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La plateforme 3S de Montauban : un premier pas vers un numéro unique des appels d'urgence ?

Réceptionner sur un site unique les différents appels d’urgence pour mieux coordonner la réponse : c’est le pari de la plateforme 3S (secours, social, soins), inaugurée dans le Sdis de Montauban (Tarn-et-Garonne), le 8 novembre, par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Cette plateforme, expérimentée depuis le mois de juin, reçoit en un même lieu les appels provenant du 18 (pompiers), du 15 (Samu), du 115 (urgence sociale), du 119 (enfance en danger) et du 3966 (médecins de garde). L’expérimentation pourrait préfigurer le numéro unique d’appels d’urgence que la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France appelle de ses vœux depuis de nombreuses années. "Je pense que ce [numéro unique] serait pratique, utile, c'est le souhait du président de la République. Il faudra d'abord ces plateformes physiques et aller ensuite vers le numéro unique mais il faut que ce soit efficace", a indiqué le ministre de l’Intérieur, cité par l’AFP. 

Christophe Castaner a également rappelé que "85% de l'activité des sapeurs-pompiers tourne autour des services d'urgence aux personnes". "C'est quelquefois essentiel et ils sauvent des vies, mais quelquefois, ils sont appelés pour faire des interventions qui ne correspondent pas à ce à quoi ils ont été formés et ce pour quoi ils se sont engagés", a-t-il souligné.

Pour la FNSPF, la plateforme 3S est "le socle d’une meilleure coordination interservices entre les sapeurs-pompiers, le Samu et les acteurs sociaux".

Ne pas mettre dans la même file "la grippe et les arrêts cardiaques"

"La généralisation de centres départementaux d’appels, avec comme numéro unique d’appel d’urgence le 112, doit permettre une gestion plus efficace du flux d’appels", estime la fédération. Celle-ci rappelle aussi la nécessité de libérer les numéros d’urgence des soins non urgents : "On ne doit pas mettre dans la même file la grippe et les arrêts cardiaques." Ce chantier figure dans le pacte de refondation des urgences lancé au mois de septembre par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn en réponse à la grève inédite démarrée mi-mars. Mesure phare du plan, le service d'accès aux soins (SAS) promis pour l'été 2020 vise à désengorger les urgences en orientant les patients suivant leurs besoins, en ligne ou par téléphone, 24 heures sur 24.

La FNSPF comme les syndicats de médecins libéraux recommandent de généraliser le 116 117, déjà expérimenté dans certaines régions pour trouver un médecin libéral de garde la nuit, le week-end et les jours fériés. Ce qui permettrait de créer une filière spécifiques aux soins de ville, distincte des urgences en hôpital. Les arbitrages d'Agnès Buzyn ne sont pas encore connus mais une réunion qui s'est tenue vendredi laisse penser qu'elle s'orienterait plutôt vers la mise en place d'un numéro de santé unique, le 113. "Ce numéro n'est en fait que le 15 sous un nouvel habillage", déplorent les syndicats de médecins libéraux (CSMF, MG France, FMF et SML, dans un communiqué commun, mardi 12 novembre. Ce serait pour eux une "occasion ratée de s'appuyer sur la médecine de ville" (hors hôpital).

 

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