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Lutte contre le changement climatique : les Français prêts à modifier leurs modes de vie, selon une enquête de l'Ademe

Dévoilés ce 29 octobre, les résultats du baromètre annuel de l'Ademe sur les "représentations sociales du changement climatique" montrent que plus de 60% des Français estiment devoir modifier de façon importante leurs modes de vie dans les années à venir. Sur les 12 mesures pour lutter contre l'effet de serre qui leur étaient proposées dans l'enquête, seules deux recueillent une majorité d'opinions défavorables : la densification des villes en limitant l'habitat pavillonnaire et l'abaissement de la vitesse limite sur les autoroutes à 110 km/h.

Juste avant l'ouverture de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui va se tenir à Glasgow, l'Agence de la transition écologique (Ademe) a dévoilé ce 29 octobre les résultats de son baromètre annuel sur les "représentations sociales du changement climatique". Comme chaque année depuis 2000, cette enquête est réalisée sous la forme d'un sondage d'opinion. Pour cette 22e édition, elle a été réalisée en juillet auprès d’un échantillon représentatif de 1.560 personnes âgées de 15 ans et plus et d’un "sur-échantillon" de 1.139 personnes âgées de 55 ans et plus.

Hausse des pratiques individuelles en faveur de l'environnement

L’environnement reste encore cette année parmi les principales préoccupations des Français, derrière la santé publique, et à un niveau similaire aux enjeux d’emploi, de sécurité et d’immigration. Des résultats à rapprocher de ceux de l'enquête réalisée par le Credoc pour l'Ademe en début d'année (lire notre article). Pour faire face au changement climatique, 64% des Français interrogés dans le cadre du baromètre 2021 se disent prêts à accepter des changements importants dans leurs modes de vie à condition qu’ils s’appliquent de façon juste entre tous les membres de la société.
"Par ailleurs, les pratiques individuelles en faveur de l’environnement augmentent et s’accélèrent cette année concernant notamment les pratiques de consommation et d’économie d’énergie dans le logement", relève l'Ademe. 58% des Français (10 points de plus par rapport à 2020) déclarent ainsi "consommer moins", 70% annoncent baisser la température de leur logement de 2 ou 3°C l’hiver ou limiter la climatisation à 26°C l’été (+9pts) et 53% affirment limiter leur consommation de viande (+7pts). "La mobilisation individuelle s’observe également par l’engagement citoyen", souligne encore l'Ademe : 27% des Français déclarent déjà boycotter des produits ou entreprises pour lutter contre le changement climatique (et 50% pourraient le faire). Ils s’engagent aussi davantage dans les associations de défense de l’environnement (10%) et pour certains, déclarent avoir déjà participé à une action de désobéissance civile (8%).

Une majorité favorable à l'augmentation de la taxe carbone

L’Etat est attendu comme un acteur important pour limiter le changement climatique. "A titre d’exemple, commente l'Ademe, les Français maintiennent leur préférence en faveur d’une politique économique qui réoriente en profondeur l’économie en soutenant exclusivement les activités qui préservent l'environnement, la santé et la cohésion sociale (60%, +3pts) plutôt que de relancer l’économie par tous les moyens afin de renouer au plus vite avec l’activité (40%)".
Parmi les mesures destinées à lutter contre le réchauffement climatique, "l’augmentation de la taxe carbone" obtient 51% d’avis favorable. Et lorsqu’une condition sociale ("que cela ne pénalise pas le pouvoir d’achat des ménages des classes moyennes et modestes") et une affectation claire ("que les recettes de la taxe soient utilisées pour financer des mesures de transition écologique, notamment sur les territoires") sont proposées, le pourcentage de personnes "favorables" monte à 72%.
Parmi les 12 mesures pour lutter contre l'effet de serre qui étaient proposées dans l'enquête, seules deux ne recueillent pas l'adhésion de la majorité des personnes interrogées : "densifier les villes en limitant l'habitat pavillonnaire" (38% d'opinions favorables seulement) et "abaisser la vitesse limite sur l'autoroute à 110 km/h" (42%).
Alors que 80% des Français estiment que leur territoire sera dans l’obligation de prendre des mesures dans les décennies à venir pour s’adapter aux nouvelles conditions climatiques, ce sont les acteurs locaux, comme les associations et les collectivités locales, qui sont considérés comme les plus actifs au quotidien, note aussi l'Ademe.

Spécificités des seniors

Le focus sur les seniors montre en outre que contrairement aux jeunes générations, cette catégorie d'âge se montre plus sceptique sur la réalité du changement climatique et en particulier sur sa nature anthropique. Cependant, ils restent conscients de l'importance du problème. 83% d’entre eux considèrent ainsi le changement climatique comme un problème très ou assez grave pour les générations futures. "Le passage à la retraite provoque de timides inflexions, toutefois vertueuses, principalement dans la consommation alimentaire", relève l'Ademe. Les femmes retraitées semblent plus changer leurs pratiques que les hommes : 66% contre 50% des hommes achètent moins de plats préparés, 60% consomment moins de viande, contre 39% des hommes, 51% utilisent moins la voiture contre 35% des hommes, 53% achètent moins de vêtements neufs, contre 26% des hommes. Les retraités se montrent très attachés à la voiture : une très large majorité n’envisagent pas d’y renoncer (72%). Ils envisagent également davantage de rénover et/ou adapter leur logement pour y rester le plus longtemps possible plutôt que de déménager.

 

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