 milliards d’euros), le renforcement de la cohésion sociale et territoriale (15,2 milliards d'euros). Il s’agit de "relever les défis structurels posés à l’économie française et exacerbés par la crise actuelle", souligne le plan.

Ce plan doit s’accompagner d’un "agenda de réformes dans l’intérêt du pays", a souligné Bruno Le Maire, listant le projet de Climat et Résilience en cours d’examen (qui fixe un objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030), la réforme de l’assurance-chômage attendue cet été après avoir été reportée à la suite de la crise, le contrôle des dépenses publiques. "Ces réformes sont mises en œuvre non parce qu’il s’agit d’une recommandation de l’Union européenne mais parce qu’elles sont nécessaires pour le pays", a-t-il soutenu, ajoutant qu’il en allait de même pour la réforme des retraites. "Ce n’est pas un préalable demandé par l’Union européenne, mais je continue de croire qu’elle est indispensable et viendra le moment venu", a-t-il assuré, bien qu’elle figure en toutes lettres dans les dernières recommandations du Semestre européen.

 

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