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Open data France veut créer un réflexe data dans toutes les collectivités

L’association Open Data France a présenté le 31 mars 2021 sa feuille de route pour les trois années à venir. Pour inciter les petites collectivités à ouvrir leurs données et améliorer la qualité des données, l’association mise sur des outils mais aussi des sujets porteurs comme l’environnement.

Cinq ans après l’adoption de la loi Lemaire instaurant l’open data par défaut pour les administrations, beaucoup de chemin reste à faire avec à peine une collectivité sur dix qui respecte pleinement cette obligation (lire notre actualité du 20 octobre 2020). Mais au-delà du respect de la loi, l’ambition affichée par Open Data France, dont les instances de décisions ont été renouvelées à l’issue des dernières municipales, est de faire de la data "un acte de développement local". "Nous voulons faire en sorte que toutes les collectivités quelle que soit leur taille acquièrent le réflexe data", a défendu Akim Oural, élu à Lille et nouveau président de l’association au cours d’une conférence de presse organisée le 31 mars. 

Appropriation et qualité des données

Son conseil d’administration s’est ensuite enrichi de vice-président(e)s dont les délégations résument la feuille de route de l’association pour les trois ans à venir. Delphine Jamet, élue de Bordeaux Métropole est ainsi chargée de la structuration et de la qualité des données ; Christophe Hugon, élu de la ville de Marseille traitera de la place du citoyen et la médiation autour de la donnée ; Patrick Molinoz élu de la région Bourgogne-Franche-Comté se consacrant aux enjeux d’appropriation pour les petites et moyennes collectivités. Louise Vialard, élue de Nantes-Métropole suivra pour sa part le sujet de la sobriété numérique.

L’environnement sous toutes ses formes

L’environnement sous toutes ses formes fait du reste partie des nouveaux champs que souhaite investir l’association. D’abord au sens classique du terme avec la volonté de faire en sorte que les documents publics de programmation – trame verte (végétalisation et biodiversité), trame noire (biodiversité nocturne), trame bleue (biodiversité et qualité de l’eau), plan air énergie climat, zones à faible émission… - gagnent en interopérabilité et se transforment en autant de gisements de données ouvertes. Des données intéressant les administrations pour le pilotage de leurs politiques autant que les citoyens et les entreprises. Mais l’association entend aussi apporter sa contribution au débat sur le "numérique responsable", sujet caractérisé par un manque de données et d’indicateurs partagés pour atteindre la "sobriété numérique".

Faciliter l’extraction et l’usage de données

Les chantiers lancés ces dernières années par l’association ne sont pas pour autant abandonnés. En matière de facilitation de la production de données ouvertes de qualité Open data France espère ainsi que le projet D-Lyne bénéficiera du soutien du plan de relance (lire encadré). La création de standards de données, désormais intégrés au site gouvernemental schema.gouv.fr se poursuit également. Et pour contribuer à aider les collectivités à mettre le pied à l’étrier de l’open data, l’association facilite l’extraction de données OpenStreetMap ou des données locales des bases de données nationales (Insee, Sirene, DGFIP, Arcep…). Enfin, dans la lignée du rapport Bothorel, l’association défend l’idée d’une instance de régulation nationale de la donnée publique pour coordonner des initiatives data aujourd'hui dispersées et leur donner davantage de visibilité. Une sorte d’excroissance politique au portail national data.gouv.fr qui fait aujourd'hui défaut.   

Une plateforme mutualisée pour des données de qualité

Imaginée par le conseil départemental de Haute-Garonne dans le cadre du PIA open data, la plateforme D-Lyne vise à faciliter la production de données ouvertes standardisées par les petites communes. Pour s’adapter aux différents contextes informatiques, D-Lyne propose la saisie des données directement dans un formulaire, le chargement de fichiers tabulaires ou l’import de données depuis une application métier. La plateforme réalise ensuite des contrôles de qualité de données avant publication sur un portail Open Data local ou sur la plateforme nationale data.gouv.fr. 

Pour le moment la plateforme gère les jeux de données subventions, délibérations, prénoms et menus des cantines. Après une expérimentation dans des communes de Haute-Garonne, le Grand Poitiers, la métropole de Tours et l’Antic ont pris le relais en 2020. Si le système a été apprécié par les mairies volontaires, il doit l’essentiel de son succès au portage du projet par une collectivité de proximité facilitatrice. Pour "l’industrialiser", étendre son usage à tous les jeux de données normalisés, Open Data France espère avoir le soutien de l’Etat dans le cadre du plan de relance.