Meublés touristiques: création d'un collectif citoyen national pour imposer une régulation

Un collectif citoyen national visant à imposer une régulation du marché des locations de courte durée (LCD) sur des plateformes de type Airbnb, accélératrices selon lui de la crise du logement, a été présenté mercredi 31 mai à la presse.

Créée en avril, cette coordination regroupe une vingtaine de collectifs locaux sur tout le territoire et entend devenir un interlocuteur privilégié du gouvernement pour réguler les meublés touristiques.

"Chacun doit pouvoir vivre où il le souhaite dans un logement répondant à ses besoins et accessible à ses moyens. (...) Un territoire n'est pas une marchandise", a déclaré Franck Rolland, coprésident du collectif et représentant de "Saint-Malo J'y vis... J'y reste !". Exode des habitants, fermeture des petits commerces, de classes d'écoles, manque de main-d'oeuvre, villes mortes hors saison... Les membres du collectif ont énuméré les différents effets du "surtourisme" dans les zones qui concentrent le plus de meublés touristiques.

"Dans ma rue, on peut estimer que la moitié des immeubles sont occupés par des Airbnb, et dans la vieille ville, 23 immeubles ont été déclarés en péril parce qu'ils n'ont pas été entretenus. Ce n'est pas un propriétaire d'Airbnb qui refait la toiture", a décrit Brigitte Cottet, membre de l'Association des résidents de la vieille ville d'Annecy.

"Au fil du temps, chacun s'est rendu compte qu'au-delà des nuisances qu'il vivait dans son lieu de vie, son quartier, sa rue changeaient, son fils ne pouvait pas trouver de logement étudiant, des gens se retrouvaient seuls dans des immeubles et (...) que la crise du logement concernait désormais la classe moyenne", a ajouté Franck Rolland, qui dénonce une "bulle spéculative" des LCD.

La conférence de presse organisée à Paris par ce collectif intervient une semaine après l'annonce du report d'une proposition de loi transpartisane de régulation des locations touristiques (voir notre article du 23 mai)

"Plus il y d'Airbnb, plus il y a de gens qui circulent, plus ça crée de l'emploi. Il y a cette trame idéologique-là", a commenté Franck Rolland, pour qui la balle est désormais "dans le camp du gouvernement".

Parmi les revendications, la coordination réclame l'extension du nombre de communes classées en zone tendue pour permettre des mesures de régulation comme des quotas ou des compensations à l'échelle intercommunale. Elle demande aussi une "fiscalité inversée en faveur des gens qui louent à l'année".

Le collectif entend aussi démontrer que la réponse à la crise du logement ne réside pas uniquement dans la construction mais aussi dans l'augmentation de la part de résidences principales dans le parc immobilier des communes.

Début mai, quatre parlementaires de tous bords avaient lancé un appel "transpartisan" pour encadrer plus fortement l'offre de locations saisonnières de courte durée et des meublés touristiques, invitant l’ensemble des maires des départements concernés par cette problématique sont invités à signer l’appel sur : encadronslesmeublestouristiques.fr (voir notre article du 2 mai).