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Construction navale : un pacte pour l'emploi en Loire-Atlantique

L'Etat, les collectivités, Pôle emploi et les acteurs économiques locaux ont signé le 2 février 2017 un pacte territorial pour le développement des emplois et des compétences dans le secteur de la construction navale en Loire-Atlantique. Objectif : aider les entreprises locales du secteur, qui sont en pleine croissance, à trouver les bons profils, et réduire ainsi le taux de chômage local.

Aider les entreprises à recruter les compétences nécessaires à leur activité en progression et les résidents locaux à profiter de ces recrutements. Tels sont les objectifs du pacte territorial pour le développement des emplois et des compétences dans le secteur de la construction navale en Loire-Atlantique signé le 2 février 2017 au salon Euromaritime de Paris entre le gouvernement, les acteurs économiques locaux, la région Pays de la Loire, la Carene (communauté d'agglomération de la région nazairienne et de l'estuaire), la chambre de commerce et d'industrie de Nantes Saint-Nazaire et Pôle emploi. Ce territoire connaît actuellement une situation paradoxale. D'un côté, les grandes entreprises industrielles ont des perspectives économiques très positives et des carnets de commandes pleins jusqu'en 2026. A titre d'exemple, STX projette 100 millions d'euros d'investissements par an sur cinq ans avec le recrutement de 250 personnes en 2016 et 2017. Airbus a recruté 135 personnes en 2015, 260 en 2016, investi 100 millions d'euros en 2016 avec un carnet de commandes assuré pour neuf ans (2025). Total prévoit d'investir 350 millions d'euros pour la production et a également un projet public de 150 millions d'euros pour le dévoiement de la ligne SNCF… Mais de l'autre côté, la zone d'emploi nazairienne présente le taux de chômage le plus élevé de Loire-Atlantique, bien au-dessus de la moyenne régionale (9,1% contre 8,5%). Il a tendance à baisser, mais tout doucement (-0,3% sur un an), et les demandeurs d'emploi de longue durée et les seniors peinent à sortir du chômage. Paradoxalement, le territoire connaît aussi des difficultés de recrutement parmi les plus élevées des Pays de la Loire, ce qui amène parfois les entreprises à recruter des travailleurs détachés. Ces derniers représenteraient 30% de l'activité des sous-traitants de l'industrie navale.

Une situation qui fait beaucoup d'envieux

"Nous avons une situation industrielle exceptionnelle qui fait beaucoup d'envieux en France et en Europe, et en même temps un taux de chômage qui ne décroît pas aussi vite que nous le souhaiterions", explique ainsi à Localtis David Samzun, maire de Saint-Nazaire et président de la communauté d'agglomération de la région nazairienne et de l'estuaire (Carene).
L'objectif du pacte est d'accompagner les PME sous-traitantes dans leur effort pour "mieux répondre aux évolutions de la commande des donneurs d'ordre industriels" et de permettre à la main d'œuvre de "progresser en qualification ou de changer de métier" pour favoriser le retour à l'emploi. Dans ce cadre, les pouvoirs publics s'engagent notamment à garantir, sur la durée, une méthode de travail permettant aux industriels d'exprimer précisément et régulièrement leurs besoins en recrutement, à développer la formation des demandeurs d'emploi et l'alternance, en s'appuyant notamment sur les engagements issus du plan 500.000 formations supplémentaires, et à assurer la promotion des métiers émergents et des formations disponibles pour accéder à ces emplois. De leur côté, les entreprises s'engagent à fournir régulièrement des informations nécessaires (besoins en recrutement, profils recherchés…), à tout mettre en œuvre pour recruter les demandeurs d'emploi qui auront bénéficié d'actions de formation à leur demande, et à renforcer la part de l'emploi de salariés résidant sur le territoire.

Une volonté politique commune forte

Plusieurs tentatives ont déjà eu lieu pour améliorer la situation (le plan Dinamic entreprises, un dispositif d'accompagnement des PME soutenu par l'Etat et la région, le plan "6.000 compétences pour l'industrie" lancé en 2008 par l'Etat et la région, le plan régional de lutte contre la crise et d'accompagnement des mutations de 2011, le dispositif de Gpec-Gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences "Compétences 2020" de 2013), sans grand résultat. Cette fois-ci, les acteurs locaux veulent y croirent. "Ce pacte est l'expression d'une volonté politique commune pour déclarer la guerre au chômage sur un bassin qui a un carnet de commandes important dans la construction navale, détaille David Samzun, les industriels, acteurs de l'emploi, gouvernement, collectivités ont décidé d'unir leur force pour combattre la situation. Il y a une volonté politique forte, oui, cela doit payer."
Le nombre d'emplois en jeu est important : 400 emplois sont identifiés à l'heure actuelle.
Le pacte prévoit aussi des processus d'évaluation, pour décider de ce qui doit être maintenu et amplifié, et de ce qui pourra être abandonné.

 
* Les signataires sont l'Etat, la région Pays de la Loire, la Carene, Pôle emploi, la CCI Nantes Saint-Nazaire, les partenaires sociaux (Medef, CPME, CFDT, CFTC, CFE-CGC), et les entreprises: STX, Néopolia, Ateliers du marais, Axima Energie, CNI, Comi Service, CMR, Gestal, Idea logistique, Mapac, Maser Engineering, Media 6, Novoferm, PMO, SDEL, SNEF, Sofolog, Sofreba, TMCI, TMP, U2p Pays de la Loire.
 

 

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