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La nécessité d'une couverture 100% fibre révélée par la crise sanitaire

Si malgré la généralisation du confinement la France a échappé à la saturation d'internet, le 100% fibre apparaît plus que jamais comme indispensable. Pour l'Avicca, ce chantier doit être au cœur du plan de relance gouvernemental.

À l'occasion d'une visioconférence organisée le 10 avril avec les territoires, le président de l'Arcep, Sébastien Soriano, et le président de l'Avicca, Patrick Chaize, ont tiré les premiers enseignements de la crise sanitaire et échafaudés des pistes pour l'avenir des réseaux.

Des engorgements ponctuels

La généralisation du confinement, à partir du 17 mars, a fait peser des craintes sur la capacité des réseaux à supporter l'afflux soudain de connexions. "Nous avons dès les premiers jours mis en place un reporting quotidien avec le gouvernement pour évaluer le trafic et discuter des mesures à prendre. Globalement, on a observé que les pics de fréquentation du soir se produisaient tout au long de la journée" a expliqué Sébastien Soriano. "Dans le respect de la neutralité du Net", le gouvernement a ensuite incité les grands fournisseurs de contenus comme Youtube, Facebook ou Netflix à accepter de soulager les réseaux, en limitant la diffusion de vidéo en haute définition. Si, globalement, les infrastructures ont tenu, trois "goulots d'étranglements" ont été identifiés par l'Arcep : certains serveurs, à l'image de ceux hébergeant les espaces numériques de travail, quelques nœuds de raccordement entre opérateurs et, enfin, la boucle locale, autrement dit le dernier kilomètre servant à acheminer les données. Ainsi, face à un ADSL de mauvaise qualité (ou absent), les français se sont massivement reportés vers la  4G, occasionnant ponctuellement des surcharges "dont il faudra tirer les conséquences". 

Du bon débit au bon délai 

Patrick Chaize a de son côté souligné l'importance prise par les réseaux télécoms, fixes ou mobiles en cette période de crise : "C'est ce qui nous reste aujourd'hui pour nous connecter les uns aux autres, pour continuer à faire fonctionner le pays." "Chaque visioconférence est ensuite l'occasion pour moi de mesurer concrètement les disparités en termes de technologies". Une fracture technologique qui a de lourdes conséquences sociales : "Pour beaucoup c'est la double peine, à l'isolement s'ajoutant une explosion du forfait mobile". "Il faudra que l'on s'en souvienne pour l'après crise", a-t-il déclaré, en invitant le gouvernement à faire des télécoms un service d'importance vitale (notre article) et à placer le dossier télécom au cœur du plan de relance économique.  Un plan de relance où "l'objectif du 100% fibre doit être la règle. On ne doit plus se poser la question, le sujet n'est plus celui du bon débit mais du bon délai pour la fibre !" taclant au passage le gouvernement. Un bon délai qui risque cependant d'être lourdement impacté par l'arrêt des déploiements constaté dans les territoires comme l'ont déploré, la semaine dernière, les départements (notre article) et l'Avicca (lire ci-dessous).

Devoirs de confinement pour la filière télécom

Déplorant un recours excessif au chômage technique par de nombreux acteurs de la filière télécom, l'Avicca a fait la liste des dossiers pouvant avancer en toute sécurité (extraits)  :

  • lancement ou finalisation de toutes les études pouvant l'être : études préalables, planification des déploiements, pose en aérien sur les réseaux électriques …
  • nettoyage des bases de données et notamment des fichiers IPE (raccordement FTTH) pour vérifier, adresses, doublons, dissociation des locaux personnels des professionnels.
  • formation des salariés et des sous-traitants
  • amélioration de la communication sur l'avancée des chantiers et de la gestion des réclamations des usagers…
 

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