Vieillissement : un rapport préconise le développement des résidences seniors

"Quand les babyboomers auront 85 ans : projections pour une offre d'habitat adapté à l'horizon 2030-2050". Sous cet intitulé, un rapport publié par le haut-commissariat au Plan met notamment l'accent sur le nécessaire développement de l'offre à mi-chemin entre le domicile et l'Ehpad.

Un rapport du haut-commissariat au Plan publié ce jeudi 9 février préconise de créer 200.000 à 300.000 places d'habitat alternatif, type résidences seniors, afin d'absorber le vieillissement de la population d'ici 2050. Co-rédigé avec le cercle de réflexion Matières grises (think tank initié par Luc Broussy et Jérôme Guedj), le rapport chiffre également à 60.000 le nombre de places en Ehpad supplémentaires à créer dans la même période.

Le développement des résidences seniors, plutôt destinées à des personnes "fragiles" mais pas encore dépendantes, va être rapidement nécessaire, notent les autrices. Leur nombre va en effet exploser dans la décennie 2020-2030, avec le passage de la génération des baby-boomers dans la tranche d'âge 75-84 ans. "Cette nouvelle génération de personnes âgées est précisément celle qui a eu 20 ans en mai 68. (...) Comment imaginer que cette génération puisse se résigner à vivre sa vieillesse à l'identique des générations qui l'ont précédée ?", demandent-elles.

Intitulé "Quand les babyboomers auront 85 ans : projections pour une offre d'habitat adapté à l'horizon 2030-2050", le rapport identifie trois axes pour adapter l'habitat au vieillissement : le logement classique pour les personnes autonomes, l'habitat alternatif pour les fragiles et les Ehpad quand la dépendance s'installe.

Pour les personnes autonomes, il préconise l'adaptation des logements, avec la massification du dispositif MaPrimeAdapt' qui doit être lancé en 2024. Les villes devront en outre adapter leur urbanisme aux personnes âgées qui n'ont pas de voiture et peuvent moins se déplacer.

Pour les personnes modérément dépendantes, les autrices préconisent un développement de "l'habitat alternatif", regroupant résidences services seniors, résidences autonomie ou habitat intergénérationnel. Ce peut être une solution pour les territoires où le niveau de vie est faible, ou pour les endroits peu peuplés, où actuellement, faute d'alternatives, des personnes qui n'en ont pas besoin sont placées en Ehpad, notent-elles.

Elles préconisent également un "déploiement massif de l'offre d'aide à domicile", via des "décisions radicales (...) en matière de tarification des services d'aide et de soins à domicile ou en matière d'attractivité des métiers face à la pénurie constatée actuellement."

Pour les personnes sévèrement dépendantes, la création de places en Ehpad deviendra urgente à partir de 2030, quand le nombre des plus de 85 ans va commencer à grimper en flèche pour quasiment doubler en 20 ans. Les Ehpad devraient, selon le rapport, s'ouvrir davantage sur leur territoire par exemple en ouvrant leur cantine ou en proposant des consultations gériatriques aux non résidents ; et en déployant leurs services (portage de repas, télésurveillance...) à domicile.

 

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