Sur le territoire d'Est Ensemble, les friches urbaines s'occupent avec TempO' (93)

De Montreuil à Pantin, aux portes de Paris, les friches industrielles et horticoles sont nombreuses. Le dispositif TempO’, lancé par l'établissement public territorial (EPT) Est Ensemble propose à des porteurs de projets d’y développer des activités dans le cadre d’occupations temporaires. TempO’ a déjà accompagné une dizaine de projets avec succès.

Ferme urbaine et pédagogique, café de quartier, démonstrateur d'énergies renouvelables, parcours sportif... depuis 2015, des initiatives variées fleurissent sur les espaces en friche d'Est Ensemble, toutes nées du dispositif TempO’.
À l'origine de ce dernier, il y a la volonté des élus communautaires d'accompagner la mutation de leur territoire "en proposant de nouveaux usages, de nouveaux lieux de vie quotidienne qui permettent à tous les habitants de vivre mieux et qui construisent une ville plus viable et vivable pour demain", souligne la vice-présidente déléguée à l’écologie urbaine d'Est Ensemble, Mireille Alphonse.

Trois à cinq sites chaque année

Ciblant des périmètres sur lesquels il a la main, Est Ensemble choisit les sites TempO’ au sein des zones d'aménagement concerté (ZAC), des quartiers en renouvellement urbain (PNRU) ou des quartiers anciens dégradés (PNRQAD). "Les aménageurs, Sequano puis la Soreqa, ont été très enthousiastes dès le départ, ils ont été nos premiers partenaires, note l'élue. Avec eux, nous ciblons des espaces où aucun chantier ne sera engagé avant 18 à 24 mois pour que l'occupation éphémère puisse prendre corps." L'intercommunalité propose également à chaque commune membre de cibler des sites pertinents. Au total, 4 à 5 sites sont proposés pour chaque appel à projets annuel, avec des surfaces de 100 à 10.000 m2.

Pépinière de nouveaux usages

Ouverts aux associations, structures de l'économie sociale et solidaire ou d'insertion par l'activité économique, l'appel à manifestation d'intérêt TempO’ cible des projets dans quatre domaines thématiques : environnement durable et nature en ville, culture, sport, animation de quartier. Sur un territoire à forte identité, prisé par les créatifs de tous horizons et les jeunes écolos engagés... une dizaine de candidats proposent chaque année leur projet au jury composé d'élus et de techniciens intercommunaux et municipaux. Un tiers d'entre eux ne sont pas jugés assez solides et la plupart des autres prennent corps, dans le cadre de TempO’ ou dans un autre cadre.

Convention de partenariat

Chaque projet retenu au titre de TempO’ se voit allouer une subvention de 20 à 25.000 €, tout en veillant à ce que l'initiative ne dépende pas de cette seule aide (certains projets ont ainsi été soutenus par la Caisse des Dépôts, comme la ferme du Paysan urbain. Une convention scelle le partenariat entre la structure et le propriétaire Est Ensemble et les projets se concrétisent au cours de l'année suivant l'appel à projet, jusqu'à l'automne généralement.

Projets qui trouvent leur public

Après trois éditions, "la principale réussite des projets TempO’ est d'avoir trouvé leur public", apprécie l'élue. Les réalisations ont apporté de nouvelles opportunités de loisirs, de découvertes. Des lieux délaissés sont devenus des espaces de rencontre et de partage pour les habitants avec des activités gratuites ou très peu chères, donc accessibles à tous. Ces lieux et nouveaux usages permettent également de créer des liens entre acteurs du territoire : "Nous jouons là pleinement notre rôle d'animateur de territoire, qui aidons à tricoter un réseau d'acteurs dans un but commun."

Peu d'emplois créés mais un tremplin efficace

Si la création d'emplois pérennes reste limitée (3 à 4 emplois créés au total), le dispositif permet de tester une activité et de consolider des structures, à l'image de l'association Bellastock désormais reconnue au plan national en matière de réemploi de déchets du bâtiment, ou de La Sauge, qui éclot en agriculture urbaine. D'où la question désormais posée : quid de la suite des initiatives lorsque la convention arrive à échéance ? "Si les emplacements sont éphémères, les fonctions proposées doivent se poursuivre, c'est l'enjeu auquel nous devons désormais travailler" indique l'élue.

Autre manière de penser la ville

Autre point de satisfaction, "l'intérêt croissant des décideurs locaux pour des pratiques de construction de la ville auxquelles ils ne pensaient pas". Si certains élus d'Est Ensemble n'étaient pas au départ totalement convaincus, l'engouement est désormais partagé. Plusieurs communes vont d'ailleurs proposer des sites complémentaires à TempO’, dans un même état d'esprit.

Mieux s'articuler avec les communes

"Par contre, nous devons progresser dans l'articulation avec les équipes d'élus municipaux et les services municipaux pour que les projets portent complètement leurs fruits" note l'élue. Que ce soit pour un accès plus fluide aux installations techniques (raccordement à l'eau ou l'électricité) ou le lien avec les acteurs locaux qui permettrait par exemple de mieux faire profiter les écoles des animations et, pourquoi pas, déclencher des vocations.
A l'heure du lancement de la quatrième édition de TempO', Est Ensemble lance une évaluation du dispositif. À suivre donc...

Établissement public territorial Est Ensemble

Nombre d'habitants :

408000

Nombre de communes :

9
100 avenue Gaston-Roussel
93232 Romainville

Mireille Alphonse

Vice-présidente à l'écologie urbaine

Laetitia Demonteil

Chargée de mission friches

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