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Les budgets primitifs 2021 laissent espérer un redécollage de l'investissement local

La DGCL a passé à la moulinette les budgets primitifs pour 2021 votés par les collectivités locales. Les dépenses d'investissement ressortent en nette hausse (+8,8%).

Plusieurs enquêtes menées au début de l'année auprès des décideurs locaux laissaient pressentir un rebond de l'investissement public local en 2021. Les choses se confirment, selon le dernier numéro du bulletin d'information statistique (BIS) de la Direction générale des collectivités locales (DGCL). Fondée sur l'examen des derniers budgets primitifs votés par les collectivités, cette étude consacrée aux finances des collectivités locales en 2021 (à télécharger ci-dessous), évalue la reprise des dépenses d'investissement du secteur public local à +8,8%. 
Dans son ensemble, l'investissement local avait dévissé de 6,2% en 2020, notamment du fait du report ou du gel par les communes de certains de leurs projets d'équipements. Au total, les communes et leurs intercommunalités avaient réduit leurs investissements de 14,5% l'an dernier. Si lors de la première année du mandat municipal, une baisse est traditionnellement observée, le recul enregistré en 2020 avait été beaucoup plus marqué.
La page semble toutefois être tournée : les collectivités ont voté dans leurs budgets primitifs des crédits en nette hausse pour soutenir la relance. Toutes les catégories de collectivités ont fait de la sorte. Les communes ont ainsi programmé une hausse de leurs dépenses d'équipement de 8,4%, supérieure à celle des intercommunalités (+6,7%) et à celle des départements (+7,6%). De leur côté, les régions (y compris Guyane, Martinique et Corse) font preuve de volontarisme : elles entendent accroître leurs investissements de 12,3% en 2021.
Pour financer ces dépenses, les collectivités pourraient souscrire pour 21 milliards d'euros de nouveaux emprunts. Un montant particulièrement élevé au regard des années passées. Conséquence : la dette des collectivités locales devrait progresser de 4,1% (après +3,3% en 2020). Les collectivités ont l'intention de laisser filer la dette, car les marges de manœuvre sur leurs budgets de fonctionnement devraient reculer encore cette année. Atteignant 29,6 milliards d'euros, la différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement locales (épargne brute) devrait reculer de près de 4% et ainsi passer en dessous de celle de 2018 (31,4 milliards d'euros).
La hausse limitée des recettes de fonctionnement (anticipée à +1,5%) et le rebond attendu des dépenses de fonctionnement (+2,4%) seraient à l'origine de cette dégradation.