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Le Li-Fi se voit incontournable pour la smart city

Paris accueillait le 13 juin le Li-Fi global congress, consacré à cette technologie qui utilise la lumière pour transmettre des données. Si plusieurs cas d'usage intéressent les collectivités, la généralisation de cette technologie ne semble pas pour demain.

La technologie Li-Fi (pour Light Fidelity), est apparue voici une petite dizaine d'années. Utilisant la lumière des LED, elle fonctionne un peu comme le morse pour transmettre des données. Au dire de ses promoteurs, elle a de nombreux avantages. "C'est une technologie économe en énergie, qui offre de très hauts débits, elle est robuste et ne nécessite pas de déployer de câbles", explique Emmanuel Francois de la smart building alliance (SBA), association qui promeut cette technologie.

Une alternative au wifi

Des atouts qui en ferait une technologie incontournable pour le "smart building". "Aujourd'hui les réseaux wifi sont saturés, et c'est une technologie piratable sujette aux interférences. Le Li-Fi ouvre aussi des perspectives intéressantes pour la gestion des bâtiments. Grâce à ses débits de plusieurs gigabits par secondes, elle permettra de travailler sur des maquettes virtuelles (BIM) sans connexion filaire", a fait valoir le représentant de Nexity, opérateur immobilier qui teste le Li-Fi dans son siège parisien. Elle serait ainsi particulièrement intéressante pour les bureaux en open-space et espaces de coworking où les murs sont rares, le plafond intégrant tous les réseaux. Pour adopter cette technologie, la SBA mise aussi sur les administrations. Les musées, comme le musée français de la Carte à jouer d'Issy-les-Moulineaux, ont été les premiers séduits. Tout en évitant d'installer des câbles ou des bornes wifi dans des bâtiments souvent classés, elle offre au visiteur un accès instantané au descriptif associé à une œuvre, sans autre manipulation que se placer sous le spot lumineux qui l'éclaire. Le Li-Fi intéresse aussi les crèches et les écoles maternelles (interdits de wifi par la loi), la lumière n'émettant pas d'ondes électromagnétiques (mais de la lumière bleue… elle aussi suspecte). C'est par exemple le choix qu'avait fait la ville de Courbevoie dès 2016 pour un lieu d'accueil petite enfance (lire notre article). Plusieurs hôpitaux déploient également des pilotes, intéressés par une technologie qui ne brouille pas les instruments médicaux tout en assurant le pilotage de capteurs (température, lumière, humidité, présence…).

La technologie doit convaincre l'industrie

Le Li-Fi serait donc, sur le papier, promis à un grand avenir. Il reste toutefois plusieurs conditions, loin d'être acquises, avant d'envisager son déploiement à grande échelle, beaucoup des matériels utilisés aujourd'hui tenant du prototype. Il faut tout d'abord que la technologie soit pleinement normalisée, la création de standards étant la clef à son industrialisation. Les équipementiers – Apple, Samsung, Huawei… - devront ensuite la miniaturiser pour pouvoir l'implanter systématiquement dans des équipements grand public pour que son usage se banalise. Car aujourd'hui, pour visiter un musée connecté en Li-Fi, une tablette dotée d'un "appendice" (dongle) est nécessaire, ce qui en limite l'usage. Enfin, le Li-Fi est en compétition avec de nombreuses autres technologies "des derniers mètres" - WiFi, Bluetooth, NFC, LPWAN… - qui n'ont pas dit leur dernier mot. "Le Li-Fi a un potentiel d'usage intéressant mais il faut se garder de penser qu'il va tout faire. Il doit être pensé pour des cas d'usage précis, en complément d'autres solutions technologiques", a conclu une représentante d'Orange. 

 

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