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Congrès USH : Remise du prix de la thèse sur l’habitat social

L’Union sociale pour l’habitat et la Caisse des Dépôts ont récompensé Matthieu Gimat pour sa thèse intitulée « produire le logement social. Hausse de la construction, changements institutionnels et mutations de l’intervention publique en faveur des HLM (2004-2014). »

Le principe du prix

Le prix de la thèse décerné par l’Union sociale pour l’habitat et la Caisse des Dépôts met en lumière des travaux de recherche favorisant la compréhension de l’habitat social et vise à faciliter la coopération entre acteurs du logement social et chercheurs, d’encourager ces derniers à développer des travaux dans ce champ et d’inciter les organismes de hlm à accueillir de jeunes chercheurs

Ce prix a reçu le soutien du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Plan urbanisme, construction et architecture (PUCA) et du Réseau français recherche habitat logement (REHAL).
Le jury du prix s’est réuni le 1er septembre 2017 sous la présidence de Jean-Luc Vidon, directeur général d’ICF La Sablière et président de l’AORIF et la vice-présidence d’Olivier Mareuse, directeur des gestions d’actifs et du Fonds d’épargne de la Caisse des Dépôts représenté par Pierre Laurent, responsable du développement de la direction des prêts de la Banque des Territoires.
Composé de dirigeants Hlm, de membres de la Caisse des Dépôts et d’universitaires, le jury avait à évaluer 16 thèses. Au cours de l’été, les membres du jury avaient établi une première sélection de 6 thèses soumises à la délibération collective, le 4 septembre 2018.

Le prix de la thèse 2018

Le prix de la thèse a été décerné à Matthieu Gimat pour sa thèse intitulée « Produire le logement social. Hausse de la construction, changements institutionnels et mutations de l’intervention publique en faveur des HLM (2004-2014) », dirigée par Sylvie Fol et soutenue le 26 novembre 2017 à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Deux prix spéciaux décernés

Le jury a également attribué deux prix spéciaux à

  • Yannick Hascoët pour sa thèse en géographie, aménagement et urbanisme soutenue le 12 décembre 2016 à l’Université Lumière de Lyon « Vers une modification de l’image de la cité d’habitat social ? Lisières métropolitaines et détours « récréa(r)tistes (Marseille, Paris, Montréal) », dirigée par Isabelle Lefort et Eric Charmes.
  • Clémence Léobal pour sa thèse en sociologie soutenue le 8 juin 2017 à l‘Université Paris Descartes « ‘Osu’, ‘baraques’, ‘batiman’. Redessiner les frontières de l’urbain à Soolan (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane) », dirigée par Anne Gotman et Benoît de l’Estoile.

 

Résumé de la thèse primée

Depuis le début des années 2000, le coût des terrains nécessaires à la production de logements locatifs sociaux neufs a augmenté, au même titre que le coût de leur construction. Dans le même temps, l’État a considérablement réduit les subventions directes qu’il accorde à chaque opération HLM. Malgré cela, le nombre de logements locatifs sociaux livrés chaque année a connu une hausse importante et durable. Alors que 46 000 logements HLM ont été produits en 2000, plus de 100 000 le sont systématiquement à partir de 2006.

La thèse explore cet apparent paradoxe, en analysant les évolutions de l’organisation institutionnelle du système de production HLM. Pour ce faire, elle s’appuie sur le traitement de données statistiques ainsi que sur une enquête réalisée auprès d’acteurs locaux de l’habitat au sein des communautés d’agglomération du Val-de-Bièvre, du Boulonnais et de la communauté urbaine de Bordeaux.
Un outillage théorique spécifique est proposé, qui croise les apports de la théorie de la régulation et de recherches sur les acteurs de la production urbaine. Cela permet de montrer qu’un ensemble de décisions politiques, d’ajustements locaux et de dispositifs de coordination ont été articulés de façon originale au cours de la décennie. Ils visent notamment à faire en sorte que les organismes HLM mobilisent leurs réserves financières dans la production neuve, à distribuer inégalement dans l’espace le surplus de logements produits et à réorganiser les modalités d’accès à la ressource foncière. Le système mis en place est cependant dépendant des opérateurs à but lucratif ainsi que des évolutions des marchés immobiliers ; il participe de plus à redéfinir les bénéficiaires de l’intervention publique en France.