Le groupement d'employeurs de l'Orb et de l'Hérault, un outil de développement économique intercommunal

Quarante petites entreprises, de différents secteurs d'activités dans la vallée de l'Orb, arrière-pays héraultais, confrontées à des difficultés d'embauche dans ce territoire rural enclavé et à un taux de chômage élevé (12,6%) ont décidé de créer un groupement d'employeurs multisectoriel en partenariat avec le plan local d'insertion intercommunal du Coeur d'Hérault .

Le concept de groupement d'employeurs (GE) a été institué par la loi du 25 juillet 1985. Né dans le milieu agricole, il s'est développé dans l'industrie et les services. Il permet aux entreprises de se regrouper en associations pour recruter une main-d'oeuvre qu'elles n'auraient pas les moyens de financer seules. On estime qu'il existe aujourd'hui près de 400 GE hors agricole regroupant près de 8.000 salariés. Depuis la loi de février 2005 sur le développement des territoires ruraux, dont le décret d'application est paru en avril 2006, les communes ont elles aussi le droit d'utiliser les services d'un groupement d'employeurs à condition que la mise à disposition du salarié ne dépasse 50% d'un équivalent temps plein.

 

Encourager les petites entreprises à embaucher, en facilitant l'administratif

Fermeture des mines, difficultés de reconversion pour les uns, d'embauche et de développement pour les autres, c'est dans ce contexte que quarante employeurs ont créé en 2003 le groupement d'employeurs de l'Orb et de l'Hérault. "Le GE, qui a vraiment démarré en 2004/2005, est un outil de développement du territoire. Les entreprises sont souvent de petite taille, les patrons ont du mal à sauter le pas d'une embauche, le GE les décharge de toute recherche et de toute charge administrative", explique Karine Diaz, la directrice. La vallée de l'Orb, territoire rural enclavé entre Béziers et Lodève, est constituée essentiellement de petites entreprises. Les besoins en emplois sont donc très diversifiés. Les quarante chefs d'entreprise ont osé le pari d'un groupement d'employeurs multisectoriel. "En effet, nous mettons à disposition des entreprises ou des collectivités locales des profils aussi variés qu'un maçon, un animateur sportif, une aide bibliothécaire, des chargés d'entretien d'espaces verts, des employées de ménage ou des secrétaires comptables. (...) La variété de ces profils nous a incité à adopter la convention collective de commerce de gros. Cette dernière était en effet plus à même de répondre à des postes extrêmement variés", explique Karine Diaz.

 

Le principe de fonctionnement très simple

Le fonctionnement résulte d'une relation tripartite entre le salarié, le groupement d'employeurs et l'entreprise. L'entreprise adhère au GE, elle signe avec ce dernier une convention qui mentionne les statuts et le règlement intérieur, un contrat qui précise les modalités de mise à disposition du salarié (calendrier, salaire, durée). Le salarié reçoit une lettre de mission du GE qui précise la nature du poste, la durée d'embauche, le montant du salaire ainsi que la convention collective.

 

Un projet financé aujourd'hui à 80% par les collectivités territoriales, le PLIE et le Feder

L'association dispose d'un budget de fonctionnement de 116.000 euros permettant à trois permanents d'assurer les fonctions de direction, de prospection auprès des entreprises et de mise à disposition des salariés (accueil, accompagnement et traitement administratif). "Nous assurons actuellement 15% d'autofinancement avec les adhésions et la facturation du service aux entreprises qui s'élève à environ 15% du coût net de mise à disposition du salarié. Notre objectif est de devenir autonome. Pour cela nous visons 45 équivalents temps pleins mis à disposition, nous en avons 10 aujourd'hui."
Les financeurs publics, convaincus de la pertinence de l'outil soutiennent le projet en lui laissant le temps de s'installer sur le territoire. En effet, depuis sa création le GE a mis à disposition 61 salariés et permis l'embauche en direct de 5 salariés.
Ainsi sont aujourd'hui partie prenante le conseil régional (10.000 euros), le conseil général de l'Hérault (40.000 euros), le PLIE Coeur de l'Hérault (6.000 euros), la communauté de communes du Clermontois (4.500 euros), la DDTEFP (3.800 euros) et le Feder (35.000 euros).

 

Un défi pour demain : développer le rayonnement du GE sur d'autres territoires et convaincre de nouvelles entreprises

Bénéficiant d'un taux de fidélisation des entreprises en croissance, Karine Diaz a pour objectif de développer l'activité sur un territoire plus large et notamment sur les communes de Lodève ou de Béziers. "Nous avons embauché un chargé de mission Relations entreprises. La loi nous permet aujourd'hui de prospecter les communes. L'étude de faisabilité faisait état d'un potentiel important, notre outil est plébiscité par les entreprises et nous saurons convaincre les employeurs privés ou publics de nous rejoindre."

 

Nathalie Parent, pour la rubrique Expériences des sites Mairie-conseils et Localtis
 

Groupement d'employeurs de l'Orb et de l'Hérault - Groupement d'employeurs multi-sectoriel

Maison de Pays - 1, rue de la République
34600 Bédarieux

Karine Diaz

Directrice

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