Archives

Touristes partis, biodiversité revenue ? L'exemple des Calanques

Ce n'est certes pas une étude scientifique, mais cette annonce fait figure de bonne nouvelle dans l'accumulation d'informations inquiétantes autour du coronavirus... même si elle n'est pas non plus sans lien avec le covid-19. Dans un bref communiqué du 23 mars, le parc national des Calanques, le dernier né des parcs français, s'interroge sur "les effets du confinement humain sur la biodiversité marine", en ne manquant pas toutefois d'y ajouter un point d'interrogation.

La parc s'appuie sur les observations de ses agents. A l'occasion de leurs dernières sorties pour surveiller le parc – interdit d'accès durant toute la période de confinement –, ceux-ci "ont observé énormément de 'vie' en mer : groupes de dauphins, larges radeaux de puffins, fous de bassan, chasses de thons, héron cendré de passage...". Sans en tirer de conclusions définitives, le parc précise que "s'il n'est pas rare de croiser ces espèces dans les Calanques, la fréquence et la densité des observations qui ont été faites ce weekend sont inédites".

Interrogé par France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, un agent du parc explique ainsi qu'"on a pu voir beaucoup d'animaux qu'on peut voir habituellement, sauf qu'on en a vu beaucoup et de nombreuses fois dans la journée. C'est particulièrement vrai pour les oiseaux marins, qu'on voit se poser à des endroits où ils ne vont pas forcément d'habitude". Tout en reconnaissant que "ce n'est pas scientifique, c'est plus un ressenti", il "pense qu'il y a un effet mécanique, il y a moins de monde, moins de bateaux donc forcément, les animaux sortent de manière plus facile. Et l'observation se fait plus facilement notamment pour les thons".

S'il faudra attendre des études approfondies pour mesure l'impact réel du confinement sur la biodiversité, ces observations empiriques amènent cependant de l'eau au moulin de ceux qui souhaitent limiter l'impact de la surfréquentation touristique. C'est en tout cas ce qu'entendent faire les auteurs de la récente proposition de loi "portant diverses mesures tendant à réguler l'hyper?fréquentation dans les sites naturels et culturels patrimoniaux", adoptée en première lecture par le Sénat le 21 novembre dernier et en attente d'examen depuis lors à l'Assemblée nationale (voir nos articles ci-dessous des 14  et 21 novembre 2019)..