Cap sur l'hydrogène : Un dernier arrêt sur le chemin de la mobilité durable

L’intermodalité, l’IRVE, les mobilités douces, l’offre Movivolt, les voiliers et téléphériques … Notre temps fort a fait (presque) le tour de l’univers de la mobilité. Pour le clôturer, nous faisons un dernier stop sur la filière hydrogène. Ce secteur ambitionne de se développer largement d’ici à 2030, avec à l’appui l’action de la Banque des Territoires en faveur du déploiement des infrastructures et services nécessaires.

Selon France Hydrogène :

955 véhicules légers circulaient en 2023 

59 bus à hydrogène en service

150 000 véhicules légers devraient circuler en 2030

9000 véhicules lourds

Afin de mieux appréhender les enjeux de ce secteur en pleine expansion, nous avons posé 3 questions à Michael Bouffort, Directeur de l’investissement Infrastructures & Mobilité.

Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontés les projets de développement de la filière hydrogène dans le secteur de la mobilité ?

La filière hydrogène est encore un secteur relativement nouveau et en pleine évolution. Le principal défi, sur un écosystème local, consiste à identifier un volume suffisant d’usage pour justifier la création d’une station. A l’heure actuelle, faute de véhicules (notamment des poids lourds) la demande est essentiellement liée à des collectivités pour le transport collectif (bus) et/ ou pour la collecte des déchets. Il faut que tous les acteurs s’alignent : De notre côté, à la Banque des Territoires, nous investissons dans des stations d’avitaillements, et en face, il est impératif qu’il y ait des utilisateurs. Un autre défi est plutôt d’ordre technologique : l’industrialisation s’avère complexe, et génère des surcoûts les structures qui le portent doivent donc s’adapter. A la Banque des Territoires, notre rôle consiste notamment à soutenir cette nouvelle filière. Enfin, un dernier défi majeur réside dans la réalisation d’économies d’échelle : La massification de la production permettra de faire diminuer les coûts. Pour démocratiser l’utilisation de cette technologie nouvelle qu’est l’hydrogène, il est essentiel que les constructeurs s’engagent pleinement dans la fabrication de véhicules. 

 

Comment la Banque des Territoires est-elle engagée pour répondre à ces enjeux ? 

Nous avons développé une offre de financement d’infrastructures d’avitaillement pour financer des stations hydrogène. Par cette offre, nous souhaitons accompagner le financement d’infrastructures utiles à l’hydrogène pour réduire l’impact environnemental des filières logistiques. Que ce soit pour les stations d’avitaillement en hydrogène ou pour l’acquisition de véhicules fonctionnant à l’hydrogène, nous accompagnons les acteurs publics, privés ou maîtres d’ouvrage engagés dans cette transition. L’objectif est d’encourager à investir dans ce secteur !

 

Quels sont les avantages et les opportunités offertes par l’hydrogène dans le secteur de la mobilité par rapport à d’autres solutions durables (telles que l’électrique) ? 

Que ce soit une voiture électrique ou une voiture hydrogène, c’est un moteur électrique qui sert à faire fonctionner le véhicule. 

Un des grands intérêts des véhicules hydrogènes par rapport aux véhicules électriques à batterie, c’est une autonomie plus importante et des temps de recharge beaucoup plus courts. L’hydrogène est ainsi très adapté aux usages intensifs et de longue durée, tels que le transport public (bus), les taxis ainsi que les poids lourds pour le transport de marchandises. Dans ces cas, son utilisation est pleinement justifiée. 

Les véhicules hydrogènes sont à la fois concurrents des véhicules électriques mais aussi complémentaires. Quoi qu’il en soit, le marché des transports a besoin de ces deux types de technologies, électrique et hydrogène !

 

Des projets que nous avons accompagnés commencent à voir le jour

 

C’est notamment le cas en Bourgogne-Franche-Comté, avec le développement de 27 bus à hydrogène et la construction d’une station d’avitaillement. Ce projet a été subventionné par la Commission Européenne complété par un financement en Prêt Transformation Écologique, de la Banque des Territoires, à taux fixe de 5M€. Cette action participe fortement au verdissement des transports en commun et ambitionne de rendre les transports en commun plus accessibles et plus durables.

En Auvergne-Rhône Alpes, le projet Zéro Émission Valley (ZEV), subventionné par la Commission Européenne et par l ’ADEME, vise à déployer une mobilité zéro émission à l’échelle de toute la région. 5 stations sont déjà déployées permettant de traverser l’ensemble de la région d’est en ouest, 13 le seront à fin 2024 pour compléter le réseau sur l’axe nord sud. Ce projet, laboratoire de la mobilité hydrogène à l’échelle d’un grand territoire, contribue à faire de la région Auvergne Rhône-Alpes le "premier territoire hydrogène de France".

Chiffres clés :

60 millions d’euros d’investissement à horizon fin 2025

Financement de la Banque des Territoires en capital et compte courant d’associé à hauteur de 10 M€ 

18 stations de recharge d’hydrogène vert à horizon fin 2025 dont 5 ouvertes à Chambéry, Moutiers, Saint-Priest, Clermont-Ferrand, Vénissieux

1 électrolyseur en fonction à Clermont Ferrand capable de produire 1 tonne/jour d’hydrogène décarboné

1 partenariat signé avec Lhyfe pour l’approvisionnement en hydrogène vert des stations d’Hympulsion de l’arc alpin

67 véhicules légers utilitaires légers déployés à ce jour sur le réseau

À fin 2025 déploiement prévu de 150 véhicules à mobilité lourde : bus, autocars, camions, trains hydrogène

1 aide de la Région dédiée au surcoût des véhicules hydrogène auprès des professionnels 

4 partenariats avec Hysetco, Watea, Hyvia, Stellantis, pour proposer aux utilisateurs de véhicules hydrogène une offre « clé en main »

La Région Auvergne Rhône Alpes avec deux acteurs industriels : Michelin et Engie et deux acteurs financiers : Crédit Agricole et Banque des Territoires, ont créé une structure commerciale, la SAS Hympulsion, qui assure la conception et le dimensionnement des infrastructures d’avitaillement hydrogène du projet ZEV , les construit et les exploite.

Zéro Emission Valley

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