Dijon Métropole expérimente l’autoconsommation collective (21)

Dans le cadre du projet européen Response, la métropole de Dijon a lancé de nombreux travaux sur deux îlots du quartier de la Fontaine d’Ouche. L’ensemble regroupe 14 bâtiments publics et 600 logements. L’objectif est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 75 % et de produire un excédent de 20 % d’énergie par rapport aux besoins, grâce à différentes innovations.

Le quartier populaire de la Fontaine d’Ouche, qui compte environ 10 000 personnes à l’ouest de Dijon, est en pleine de transformation : panneaux solaires, rénovation thermique, usine de méthanisation, développement de systèmes de stockage d’énergie et de pilotage des consommations… En 2020, Dijon Métropole s’est engagée, avec la commune finlandaise de Turku dans le programme européen Response (cf. encadré) qui vise à expérimenter et déployer des solutions innovantes, en partenariat avec des entreprises et des acteurs de la recherche, afin de développer l’autoconsommation collective d’énergies renouvelables. 9,1 millions d’euros ont été mobilisés pour les équipements et l’équivalent de trois postes à temps plein travaillent à la Métropole sur ce projet. À cela s’ajoutent des investissements pour les logements sociaux, la méthanisation ou les bâtiments publics (cf. encadré 2).

Deux îlots de bâtiments, regroupant 14 établissements publics (écoles, piscine, stade, centre social…) et 600 logements, soit environ 1 100 personnes, sont concernés. L’objectif est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 75 % et de produire un excédent de 20 % d’énergie par rapport aux besoins. Entre 2020 et 2023, la consommation d’énergie annuelle devrait ainsi passer de 5,8 GWh à 3,7 GWh et la production d’énergie de 2,7 GWh à 4,4 GWh. Deux ans seront ensuite consacrés au suivi, à l’analyse et à l’optimisation.

Thermostats intelligents

Les travaux de rénovation énergétique des logements sociaux et des bâtiments publics devraient permettre d’économiser 40 % d’énergie. Les nouveaux usages, notamment grâce à l’installation de thermostats intelligents et de radiateurs connectés, devraient faire baisser la consommation d’énergie de 15 %. « Le locataire interviendra au départ pour régler la température de son logement puis, après quelques jours, le système se régulera automatiquement (…) et se mettra automatiquement en veille en cas d’absence (…). Le système sera également capable de prendre en compte la météo locale », explique la métropole. « Cela a été très bien accueilli, car c’est un système simple, avec un bouton quand on sort de chez soi. On a aussi bénéficié de circonstances favorables, car nous proposions quelque chose face au prix de l’énergie », précise Jean-Patrick Masson.

Panneaux solaires et réseau de chaleur

L’électricité des deux îlots sera fournie par des panneaux solaires photovoltaïques installés notamment sur les bâtiments publics, pour une production prévue de 1,6 GWh avec quelques innovations : des panneaux dotés de deux faces, qui peuvent produire 12 % d’énergie en plus que les panneaux traditionnels, des « canopées solaires » sur les parkings des immeubles et des « pergolas » sur les toits des écoles Buffon et Anjou. Enfin, la part d'énergie renouvelable dans le réseau de chaleur urbain devrait passer de 55 % à plus de 80 %, grâce à l’usine d’incinération d’ordures ménagères et à une chaudière à bois. Cette dernière est désormais connectée à une usine de méthanisation qui fournira également du biogaz pour les véhicules des services de la métropole.

Batteries de seconde vie

Des innovations ont été déployées afin de stocker de l’énergie - un des principaux défis en matière d’autoconsommation collective, car les panneaux solaires ne produisent pas d’énergie la nuit. Des batteries avec une pile à oxydoréduction (matériaux et composants chimiques inoffensifs pour l’environnement) ou des batteries de seconde vie issues de véhicules électrique sont en cours d’installation, afin de stocker environ 5 % de l’énergie produite. L’excèdent d’énergie sera également mis en réserve dans les ballons d’eau chaude pour être restitué le soir.

Tester les obstacles juridiques

Une partie des travaux de rénovation est encore en cours, mais devrait être terminée début 2024 et d’autres aménagements sont en attente. « Certains panneaux n’avaient pas d’agrément, il faut deux ans pour les obtenir. Pour les ombrières photovoltaïques, on a vu qu’au niveau paysager et esthétique, cela devait être retravaillé. C’est aussi un programme où l’on teste les obstacles juridiques et financiers », ajoute Jean-Patrick Masson. Pour le vice-président, la vocation du projet Response est d’inciter les quartiers et villes de même nature à avancer, plus massivement et plus rapidement. « D’autres villes pourraient s’engager avec des subventions, mais aussi grâce à la duplication de certaines innovations et à leur standardisation », conclut Jean-Patrick Masson.

Le projet Response

Le projet Response (integRatEd Solutions for POsitive eNergy and reSilient CitiEs), financé par le programme Horizon 2020, est piloté par Dijon et la ville finlandaise de Turku. Une enveloppe de 9,1 millions d’euros, dont 7,4 millions financés par l’Union européenne, doit permettre la mise en place de solutions à dupliquer dans six autres métropoles européennes. Le programme s'appuie sur 53 partenaires européens - universités, centres de recherche, start-up, etc. - coordonnés par le laboratoire Eifer d'EDF, pour une durée de cinq ans.

Des investissements liés conséquents

  • Usine de méthanisation des boues de la station d’épuration : 15 millions d’euros financés principalement par Odivea, avec une subvention de 5,55 millions d’euros financés par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse dans le cadre de France Relance
  • Unité d’épuration de biogaz : 3 millions d’euros, financé par Dijon métropole
  • Budget du renouvellement urbain du quartier de la Fontaine d’Ouche : 85 millions d’euros, dont 55 millions d’euros pour la rénovation thermique des bâtiments, financés par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru)

Dijon Métropole

Nombre d'habitants :

255127

Nombre de communes :

23
40 avenue du drapeau
21 000 Dijon
contact@metropole-dijon.fr

Jean-Patrick Masson

Vice-président, en charge de la transition écologique

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