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Logement d'abord : un acte II et 60 millions d'euros supplémentaires en 2020

Annoncé ce 13 septembre par Julien Denormandie, l'acte II du dispositif Logement d'abord mise sur le développement de l'intermédiation locative et des pensions de famille, sur l'accompagnement, sur le soutien à des "dispositifs innovants et qui ont fait leur preuve", sur un "renforcement de la gouvernance"... avec, in fine, la création annoncée d'"un véritable service public de la rue au logement".

Présent, le 13 septembre, à la première Conférence nationale des acteurs de la Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, organisée à Aubervilliers (voir aussi notre autre article dans l'édition de ce jour), Julien Denormandie a annoncé le lancement de l'acte II du dispositif Logement d'abord. Le ministre en charge du Logement et de la Ville a également indiqué qu'une enveloppe de 60 millions d'euros supplémentaires sera affectée à cette politique "dès 2020". Cette annonce s'inscrit dans le cadre du déploiement du plan quinquennal du Logement d'abord, confirmé par Emmanuel Macron il y a deux ans à Toulouse (voir notre article ci-dessous du 11 septembre 2017), après avoir été annoncé par Richard Ferrand, alors ministre de la Cohésion des territoires, le 6 juin 2017 (voir notre article ci-dessous du même jour).

Deux ans après, des premiers résultats significatifs

Le plan présenté par le chef de l'État prévoyait notamment la création, sur la durée du quinquennat, de 10.000 places supplémentaires en pension de famille et de 40.000 places supplémentaires en intermédiation locative, ainsi qu'une "mise en œuvre accélérée" dans quinze territoires volontaires et une "activation" du logement social et très social.

Affirmant que "cette méthode que l'on déploie depuis deux ans, elle marche !", Julien Denormandie a reconnu dans son intervention qu'"il reste des difficultés, mais je constate tous les jours la mobilisation des milliers de professionnels – dans les associations, chez les bailleurs sociaux, les collectivités, les services de l'État – pour faire vivre cette nouvelle dynamique et la traduire en résultats tangibles pour les personnes sans domicile".

Insistant sur le fait qu'"en aucun cas, le Logement d'abord ne doit se faire au détriment des nécessaires mises à l'abri", il a rappelé que 14.000 places d'hébergement pérennes ont été créées depuis mai 2017, portant le parc à une total de 145.000 places. Pour sa part, le parc pour demandeurs d'asile a doublé depuis quatre ans (après la crise migratoire de 2015) et dépasse désormais les 100.000 places, "mais la situation reste difficile".

Au-delà de l'hébergement, plus de 13.000 places de logement adapté ont été créées depuis 2017, l'objectif restant de 50.000 places sur le quinquennat. Selon Julien Denormandie, "grâce, encore une fois, aux efforts déterminés de toutes les parties prenantes, sur l'année 2018, ce sont plus de 70.000 personnes sans domicile qui ont accédé au logement, ainsi que 20.000 réfugiés. Il s'agit de 20% de plus par rapport à 2018, et la dynamique se poursuit". Enfin – et même si l'objectif de 40.000 logements très sociaux par an n'est toujours pas atteint –, "il a été agréé près de 33.000 logements PLAI, la deuxième meilleure année depuis 2000".

Soutien à des dispositifs innovants et nouveaux territoires

Pour l'acte II du Logement d'abord, Julien Denormandie a annoncé plusieurs mesures. Le gouvernement consacrera ainsi, en 2020, une enveloppe de 35 millions d'euros supplémentaires au développement de l'intermédiation locative et des pensions de famille, qui sont en retard sur les objectifs prévus pour le quinquennat. En matière d'accompagnement vers et dans le logement, 15 millions d'euros par an viendront s'ajouter aux actions déjà en place, grâce à un accord avec l'Union sociale pour l'habitat (USH). Pour Julien Denormandie, "ce sont au moins 200 millions d'euros qui sont consacrés sous des formes diverses à l'accompagnement en rapport avec le logement par l'État ou les collectivités".

Un autre axe de l'acte II concerne le soutien à des "dispositifs innovants et qui ont fait leur preuve". Le gouvernement va ainsi ouvrir douze dispositifs nouveaux dans le cadre du "Chez soi d'abord" à destination des personnes sans domicile avec un trouble psychique sévère, pour atteindre un total de 2.000 places. Ces créations interviendront notamment dans des territoires ruraux et des villes moyennes. Par ailleurs, dès 2020, les crédits consacrés à la résorption des bidonvilles seront doublés et portés à 8 millions d'euros.

Gouvernance : vers un véritable "service public de la rue au logement"

Dans le même temps, le ministère lancera un chantier avec les acteurs concernés (Siao, enquêtes pilotées par le ministère de Solidarités, comptages lors des Nuits de la solidarité...) afin de mieux connaître la population concernée.

Enfin, Julien Denormandie annonce un "renforcement de la gouvernance". Pour cela, il souhaite "fédérer tous les acteurs autour d'une feuille de route claire : l'assistance aux personnes à la rue et la réussite du plan quinquennal du Logement d'abord". Il entend aussi identifier de nouveaux territoires volontaires (après les élections municipales), afin d'amplifier la territorialisation du Logement d'abord.

La principale novation concerne toutefois la création annoncée d'"un véritable 'service public de la rue au logement', qui coordonne et unifie l'ensemble de la chaîne de réponse aux questions d'hébergement et d'accès au logement" Une mission confiée à Sylvain Mathieu, le délégué interministériel pour l'hébergement et l'accès au logement, qui devra proposer des pistes "au plus tard d'ici janvier".

 

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