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Vaccination obligatoire à l'entrée en collectivité : les premiers résultats sont bien là

Santé publique France présente les "premiers résultats positifs de l'obligation vaccinale", mise en œuvre depuis le 1er juin 2018, qui conditionne l'entrée des enfants en collectivité. Les résultats sont également disponibles par région.

À l'occasion de la Semaine européenne de la vaccination, du 24 au 30 avril, Santé publique France (SPF) lance "une campagne nationale inédite" et présente les "premiers résultats positifs de l'obligation vaccinale", mise en œuvre depuis le 1er juin 2018, mais qui a déjà commencé à porter ses fruits avant même de s'appliquer officiellement (voir notre article ci-dessous du 28 septembre 2018). L'entrée des enfants en collectivité - établissements d'accueil du jeune enfant, assistantes maternelles, écoles maternelles... - est en effet conditionnée au respect d'une obligation vaccinale portant désormais sur onze vaccins (voir nos articles ci-dessous). Le contexte est par ailleurs favorable : l'épidémie de rougeole affaiblit le discours des anti-vaccins et des incidents comme le cas récent de ces touristes français non vaccinés réintroduisant la rougeole au Costa Rica ne manquent pas non plus de faire réfléchir sur les conséquences de certaines attitudes individuelles…

"La couverture vaccinale a connu une nette amélioration"

Pour présenter ces premiers résultats, Santé publique France a comparé les couvertures vaccinales à 7 mois des nourrissons nés entre janvier et mai 2018, avec celles des nourrissons nés entre janvier et mai 2017, pour les vaccinations contre la coqueluche, l'Haemophilus influenzae de type b, l'hépatite B, le pneumocoque et le méningocoque C. À l'issue de ce travail, SPF estime que "la couverture vaccinale contre ces maladies infectieuses a connu une nette amélioration".

Certains résultats sont même spectaculaires. Ainsi, sur ce délai très court, la couverture vaccinale de la première dose du vaccin contre le méningocoque C a progressé de 36 points, passant de 39,3% en 2017 à 75,7% en 2018. Pour Santé publique France, "cette amélioration a vraisemblablement contribué à la diminution de l'incidence des infections invasives dues à ce germe chez les nourrissons âgés de moins d'un an". Pour sa part, l'utilisation du vaccin hexavalent (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, hépatite B et infections à Haemophilus influenzae de type b) gagne 5,5 points, passant de 93,1% à 98,6%, tandis que la couverture vaccinale de la première dose du vaccin contre le pneumocoque passe de 98,0% à 99,4% sur la même période (+1,4 point).

Mais l'étude constate également que les couvertures vaccinales s'améliorent chez les enfants non soumis à l'obligation. Ainsi, la couverture de la première dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) chez les enfants ayant eu 12 mois en 2018 est de 87,2%, contre 85,0% chez ceux ayant eu 12 mois en 2017 (+2,2 points). Celle de la première dose du vaccin HPV (recommandé) chez les jeunes filles de 15 ans nées en 2003 est de 29,4%, contre 26,2% chez celles nées l'année précédente (+3,2 points).

La perception de la vaccination s'améliore elle aussi

Les progrès se lisent aussi dans la perception de la vaccination. Ainsi, selon une enquête de Santé publique France, 67% des parents d'enfants nés en 2017 ou 2018 se disent favorables à la vaccination. Parmi les jeunes parents, 91% se déclarent convaincus de l'importance de la vaccination pour la santé des enfants et 87% pour la protection de la collectivité (+5 points par rapport à juin 2018).

Du côté des professions de santé, des enquêtes menées en février et mars 2019 auprès d'un échantillon de 758 généralistes et de 615 pédiatres montrent une proportion de 99% de professionnels favorables à la vaccination. Le passage à onze vaccinations obligatoires, voulu par Agnès Buzyn, est perçu de façon positive par 75% des médecins généralistes et 96% des pédiatres. Ces derniers sont par ailleurs 77% à estimer que cette mesure a facilité leur relation avec les parents et 69% à penser qu'elle a diminué la réticence des parents vis-à-vis de la vaccination.

Une campagne nationale et des résultats par régions

Pour amplifier ce mouvement favorable, Santé publique France lance, avec le ministère des Solidarités et de la Santé, une campagne d'information diffusée à la télévision (du 21 avril au 11 mai), sur le web et sur les réseaux sociaux, dans la presse et dans les lieux de santé. Si l'accroche ne brille pas par son originalité - "Contre de nombreuses maladies graves : la meilleure protection, c'est la vaccination" -, cette campagne a le grand mérite d'être la première action de cette ampleur. Sans surprise, elle vise plus spécialement les jeunes parents, même si d'autres tranches d'âge sont concernées par la vaccination (par exemple contre la grippe pour les personnes âgées ou fragilisées).

À noter : outre les résultats nationaux, Santé publique France diffuse également sur son site des bulletins de santé publique reprenant ces mêmes résultats pour chacune des régions de métropole et d'outre-mer (sauf la Réunion et Mayotte).

 

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