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Les plans Mercredi profitent davantage aux enfants des villes qu’à ceux des campagnes

À l'issue de sa première année, le plan Mercredi sur le périscolaire a atteint près de 4.200 communes, surtout urbaines. Sur les quelque 454.000 places labellisées, un tiers se trouvent en Île-de-France. Dans un rapport remis au gouvernement le 9 juillet, le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse appelle à concentrer les efforts sur les communes les moins outillées.

Un rapport du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) sur le "plan Mercredi" a été remis le 9 juillet en toute discrétion au ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer, et à son secrétaire d’État en charge de la Jeunesse, Gabriel Attal. On y trouve des éléments quantitatifs et qualitatifs d’évaluation de ce plan gouvernemental lancé en juin 2018 (voir nos articles ci-dessous) avec, selon le COJ, "un double objectif de qualité des activités proposées et de continuité éducative entre les temps scolaires et périscolaires". À la clé pour les communes qui s’engageaient dans cette démarche partenariale : une bonification de la prestation de service ordinaire délivrée par les CAF, passant de 54 centimes à 1 euro par enfant et par heure, pour les "heures nouvelles" assurées le mercredi.

Un plan Mercredi dans 20% des communes dotées d'une école publique

Selon le COJ qui a exploité les données de l’application dédiée, 2.129 plans Mercredi ont été validés et 454.099 places labellisées depuis le lancement. Ces plans concernent 4.167 communes, soit près de 20% des 21.500 communes dotées d’une école publique. "Les grandes communes urbaines signataires d’un plan Mercredi" se trouveraient "à peu près autant en semaine de 4 jours et de 4,5 jours", alors qu'il restait à la rentrée 2018 environ 20% de communes organisant le temps scolaire en 4,5 jours.

De taille supérieure à la moyenne nationale, ces quelque 4.200 communes représenteraient 45% des enfants scolarisés. "Les plans Mercredi profitent davantage aux enfants des villes qu’à ceux des campagnes : l’Île-de-France concentre un tiers des places ouvertes", observe ainsi le COJ. Autre signe de ce "tropisme urbain" : des "pics de concentration autour des pôles urbains de niveaux national et local".

"Les communes possédant des accueils bien structurés se sont plus aisément appropriées la démarche", remarque encore le COJ. À l’inverse, les financements sont "jugés insuffisants par les communes les moins structurées en accueils de loisirs et en particulier en milieu rural". Il en résulte des "disparités importantes entre les communes, entre les départements".

"Cibler en priorité les communes volontaires les moins outillées"

Le COJ formule plusieurs recommandations pour que le plan Mercredi soit utile aux territoires qui en auraient le plus besoin. Il invite d’abord à "cibler en priorité les communes volontaires les moins outillées" au niveau départemental et à favoriser l’échange de pratiques au niveau régional. Sur le plan national, le COJ recommande notamment le lancement d’un appel à projets en direction des associations nationales d’éducation populaire pour accompagner les collectivités dépourvues d’ingénierie. Autres propositions : la "création d’une banque de ressources périscolaires sur le site de Canopé" et l’évaluation du dispositif.

Sur le plan qualitatif, le COJ appelle en particulier à davantage de coordination entre les dispositifs, dont les cités éducatives, en généralisant les projets éducatifs territoriaux (PEDT). Destiné à "structurer la cohérence des projets et l’action des différents intervenants", le PEDT - dont le plan Mercredi deviendrait une "annexe" - "serait le document unique pour définir et piloter l’ensemble de la politique éducative sur un territoire".