Trois syndicats, une région et une métropole lauréats de l'AP "territoires intelligents et durables"

Les cinq lauréats de l’appel à projets (AP) "territoires intelligents et durables" ont été dévoilés par le gouvernement le 25 octobre 2022. Ceux de la seconde vague, désormais couplée avec l’AP "démonstrateurs d’intelligence artificielle au service de la transition énergétique", sont annoncés pour novembre 2022.

Plusieurs fois annoncée puis reportée, la publication de la liste des lauréats de l’appel à projets "territoire intelligents et durables", lancé voici un an, a enfin été dévoilée par le gouvernement. Comme il fallait s'y attendre, ce sont des projets portés par de grandes collectivités, à haut potentiel de réplicabilité, qui ont été retenus. Sur 16 candidatures, cinq projets ont été sélectionnés pour ce programme doté d’une enveloppe globale de 30 millions d’euros  :

  • Le syndicat départemental d’électrification du Finistère va compléter et étendre son réseau bas débit/ longue portée Lora pour déployer des capteurs environnementaux et une infrastructure IoT mutualisée. Le syndicat breton a sélectionné comme cas d’usage l’éclairage public, l’efficacité énergétique des bâtiments, la collecte des déchets et la qualité de l’air intérieure. Les financements obtenus doivent aussi aider à la "définition d’un modèle économique permettant de rendre accessible les services d’objets connectés à des collectivités de petites tailles".
  • Le syndicat audois de l’énergie et du numérique va pour sa part travailler sur "la constitution d’une infrastructure numérique souveraine" et d’un panel de services mutualisés adaptés aux petites communes (environnement numérique de travail, plateforme IoT, stockage de données). Parallèlement, le syndicat va plancher sur l’amélioration de la gestion des risques (feux de forêt, inondations…) et l’appui à l’innovation dans la filière viticole et l’industrie du futur dans les zones portuaires.
  • Le syndicat intercommunal d’énergie de l’Ain va déployer un "hyperviseur départemental" centré sur les réseaux locaux : électricité, fibre optique, vidéoprotection, production d’énergie photovoltaïque… L'objectif du syndicat est de notamment de développer un système de "maintenance prédictive" de ces réseaux. Il travaillera aussi sur l’efficacité énergétique des bâtiments et l’éclairage public intelligent.
  • La région Grand Est a également choisi de travailler sur "l’hypervision" mais dans sa version urbaine. Il s'agit de créer des centres de contrôle visant à faciliter la gestion de l’éclairage public, le stationnement, la relation citoyen, la signalisation, l’eau ou la collecte des déchets… La région veut démocratiser ces outils aujourd’hui réservés à quelques métropoles. Pour ce faire, elle va créer "deux démonstrateurs" et déployer un dispositif d’accompagnement et de montée en compétence des collectivités.
  • La métropole de Toulouse centre son projet sur les bâtiments et l’exploitation des technologies de BIM/CIM (jumeau numérique, modélisation 3D) (1) pour faciliter l’exploitation des ouvrages, gérer leurs consommations énergétiques et suivre un programme de travaux. Une expérimentation qui doit déboucher sur "un modèle pour l’industrialisation des plateformes BIM/CIM" et la définition de leur modèle économique.

Le détail des subventions allouées aux territoires n’a pas été révélé. Une seconde vague de lauréats est attendue pour novembre 2022 avec un accent mis sur les données et l’usage de l’intelligence artificielle. L'appel à projet initial a été en effet couplé à l’appel à projets "démonstrateurs d’intelligence artificielle frugale au service des objectifs de décarbonation et de transition énergétique des territoires" (notre article du 14 septembre 2022).

(1) BIM (Building Information Modeling, en français modélisation des informations des bâtiments) / CIM (City Information Modeling, en français modélisation des informations de la ville).