Lancement de la plateforme Carteco sur les acteurs de l’ESS qui font l’économie circulaire

Pour permettre aux citoyens et aux collectivités d’identifier plus facilement les acteurs sociaux et solidaires de l’économie circulaire, en premier lieu les associations et les structures de l’insertion par l’activité économique, ESS France a lancé le 2 juin 2021, en partenariat avec l’Ademe et l’Agence nationale de la cohésion des territoires, la plateforme Carteco. Cette carte interactive recense à ce jour 1.500 acteurs de l’économie sociale et solidaire, actifs dans sept régions sur des activités de gestion des déchets, récupération et réemploi, sensibilisation et formation. L’ambition est de couvrir tout le territoire et de référencer les acteurs de l’ESS actifs dans tous les champs de la transition écologique.    

Les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont très actifs dans la gestion des déchets, la récupération d’invendus, la réparation de produits, le réemploi, le recyclage ou encore la sensibilisation à la lutte contre le gaspillage alimentaire. "Pour les seules activités liées à la deuxième vie des biens, 60% des emplois sont situés dans le champ de l’ESS", selon l’Ademe. Pour renforcer la visibilité de ces acteurs de l’ESS dans le champ de l’économie circulaire, ESS France (la chambre française de l’ESS) vient de lancer, avec l’Ademe et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), la plateforme Carteco. 

Selon Jérôme Saddier, président d’ESS France, l’objectif est de "faciliter la vie des citoyens, des entreprises et des collectivités locales qui cherchent souvent des solutions pour leurs déchets ou leurs objets en attente d’une seconde vie, sans savoir vers qui se tourner". Ce sont "plusieurs milliers d’acteurs" qui sont "engagés depuis longtemps sur ces questions-là", mais qui sont "parfois isolés, parfois peu connus, parfois avec un manque de moyens", a-t-il expliqué ce 2 juin, lors de la présentation de la plateforme. ESS France et l’Ademe travaillent de concert sur ces questions depuis 2018, l’enjeu étant notamment de fédérer les acteurs de l’ESS du réemploi et de structurer des filières. La loi anti-gaspillage et économie circulaire (Agec) a ainsi donné une place aux acteurs de l’ESS dans les instances de concertation et de suivi. ESS France et l’Ademe rappellent que 4,9 tonnes de déchets par habitant sont produites chaque année en France. 

Quelque 5.000 acteurs de la transition écologique pourraient être recensés  

La carte interactive recense d’ores et déjà 1.500 acteurs de l’économie circulaire, situés dans sept régions pilotes que sont l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Corse, la Guyane, l’Île-de-France, Mayotte, la Nouvelle-Aquitaine et les Pays de la Loire. Au-delà de l’économie circulaire et de ces régions, "la plateforme aura vocation à référencer l’ensemble des acteurs de l’ESS actifs dans les champs de la transition écologique, sur tout le territoire", précisent les organisations. Jérôme Saddier parle d’un potentiel de 5.000 acteurs. Cet élargissement se fera à partir de début 2022, sur des secteurs d’activité tels que l’agriculture et l’alimentation durables, la transition énergétique, l’éducation à l’environnement et la mobilité durable. Le projet est à ce stade piloté par ESS France et les sept chambres régionales de l’ESS (Cress) qui ont recensé et qualifié les structures dans les régions pilotes. Il est précisé que la carte est connectée avec la base de données ouverte OpenStreetMap, ce qui permet une synchronisation automatique des deux bases. 
 
"Avec cette carte interactive (…), il sera possible pour chacun de voir facilement où et comment il peut contribuer à la transition sociale et solidaire de sa consommation. Cette lisibilité est un gage de visibilité", a salué Olivia Grégoire, secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable ce 2 juin. L’enjeu est en particulier celui de l’accès des acteurs de l’ESS à la commande publique. "Des plateformes comme Carteco, mais également ESS 2024 que tout le monde connaît désormais, apportent des solutions très concrètes aux acheteurs publics pour mieux intégrer des critères sociaux et environnementaux dans leurs marchés publics", a souligné la secrétaire d'Etat. Cette dernière a dit se battre pour la reconnaissance des acteurs de l’ESS dans le projet de loi Climat et résilience, le plan national d’action pour des achats publics durables, et au travers du label Relations aux fournisseurs et achats responsables (voir notre article). 

Avec l’outil Carteco, l’ESS sera encore davantage "partie prenante de la dynamique de relance pour générer des emplois durables, renforcer la cohésion sociale et fournir des solutions aux besoins socio-économiques des territoires", a ajouté François-Antoine Mariani, directeur général délégué à la politique de la ville à l'ANCT.

Un outil au service des collectivités et de la planification des déchets 

Selon les acteurs locaux du projet – Cress, réseaux du réemploi, etc. –, cette carte interactive répondra à un besoin de sourcing, mais aussi d’accompagnement à la planification dans les territoires. Les données de Carteco "pourront notamment accompagner les régions dans le cadre des plans régionaux de prévention et de gestion des déchets", a également mis en avant Olivia Grégoire. 

Les informations figurant sur chaque acteur peuvent en effet être assez précises sur les activités portées – avec parfois des indications quantitatives sur les flux pris en charge. Parmi les quelque 300 acteurs recensés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, on trouve par exemple les horaires d’ouverture de la structure d’insertion Cycles & go à Fontaine (Isère), ses coordonnées et son site web, ses activités – vente de pièces détachées, réemploi de matériaux de construction, seconde vie des objets -, ses produits disponibles – des vélos – et le fait que cette structure est en partenariat avec une collectivité territoriale. A Crest (Drôme), la recyclerie La Chignole s’occupe notamment de réemploi de matériaux de construction et de gestion d’emballages en métal et de palettes, on y trouve des produits de seconde vie divers – ameublement, outillage, électronique, etc. 

La plateforme porte à ce stade sur neuf types d’activité : la lutte contre le gaspillage alimentaire, la sensibilisation à la prévention, la formation à la gestion des déchets, la mise à disposition de matériel, la vente de pièces détachées, les bâtiments durables et matériaux (diagnostic ressources, écoconstruction et écoréhabilitation, dépose sélective, vente de matériaux biosourcés, réemploi de matériaux de construction), la gestion des biodéchets (collecte et plateforme de compostage), la gestion d’emballages, la seconde vie des objets.

 

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