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Présence des fonctions de décision : l'écart se resserre entre Paris et les grandes métropoles régionales

En progression constante depuis 1982, les fonctions de décision, conception, gestion et intermédiation représentent aujourd'hui plus du quart de l'emploi en France. Ces fonctions dites "métropolitaines" sont surreprésentées à Paris mais l'écart se resserre avec les autres grandes métropoles régionales. D'après l'étude de l'Insee publiée le 27 avril, les plus fortes progressions ont lieu au sud de la France, à l'Ouest et à Lyon. 

Si Paris est toujours le territoire principal d'accueil des fonctions de décision, de conception, de gestion et d'intermédiation, les autres grandes métropoles commencent à resserrer l'écart. C'est ce que révèle l'Insee dans une étude publiée le 27 avril 2021. Les emplois de ces fonctions, que l'Insee appelle les "fonctions métropolitaines", représentent 26,4% de l'emploi en France. Ces emplois n'ont fait qu'augmenter depuis 1982. Ils sont surreprésentés dans l'aire de Paris : ils y représentent 38,3% de l'emploi. Mais leur part s'est accrue dans les dix grandes métropoles régionales plus vite que dans les autres catégories d'aires d'attraction : passant de 28,5% de l'emploi total en 2007 à 31% en 2017.

"La spécificité de Paris pour les fonctions métropolitaines se réduit, indique ainsi l'étude, l'écart avec les dix plus grandes aires de province est passé de 10,7 points en 1982 à 7,3 points en 2017." Et ce rééquilibrage est surtout marqué pour la conception-recherche et les prestations intellectuelles. Il faut dire qu'entre 2007 et 2017, l'emploi a été plus dynamique dans les dix plus grandes aires urbaines de province que dans le reste du territoire. Leur part dans l'emploi total a ainsi augmenté de 1,3 points. "Les aires de plus de 700.000 habitants hors Paris se singularisent car elles concentrent à la fois la plus forte augmentation du nombre d'emplois et la plus forte augmentation de la part des fonctions métropolitaines", développe ainsi l'étude. Les plus fortes progressions ont lieu au sud de la France (Montpellier, Toulouse), à l'Ouest (Bordeaux, Nantes, Rennes) et à Lyon.
Globalement, l'Insee signale que l'emploi total a augmenté fortement dans les territoires présentant initialement une part élevée des fonctions métropolitaines, contrairement à ceux davantage orientés vers les fonctions de production concrète.

Les emplois de production concrète localisés dans les aires moins peuplées

Ces fonctions de décision, de conception et d'intermédiation viennent chercher dans les métropoles des avantages liés à la concentration spatiale :  l'accès à un bassin d'emplois dense, qualifié et diversifié, les effets de proximité liés à l'agglomération, l'accès à des services rares… L'Insee note même une spécialisation des grandes villes dans le domaine de ces fonctions dites métropolitaines : pour Paris, la culture-loisirs, la gestion et les prestations intellectuelles, pour Toulouse et Grenoble et dans une moindre mesure Paris et Lyon, la conception-recherche, et pour Lyon le commerce interentreprises.
A l'inverse, ces fonctions sont sous-représentées dans les communes hors attraction des villes (13,7%). Et les emplois de production concrète (agriculture, fabrication, bâtiment et travaux publics-BTP), qui représentent 17% de l'emploi en France, sont davantage localisés dans des aires moins peuplées. "L'agriculture est évidemment plus présente dans les communes hors attraction des villes et les autres fonctions de production concrète, notamment la fabrication, dans les aires de moins de 50.000 habitants ou hors attraction des villes", précise l'Insee. Même chose pour la fonction BTP qui s'implante hors des villes pour bénéficier d'un coût du foncier plus faible, tout en rayonnant sur un territoire plus étendu.
Les fonctions "à orientation présentielle", qui correspondent à l'administration publique, la santé-social, la distribution, les services de proximité, l'éducation-formation représentent 41,5% des emplois, et les fonctions transversales (transports-logistique, entretien-réparation), qui représentent 15,1% des emplois, sont quant à elles réparties de façon homogène sur le territoire national.