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Réhabilitation des friches : un groupe de travail est lancé

Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, a lancé ce 4 juin un groupe de travail sur la réhabilitation des friches pour identifier et lever les freins à l'utilisation de ces zones délaissées, notamment pour le développement d'énergies renouvelables. Selon une étude récente de l'Ademe, leur potentiel est particulièrement important pour la production d'énergie photovoltaïque.

Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, a lancé ce 4 juin un groupe de travail sur la réhabilitation des friches réunissant une quarantaine d'acteurs - associations de collectivités territoriales, associations environnementales, aménageurs publics et privés, services de l’État. "Au croisement de la lutte contre l’artificialisation des sols et de la revitalisation des territoires, cette problématique avait été évoquée à de très nombreuses reprises par les élus locaux à l’occasion du Grand Débat national, a indiqué le ministère dans un communiqué. En outre, à l’issue du Conseil de défense écologique, le président de la République avait demandé la réalisation d’un inventaire du gisement des friches par département afin notamment d’évaluer le potentiel de développement d’énergies renouvelables sur ces terrains."
Lors de la réunion du 4 juin, les membres du groupe de travail ont mis en évidence à la fois "une connaissance insuffisante du gisement national des friches (aujourd’hui estimé à au moins 2.400)" et "une complexité des procédures administratives", a rapporté le ministère. Ils ont notamment pointé du doigt des difficultés dans la mobilisation de capitaux et un besoin d’encadrement des délais d’instruction des dossiers.

Premières conclusions attendues en septembre 2019

Quatre sous-groupes de travail ont donc été lancés : sur la réalisation d’un inventaire national des friches, sur la simplification des procédures administratives et la mobilisation des capitaux, sur les usages environnementaux des friches réhabilitées (pour le développement des énergies renouvelables et pour des opérations de renaturation), et sur la prévention de l’émergence de nouvelles friches.
Ces sous-groupes ont vocation à se réunir au long des trois prochains mois, avant de présenter leurs premières conclusions en septembre 2019. D’ici la fin de l’année, Emmanuelle Wargon s’est engagée à dresser, sur la base de ce constat et d’échanges à venir, une feuille de route, avec des actions opérationnelles afin d’accélérer la réhabilitation des friches sur l’ensemble du territoire. "Pour relever ce défi, a notamment précisé la secrétaire d'État, citée dans le communiqué, il nous faudra communiquer sur l’existant, travailler un répertoire plus fin des friches et surtout simplifier les démarches administratives, afin de renforcer notre action."

Potentiel important pour l'énergie photovoltaïque

Dans une étude publiée fin mai, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a mis en valeur le potentiel important des friches – et des parkings – pour développer l'énergie photovoltaïque. Alors que la puissance photovoltaïque installée en France représentait environ 9 GWc en 2018, l'Agence a estimé ce potentiel à 53 GWc, réparti à 93% sur les zones délaissées (49 GWc) et à 7% sur les parkings (4 GWc). Les friches sont particulièrement susceptibles d’accueillir des installations au sol qui présentent des coûts de production de l’électricité plus faibles qu’en toiture, fait valoir l'étude, qui porte sur la métropole et la Corse. L'Ademe a recensé un total de 17.764 sites propices à l’installation d’une centrale photovoltaïque : deux tiers sont des zones délaissées, à l'exclusion des friches agricoles (friches industrielles, tertiaires, commerciales, sites pollués…) et un tiers des parkings. Si une grande majorité des départements français (74 sur 97) dispose d’un gisement supérieur à 100 MWc, d’importantes disparités existent. Le potentiel recensé dans l'étude est notamment concentré près de grandes zones urbaines (Île-de-France, Gironde) et dans les anciennes régions industrielles (Nord et Est). Les sites les plus représentés sont les anciens dépôts d’hydrocarbures (plus de 23%), les anciens sites d’activités de commerce, d’artisanat et d’industrie mécanique - garages, ateliers mécaniques, épavistes, forges... - (plus de 5%) et les anciens sites de stockage de déchets (plus de 4%).

 

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