Déconcentration et décentralisation : Emmanuel Macron affirme vouloir aller vite

Dans son "relevé de conclusions" adressé aux chefs de partis ayant participé aux rencontre de Saint-Denis du 30 août, Emmanuel Macron revient notamment sur la teneur des échanges concernant la déconcentration et la décentralisation. Des travaux vont rapidement être engagés sur ces enjeux, assure le chef de l'État.

Emmanuel Macron a adressé ce jeudi 7 septembre à ceux qu'il avait réunis à huis-clos une semaine plus tôt à Saint-Denis pour un échange marathon de 12 heures un "relevé de conclusions", sous la forme d'un courrier de six pages écrites de sa main. Ou plutôt un projet de relevé de conclusions, ces participants – chefs de partis politiques et présidents des deux assemblées – étant invités à lui transmettre des "propositions de modification ou d'ajout" d'ici "dimanche soir". Il n'était d'ailleurs pas prévu que ce document fuite dans la presse. Le président compte ensuite revoir ses interlocuteurs "à l'automne" et indique d'emblée que sur les divers sujets abordés, "aucune forme institutionnelle de réponse (référendum, vote parlementaire, mesures réglementaires ou décision ad hoc) ne sera a priori exclue".

Si le premier temps de la rencontre du 30 août a été consacré aux questions internationales, ce compte-rendu fait apparaître qu'il a beaucoup été question d'"efficacité de l'action publique" et, de ce fait, à la fois de déconcentration et de décentralisation. Deux enjeux abordés par "nombre de participants", relate le chef de l'État.

En matière de déconcentration, les vœux qui auraient été exprimés sont désormais familiers : "moins d'agences, moins d'appels à projets nationaux, un regroupement de l'ensemble des compétences locales de l'État sous l'autorité du préfet de département". "La piste d'une plus grande expérimentation locale (qui supposerait une réforme constitutionnelle) ou différenciation, ou tout au moins d'un vrai pouvoir de dérogation locale a été abordée pour renforcer aussi l'efficacité du coupe maire-préfet", poursuit Emmanuel Macron, qui indique avoir demandé à Élisabeth Borne de lui "soumettre des décisions concrètes à prendre sous un mois". S'agira-t-il d'aller au-delà de l'actuel pouvoir de dérogation déjà reconnu aux préfets ? Ou simplement de relancer un appel aux préfets pour que ceux-ci s'en saisissent davantage ? (comme la Première ministre l'a d'ailleurs déjà fait en mai dernier – voir notre article du 17 mai 2023).

La décentralisation serait elle aussi apparue comme "un élément de solution pour renforcer l'efficacité de l'action publique". Avec "la nécessité d'une plus grande clarté et proximité des décisions dans plusieurs champs". "Compétence, responsabilité démocratique, financement doivent aller de pair", résume le chef de l'État dans des termes qu'il a déjà eu l'occasion de prononcer. Mais des propositions largement moins consensuelles auraient aussi été émises par certains : "mettre en place le conseiller territorial"… et/ou "revenir sur le périmètre actuel des régions". Également abordées, la réforme du système électoral Paris-Lyon-Marseille ou encore la suppression du non-cumul des mandats. La proposition d'Emmanuel Macron aux chefs de partis sur la décentralisation : "lancer un travail préparatoire plus fin dès la semaine prochaine avec vous-même ou vos représentants".

Parmi les autres sujets abordés

  • Le projet de loi Immigration "sera traité au Parlement dès cet automne" et l'immigration pourrait ensuite éventuellement faire l'objet d'un référendum, en cas d'accord sur une révision constitutionnelle pour en modifier le champ. L'intégration des étrangers devra aussi être traitée à travers les deux questions du logement et de "la politique de répartition des primo-arrivants sur notre territoire" sur lesquels un chantier sera lancé "très rapidement" afin de "prendre les mesures législatives et réglementaires requises".
  • Emmanuel Macron confirme la tenue d'une "conférence sociale" consacrée aux bas salaires en octobre. "Cette conférence sociale entre les partenaires sociaux sera ouverte par la Première ministre et le ministre du Travail", assure le chef de l'État, précisant qu'il y sera "question des branches où la rémunération est inférieure au salaire minimum" et de "l'évolution des salaires et des revenus".
  • Le président évoque aussi d'ici la fin de l'année un texte attendu de longue date "sur la solidarité entre les générations et la dépendance" préparé avec les départements.
  • Il confirme que la feuille de route sur la planification écologique sera présentée dans la semaine du 18 septembre aux forces politiques par Élisabeth Borne et promet d'y revenir "dans les meilleurs délais".
  • Le courrier liste par ailleurs que les échanges ont porté sur "l'école, la laïcité, la politique de la ville, la lutte contre les stupéfiants, le service national universel (SNU), l'environnement, l'engagement militant, la fin de vie".
 

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