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Vivre près d'un parc naturel favorise les comportements écologiques, selon une étude scientifique

Selon une étude réalisée par des scientifiques du CNRS et de l'université de Montpellier et publiée ce 25 avril dans la revue Biological Conservation, les Français qui résident à proximité d'un parc naturel se comportent de manière plus écologique que les autres. C'est la première fois que l'impact direct des aires protégées sur les comportements pro-environnementaux des personnes qui y vivent est démontré au niveau national.

Les Français ont des comportements plus écologiques que la moyenne lorsqu'ils habitent à proximité ou dans un parc naturel, qu'il soit national ou régional, constate une étude réalisée par des scientifiques du CNRS et de l'université de Montpellier* et publiée ce 25 avril dans la revue Biological Conservation.
Pour étudier l'effet des parcs naturels sur les comportements des habitants vis-à-vis de la nature, les chercheurs ont étudié trois indicateurs de la conscience écologique : le score réalisé dans chaque municipalité de France métropolitaine par des candidats écologistes à diverses élections, le soutien aux associations environnementales - WWF et Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) - et la participation au programme de sciences participatives "Oiseaux des jardins" du Muséum national d'Histoire naturelle et de la LPO.

Adhésion aux associations

Ils ont ainsi relevé que le score des candidats écologistes est en moyenne 31% plus élevé dans une commune située dans un parc naturel que dans une ville distante de 100 km du parc le plus proche, et le nombre d'adhérents à la LPO y est aussi deux fois plus important. D'autres facteurs pouvant influer sur les comportements sont mis en évidence dans l'étude : plus une municipalité compte d'habitants et au salaire moyen élevé, plus les comportements pro-environnementaux sont développés. Le nombre de retraités dans une commune est aussi révélateur : une ville qui en comporte beaucoup présente des scores plus élevés d'adhésion aux associations et de participation au suivi du programme de sciences participatives. Par contre, la proportion de votes en faveur de candidats écologistes y est plus faible que dans les municipalités où la population est en moyenne plus jeune.

Impact des actions de sensibilisation menées par les parcs

Selon les auteurs de l'étude, l'influence des parcs naturels s'explique d'abord par le fait que leurs paysages sont plus sauvages qu'ailleurs, ce qui stimule l'intérêt et la sensibilité à la nature de leurs habitants. Mais cela n'explique pas tout. Les chercheurs constatent aussi un impact direct des parcs - démontré pour la première fois à l'échelle d'un pays – sur les comportements pro-environnementaux des personnes y habitant, probablement en raison des actions de sensibilisation menées vers le grand public (sorties nature, panneaux explicatifs, conférences…). Ces résultats ne peuvent qu'encourager les parcs naturels à poursuivre et à développer leurs actions de ce type, soulignent les scientifiques qui souhaitent désormais affiner leurs analyses en évaluant si des différences de comportement se font jour en fonction du type d'élément paysager considéré (montagne, pâturage, distance aux métropoles…).


*Les scientifiques appartiennent à deux laboratoires français, le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Université de Montpellier/CNRS/Université Paul Valéry Montpellier/ EPHE/IRD) et le Centre d'écologie et des sciences de la conservation (CNRS/MNHN/Sorbonne Université).