La concertation sur le "droit à l’emploi" démarre

La concertation lancée par quatorze structures de l'insertion pour concrétiser un "droit à l'emploi" a commencé le 29 février. Elle se déclinera en cinq conférences territoriales. La première se tiendra le 17 avril, dans l'agglomération de Laval.

Permettre l’accès à un "emploi digne" pour tous. Quatorze associations ou fédérations engagées dans l’insertion des personnes éloignées de l’emploi ou l’inclusion des personnes en situation de handicap* ont décidé de se réunir dans cet objectif. Jeudi 29 février, elles ont donné le coup d’envoi d’une concertation collective visant à "construire une loi effective pour le droit à l’emploi" (voi aussi notre article du 15 février).

"On ouvre grand les portes et les fenêtres pour échanger, discuter" et dans l’objectif de faire émerger des "solutions pour le futur", a souligné Laurent Grandguillaume, le président de "Territoires zéro chômeur de longue durée", qui participe à ce nouveau collectif. A l’heure de la réforme de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA, la vocation des associations et fédérations réunies est de rappeler qu’outre le "devoir de travailler", très présent dans le discours politique et dans l’opinion, les pouvoirs publics ont aussi la responsabilité d’apporter des emplois en nombre pour tous.

Des conférences territoriales jusqu’à novembre 2024

D’avril à novembre 2024, le collectif va animer cinq conférences sur le territoire afin de réfléchir aux cinq thématiques suivantes : principes et approche générale du droit à l’emploi, la privation durable d’emploi, la lutte contre la privation d’emploi, la garantie du droit à l’emploi au niveau territorial, et national. La première d'entre elles aura lieu à Changé, dans l'agglomération de Laval (Mayenne), le mercredi 17 avril prochain.

"On a tous un bout de la solution, sauf qu'on est chacun dans les tuyauteries de l'Etat et de l'administration", a souligné le président du réseau Coorace, Laurent Pinet, qui fédère 600 structures d’insertion par l’activité économique. A l’instar de l’expérimentation Territoires zéro chômeur – qui prendra fin en 2026 –, l’idée est de définir une nouvelle "vision qui parte des individus et territoires". "Que la pression venant du bas soit plus forte que la pression du haut", explicite Laurent Pinet.

Les réflexions autour de cette concertation promettent donc d’être nombreuses. "On va recueillir des propositions, il y aura des consensus et des divergences", anticipe Laurent Grandguillaume. Plusieurs questions sont déjà sur la table, résumées dans le dossier de presse. Le droit à l’emploi est-il synonyme de CDI ? A qui revient la responsabilité de créer des emplois ? Comment garantir le financement individuel du droit à l’emploi au niveau national ? Quelle gouvernance territoriale du droit à l’emploi ?

 

*APF France handicap, ATD Quart Monde, Caritas France (CCSC Vaincre le chômage), Coorace, Emmaüs, Territoire zéro chômeur de longue durée, Fédération des Acteurs de la solidarité, Mouvement national des chômeurs et précaires, Pacte civique, Réseau GESAT, Secours catholique, Solidarités nouvelles face au chômage, Unapei