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Les plus pauvres sous-représentés au futur Cese, s'indignent des associations

Les plus pauvres seront "sous-représentés" dans le futur Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui doit être renouvelé et réformé d'ici quelques semaines, s'est alarmé ce jeudi 24 mars le collectif Alerte, collectif d'associations luttant contre la pauvreté.

Récemment réformé pour lui permettre de jouer un rôle accru dans l'élaboration des politiques publiques, le Cese doit entamer d'ici avril ou mai une nouvelle mandature de cinq ans dans une composition remaniée, avec 175 membres, au lieu de 233 jusqu'à présent. Or sur ces 175 sièges censés représenter la société civile (syndicats, entreprises, agriculteurs, artisans, associations, organisations de jeunesse...), seuls deux sont susceptibles de relayer la parole des pauvres, font valoir les associations : un siège est dévolu à la Croix-Rouge, et un autre au collectif Alerte, qui regroupe 35 associations nationales de solidarité, selon un décret paru ce jeudi au Journal officiel. Ce décret décrit la totalité de la nouvelle répartition des sièges. Syndicats, patronat, mutuelles et associations y sont notamment représentés.
"On est très loin d'une représentation juste des 15% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France !", s'est inquiété le collectif Alerte. Jusqu'à présent, les associations luttant contre la précarité disposaient de trois sièges au Cese, au titre des "personnalités qualifiées", a expliqué à l'AFP Christophe Devys, le président du collectif. L'un de ces trois sièges était occupé par un représentant d'ATD Quart Monde, qui va donc le perdre, et ne sera plus représenté qu'au titre de son appartenance au collectif Alerte.
"Nous sommes stupéfaits ! Alors que la pauvreté et la grande pauvreté augmentent significativement dans notre pays, les représentants des plus pauvres dans la troisième assemblée de la République y seront moins nombreux", s'est indignée Marie-Aleth Grard, la présidente d'ATD Quart Monde. La réforme du Cese aurait dû être l'occasion de "montrer que la lutte contre la pauvreté était l'une des priorités de la nation", a estimé de son côté Christophe Devys, pour qui "ce n'est pas au moment où on veut justement donner plus d'importance à cette assemblée qu'il faut y donner moins de place aux pauvres".
Bien que ses avis ne soient pas contraignants, le Cese peut cependant être influent, fait valoir Christophe Devys : par le passé, ses travaux ont inspiré la création du RMI (ancêtre du RSA) ou de la Couverture maladie universelle (CMU).

 

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