Environnement - Le 50e parc naturel régional est né dans le Morbihan
C'est le 50e parc naturel régional (PNR) de France, né dans la foulée d'une longue et difficile concertation. Le 4 octobre, le décret officialisant sa création est paru. La cinquième version de sa charte avait été approuvée le 7 février dernier par le conseil régional de Bretagne, maître d'ouvrage. Le PNR regroupe donc 30 communes (sur 38 dans le périmètre d'étude), quatre communautés de communes, une communauté d'agglomération, le conseil général du Morbihan et la région Bretagne. Il couvre plus de 64.000 hectares et 160.000 habitants.
Deux communes associées
Depuis les dernières élections municipales, deux communes (Baden, Plougoumelen) ont souhaité prendre le statut de "communes associées". Elles signeront la charte et participeront financièrement au budget du parc qui s’élèverait à 777.500 euros pour 2015 (sans compter les financements liés aux appels d’offres). Le plan de financement prévisionnel prévoit qu’il soit abondé par l’Etat (120.000 euros) et à parts égales par le conseil général, la région et le bloc local pour environ 220.000 euros chacun (chiffre prévu en augmentation sur les trois premières années pour atteindre près de 290.000 euros).
Le syndicat intercommunal d'aménagement du Golfe du Morbihan (SIAGM), cheville ouvrière du projet, sera dissout. "Un arrêté de création du syndicat mixte de gestion du PNR sera pris par le préfet, nous l'espérons d'ici la fin de l'année", déclare David Lappartient président du SIAGM. La gouvernance du nouveau syndicat mixte attribuera 21% des voix à la région, autant au département et le reste au bloc local, qui détient donc la majorité (58%). Cependant, la région et le département garderont un droit de veto sur le budget.
Pas de compétences en mer
Spécificité de ce PNR : son étendue littorale. La qualité de l'eau, en concertation avec les conchyliculteurs, sera parmi les premiers chantiers du parc. Cependant, même si les îles et îlots sont parties intégrantes du PNR, celui-ci n'a pas de compétences sur la partie maritime du Golfe. "Pour mieux articuler les actions à l'interface terre/mer, nous allons passer une convention avec l'État qui pourra nous déléguer des opérations en mer", souligne l'actuel président. Le SIAGM est par exemple déjà engagé dans le programme européen Life "Pêche à pied", coordonné par l'agence des aires marines protégées.
Une attention particulière à l'urbanisation
Autre point important relevé par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) : l'urbanisation. En mai, la commission s'inquiétait du "manque d'ambition de la charte sur le volet qualitatif de l'urbanisation" que ce soit pour les zones pavillonnaires et pour les zones d'activité. "Nous avons comme objectif de ne pas avoir plus de 18% de surfaces urbanisées ou urbanisables en 2050", déclare le président du syndicat, qui relève par ailleurs que la charte est opposable aux schémas de cohérence territoriale (Scot).
Le territoire en compte déjà 4, ainsi qu'un schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) et un schéma de mise en valeur de la mer (SMVM) adopté en 2006. "L'enjeu principal de ce parc est de clarifier les compétences environnementales. Il doit être un outil de cohérence et d'expérimentation. Il doit permettre d'aller plus loin, plus rapidement. Il faut réfléchir par exemple à un Scot à l'échelle du parc", estime Thierry Burlot, vice-président de la région en charge de l'environnement.