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"Troisième tour" des municipales : la majorité des présidents d'intercommunalité sortants ont été reconduits

La majorité des présidents d'intercommunalité qui étaient en exercice voient leur mandat prolongé de six ans, à la suite de l'installation des nouveaux conseils communautaires qui se sont tenus jusqu'à la date limite du 17 juillet, indique l'Assemblée des communautés de France (ADCF).

 

Selon l'ADCF, 60% des 268 présidents élus à la tête des métropoles, communautés urbaines et communautés d'agglomération (y compris les établissements publics territoriaux du Grand Paris) à l'issue des deux tours de scrutin (15 mars et 28 juin), assuraient déjà la présidence de l'intercommunalité auparavant. Damien Castelain à la métropole européenne de Lille, Johanna Rolland à Nantes métropole, Christian Estrosi à Nice métropole, Martine Vassal à la métropole d'Aix-Marseille-Provence, ou encore Patrick Ollier à la métropole du Grand Paris gardent ainsi les rênes de leurs intercommunalités. De son côté, l'ex-Premier ministre Édouard Philippe a retrouvé très facilement ses mandats de maire et de président de la communauté urbaine Le Havre Seine métropole.

Villes centres versus communes périphériques

Mais, notamment lorsque la ville centre a changé de majorité municipale, l'alternance est de mise à l'échelon de l'intercommunalité. Par exemple à Nancy, le socialiste Mathieu Klein qui accède au fauteuil de maire décroche aussi la présidence de la métropole. À Bordeaux, où l'écologiste Pierre Hurmic est devenu le nouvel homme fort de la mairie, la présidence de la métropole revient à Alain Anziani, maire (PS) de Mérignac. À Lyon, EELV a fait main basse sur la mairie (Grégory Doucet) et la métropole (Bruno Bernard). À Annecy, le président de la communauté d'agglomération, Jean-Luc Rigaut – le président de l'ADCF – laisse sa place à la députée LREM Frédérique Lardet, qui s'est alliée au nouveau maire écologiste du chef-lieu de la Haute-Savoie, François Astorg.

53% des présidents de métropoles, communautés urbaines et communautés d'agglomération qui viennent d'être désignés sont également à la tête de la mairie de la ville la plus peuplée de l'intercommunalité, selon les informations de l'ADCF. Dans 9% des cas, un autre élu de la ville principale est devenu président. Comme à la communauté urbaine de Limoges, où Guillaume Guérin, adjoint au maire LR de la ville centre, accède à la présidence. Cela signifie que dans 38% des intercommunalités urbaines, la présidence revient à un élu (maire ou adjoint) d’une autre commune de l’agglomération. Cette situation est celle de l'eurométropole de Strasbourg (où la présidence revient à la maire d’Holtzheim, Pia Imbs) et de la communauté urbaine de Perpignan (qui voit Robert Vila, maire LR de Saint-Estève, l'emporter). S'ils restent majoritaires, les élus (maires, adjoints ou simples conseillers municipaux) de villes centre cumulant avec la présidence de l'intercommunalité sont moins nombreux qu'au début des années 2000. Ainsi, au sein de l'intercommunalité urbaine (communautés d'agglomération et communautés urbaines), leur part s'élevait à 76,5% en 2005 (contre 23,5 % de présidents élus d'une autre commune). C'est ce qui ressort d'une étude menée en 2013 pour l'ADCF.

Bastions masculins

Autre enseignement que l'on peut d'ores et déjà tirer de ce "troisième tour" des élections municipales : la parité reste très faible à la tête des plus grandes intercommunalités, puisque seulement 9% des métropoles, communautés d’agglomération et communautés urbaines sont présidées par des femmes.
Dans les communautés de communes, la stabilité semble prédominer comme dans les intercommunalités urbaines. L'analyse effectuée par l'ADCF, qui a porté à ce stade sur les deux tiers d'entre elles, montre que la moitié des présidents ont été réélus. Selon ces résultats encore provisoires, 13% des communautés de communes seraient présidées par des femmes.
Les premières réunions des conseils communautaires se sont déroulées "dans leur grande majorité dans un climat d’apaisement et de continuité", observe l'ADCF. Pour qui les fusions qui ont été réalisées en 2017, parfois dans une ambiance très tendue, sont aujourd'hui "digérées".