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Culture/Loisirs - Rave parties : les rapports avec les collectivités ne sont toujours pas au beau fixe

Après une période de vives tensions, il y a quelques années, entre les organisateurs de rave parties et les autorités (Etat et collectivités territoriales), on pensait le climat aujourd'hui apaisé. Un incident survenu le 16 février lors d'une fête techno non autorisée à Amilly (Loiret) vient pourtant démontrer que les tensions sont loin d'avoir disparu.
L'incident est pourtant, semble-t-il, sans conséquences graves. Vers une heure du matin, une jeune femme - "qui venait d'arriver sur le site dans un état de fragilité apparente" - fait un malaise, qui se révèle dû à l'absorption de stupéfiants. Elle est prise en charge par une équipe de quatre secouristes de l'association Techno+ (association pionnière en matière de réduction des risques lors des free parties, fondée en 1995), qui prévient les pompiers en vue de son évacuation. Mais, dès le lendemain, une polémique se développe dans la presse locale sur les dangers des "fêtes illégales", doublée d'une mise en cause des organisateurs - non identifiés - par le cabinet du préfet.
Dans un communiqué commun du 26 février, Techno+ et Technopol ("l'association au service de la culture électro") rappellent "que la scène électronique est suffisamment consciente des risques en milieu festif pour encadrer les risques sanitaires. Et ce, même sans l'appui des autorités qui entretiennent depuis plusieurs années cette clandestinité en refusant le dialogue". De son côté, Techno+ estime qu'"il est inadmissible qu'une association de santé, œuvrant depuis 18 ans, dont l'action est soutenue par les pouvoirs publics et saluée par l'ensemble des acteurs de terrain, soit mise en cause comme responsable de l'organisation de cette soirée".
Les deux associations se retrouvent pour affirmer que "cette stigmatisation fait oublier que l'immense majorité de ce type d'événements se déroule sans incident, sans nuisances... et sans intérêt médiatique !". Elles rappellent que "99% des événements déclarés en Préfecture sont interdits" et qu'"en refusant le dialogue, l'Etat et les collectivités locales se rendent responsables de cette 'illégalité' !".
Technopol et Techno+ en profitent pour rappeler aussi les résultats d'une étude par "testing" menée en 2011 auprès d'un échantillon de 106 mairies. Confrontées à une demande d'organisation d'une soirée diffusant de la musique techno dans une salle municipale, 78% des communes contactées avaient alors opposé un refus. Dans 61% des cas, il s'agissait d'un refus catégorique, justifié par le seul caractère techno de la soirée, tandis que 17% des refus faisaient valoir des raisons techniques "dont il est difficile de connaître l'authenticité". Seules 22% des communes testées ne s'étaient pas opposées au principe : 6% en reportant la réponse définitive à la remise d'un dossier et 16% en évoquant un accord possible et sans a priori.