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Parlements du sport : comment les régions se préparent-elles ?

La plupart des régions ont élaboré des schémas régionaux de développement du sport dont pourront s'inspirer les futurs parlements du sport prévus en lien avec la création de l'Agence nationale du sport. Exemple dans trois régions bien avancées - Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est.

L'Agence nationale du sport (ANS), née le 20 avril dernier, prévoit, aux côtés d'une instance nationale, des déclinaisons territoriales sous la forme, d'une part, de parlements du sport, d'autre part, de conférences des financeurs. Si ces dernières seront, en matière de sport, des outils totalement nouveaux, il n'en est pas tout à fait de même en ce qui concerne les parlements.

En effet, dans de nombreux cas, les futurs organes de concertation vont prendre la suite d'instances déjà existantes. La plupart des régions ont ainsi élaboré des schémas régionaux de développement du sport (SRDS) dont les futurs parlements pourront s'inspirer. Ce sera particulièrement le cas dans trois grandes régions fusionnées par la loi Notr du 7 août 2015. La Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est ont déjà planché sur leur SRDS.

Le Grand Est, qui a cosigné le sien avec Roxana Maracineanu, ministre des Sports, le 11 avril dernier, va même servir de territoire d'expérimentation pour les prochains parlements du sport. Le document, qui vise une meilleure articulation des interventions des différents acteurs (État, collectivités territoriales, mouvement sportif, secteur économique), formule 33 recommandations déclinées en cinq programmes : attractivité des territoires, sport et équilibre des territoires, sport et enjeux de société, sport de haut niveau et performance, et nouvelle gouvernance régionale du sport.

Ce dernier aspect se matérialisera par la création d'un parlement du sport, instance de concertation et de coordination, qui rassemblera tous les acteurs et se réunira en session plénière ou par groupes thématiques (sport professionnel, haut niveau, équipements sportifs, sport pour tous...). Selon les chantiers, il associera des instances expertes dans un domaine particulier : Creps (centre de ressources, d'expertise et de performance sportive), rectorat, conseil économique, social et environnemental, agence régionale du tourisme, agences d’urbanisme, groupements d’employeurs, organismes de formation, etc.

Ateliers et comité de pilotage en Nouvelle-Aquitaine

En Nouvelle-Aquitaine, le SRDS s'est appuyé sur des thématiques de travail qui, sous des appellations différentes, recouvrent peu ou prou les mêmes sujets que dans le Grand Est : accès à la pratique sportive pour tous, relation sport et santé, développement du sport féminin, aménagement sportif des territoires, animation des territoires et soutien aux manifestations sportives, et accompagnement du sport fédéral et du sport de haut niveau.

La mise en œuvre du SRDS est assurée de manière privilégiée par la conférence territoriale du sport à travers des ateliers de travail spécifiques portant sur trois des six thématiques (sport féminin, haut niveau, accès aux équipements). Ces ateliers proposent à l’assemblée plénière des pistes pour répondre aux objectifs fixés. Par ailleurs, un espace partagé et participatif au service des membres de l’assemblée plénière, d'une part, et du grand public, d'autre part, a été créé.

Quant à l’assemblée plénière elle-même, elle est co-animée par le conseil régional et la direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRDJSCS) en liaison avec le mouvement sportif. Elle se compose de 80 membres et comprend 4 collèges (mouvement sportif, institutions publiques, personnalités qualifiées, acteurs économiques et sociaux et société civile).

Enfin, un comité de pilotage, "composé en grande partie de techniciens", assure le pilotage opérationnel et conduit les travaux de la conférence, en lien avec le SRDS. Il élabore et fournit à l’assemblée plénière tous les éléments nécessaires à la prise de décision (informations, analyses, préconisations) et dirige l’ingénierie du projet.

Nouveaux diagnostics en Auvergne-Rhône-Alpes

Dans la foulée des travaux préparatoires à la création de l'Agence nationale du sport, la région Auvergne-Rhône-Alpes a également adopté, fin 2018, une logique quadripartite dans la composition de son outil de gouvernance destiné à élaborer son SRDS. On y retrouve ainsi des représentants des services de l’État, du mouvement sportif, des collectivités territoriales et du secteur privé.

Le travail y est cependant moins avancé que dans les deux autres régions. En effet, les acteurs ont décidé de réinterroger les diagnostics existants afin de faire émerger les spécificités de la région et de définir les prochaines priorités d’action.

S'il est déjà acquis que le SRDS couvrira des thématiques telles que le sport de haut niveau, la formation, la santé et l’aménagement du territoire, la DRJSCS, en partenariat avec le comité régional olympique et sportif, l'Association nationale des élus en charge du sport (Andes) et l'Association nationale des directeurs d'installations et des services des sports (Andiss), a réalisé un important travail en amont. Ce vaste panorama, publié dans un document de 116 pages, recense des données régionales sur les pratiques sportives, les équipements, la formation et l'emploi, ainsi que sur le sport de haut niveau et le sport-santé. Il servira naturellement de base aux réflexions à venir.