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L'Office national des forêts va supprimer près de 500 postes en cinq ans

Lourdement endetté, l'Office national des forêts (ONF), prévoit la suppression de 475 postes sur 8.400 dans les cinq ans à venir. L'annonce en a été faite par les cabinets de différents ministères le 10 juin lors d'une réunion au sujet du prochain contrat d'objectifs et de performances (COP) 2021-2025, avec la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR), a indiqué cette dernière ce 18 juin. La FNCOFOR juge les arbitrages qui ont été présentés "inacceptables" pour le financement de la gestion des forêts communales.

La direction de l'Office national des forêts (ONF), confrontée à un lourd endettement, a confirmé à l'AFP ce 18 juin la suppression de 475 postes sur 8.400 dans les cinq ans à venir.  "Ce n'est pas un plan social, ce sont des départs à la retraite et des départs naturels", a-t-elle indiqué. Les suppressions de postes se feront en tenant compte "des enjeux stratégiques de l'établissement", dont le "maillage territorial est préservé", a-t-elle précisé. Cette annonce a été faite le 10 juin par les cabinets de différents ministères, dont celui de l'Agriculture, ministère de tutelle de l'établissement, lors d'une réunion au sujet du prochain contrat d'objectifs et de performances (COP) 2021-2025, avec la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR), a indiqué cette dernière ce 18 juin.

"Annonces inacceptables", pour la FNCOFOR

"Les annonces qui nous ont été faites sont inacceptables !", a déclaré la fédération dans un communiqué. Elle dénonce tout particulièrement la "contribution supplémentaire des collectivités au financement de l'ONF" qui a été demandée. "Le projet d'augmentation de la contribution des communes s'élèverait à près de 30 millions d'euros", selon la FNCOFOR. "Pour faire bon poids, le futur COP Etat-ONF prévoit la suppression de près de 500 emplois temps plein à l'ONF. Payer plus pour avoir moins !", a-t-elle souligné. "Malgré les garanties que nous avait données le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, l'Etat revient une nouvelle fois sur sa position, a-t-elle regretté. C'est une véritable provocation en pleine crise sanitaire et cela malgré les premières recommandations favorables du rapport interministériel (…) sur l'impact de la crise scolytes [des coléoptères qui creusent des trous dans les arbres fragilisés par la sécheresse, ndlr] sur le budget des communes".
Après avoir rappelé l'"aide considérable" des collectivités à la filière pendant les crises successives – prorogation des délais d'exploitation des coupes sur pied d'un an, report des paiements de contrats, maintien des ventes en ligne, gratuité des places de dépôt, solidarité des communes forestières par le report des ventes de bois verts pour permettre l'évacuation de bois scolytés… -, la FNCOFOR annonce que des "décisions fortes" seront prises lors de son conseil d'administration qui se réunit les 24 et 25 juin prochains à Clermont-Ferrand.
En février dernier, l'intersyndicale de l'ONF avait déjà exprimé des craintes au sujet des suppressions de postes. Elle avait estimé que cette décision était "de nature à amplifier gravement la dégradation des conditions de travail et à porter atteinte à la santé des personnels de l'ONF". Elle avait notamment souligné que "le changement climatique et le dépérissement des forêts vont nécessiter de plus en plus de travail pour assurer le suivi sanitaire et le renouvellement des peuplements forestiers".

L'apport du plan de relance

Le volet agricole du plan de relance prévoit, lui, 200 millions d'euros pour la forêt, dont 150 millions d'euros pour reboiser des forêts parfois gravement touchées par la sécheresse et des attaques d'insectes sur les arbres, comme les scolytes. Ce budget tranche par son ampleur avec les moyens engagés ces dernières années pour le reboisement.
Le ministère de l'Agriculture a de son côté indiqué à l'AFP avoir mobilisé 60 millions d'euros de "subvention exceptionnelle" afin de "soutenir l'ONF et renforcer la subvention d'équilibre", dans le cadre du COP, lesquels viennent s'ajouter aux 31 millions d'euros versés à l'établissement dans le cadre du plan de relance pour financer les forêts qui ont subi des crises sanitaires. "On va essayer de renforcer cette partie-là", a indiqué le ministère, qui a ajouté que la subvention d'équilibre d'environ 150 millions d'euros versée chaque année à l'établissement a par ailleurs été reconduite pour les cinq prochaines années.