Des élus se font médiateurs pour aboutir à un partage de la forêt (83)

De plus en plus de randonneurs sont attirés par le patrimoine remarquable de la forêt des Arcs-sur-Argens. Traversé sur 1.500 hectares par 130 km de pistes forestières, ce domaine communal est également apprécié pour la chasse du sanglier en battue. La municipalité a joué le rôle de médiateur. Avec à la clé une valorisation du domaine forestier pour des usages diversifiés.

A une heure des plages de la Méditerranée, Les Arcs-sur-Argens (7.300 habitants) est une porte d’entrée sur les collines boisées de la Dracénie, qui jouxte au nord les gorges du Verdon. Ce domaine naturel recèle également beaucoup de gibier, dont de nombreux sangliers. Les terres boisées sont fort recherchées par une communauté locale de chasseurs en battue qui avaient pris l’habitude de l’arpenter sans limites. "Jusqu’à présent, nous étions principalement concernés par un tourisme de passage entre le littoral et les gorges du Verdon, avec des visiteurs, tout au long de l'année, qui exploitaient peu les atouts de la forêt", explique le conseiller municipal, délégué à la coordination du tourisme, Fabrice Magaud.

La forêt, destination prisée par le tourisme vert et familial

"Depuis quelques années, nous avons réalisé que le tourisme vert et le tourisme familial en forêt constituent des atouts pour l’attractivité de notre territoire, poursuit l’élu. Dans le cadre d’un schéma directeur du tourisme propre à notre commune des Arcs-sur-Argens (lire en encadré), nous avons identifié les besoins de ce nouveau type de visiteurs pratiquant la randonnée à pied, en vélo, à cheval… Ce qui nous a amenés à nous interroger sur la façon de les accueillir au mieux, tout en tenant compte des pratiques locales."

Faire cohabiter des pratiques différentes voire inconciliables !

D’un côté, une tradition forte et ancienne de chasse en battues, avec des chasseurs qui avaient jusque-là un quasi-monopole sur ce trésor de la nature. De l’autre, des promeneurs, à pied, à vélo, en quête de tranquillité et de calme pour profiter de la forêt. Il fallait que les usagers et les visiteurs puissent profiter de la forêt sans risquer de se retrouver au milieu d’une battue ! Pour que tout le monde y trouve son compte, les élus ont décidé de jouer le rôle de médiateurs. Une démarche dans laquelle ils se sont impliqués très fortement.

Sept mois de concertation et des outils cartographiques

Il faut imaginer le partage de la forêt en comprenant finement les usages des uns et des autres. Après avoir rencontré à plusieurs reprises les chasseurs pour leur faire préciser comment ils vivent la forêt, les élus ont ensuite écouté les associations de randonneurs, de vététistes, de cavaliers et de pêcheurs.
Entre mars et septembre la municipalité a organisé une dizaine de rencontres réunissant tous ces protagonistes qui pratiquent et connaissent le domaine, y compris avec le concours de l’ONF. Ensemble, ils ont pu émettre ensemble des propositions. Celles-ci ont été traduites à l’aide d’outils cartographiques qui permettent de visualiser le partage de la forêt en secteurs et de matérialiser les limites de ce découpage, au fil de leur examen attentif.

Découpage en quatre zones, arrêté municipal et calendrier

Ces discussions ont abouti à un découpage final de la forêt en quatre zones distinctes. L’information a été publiée à l’automne 2017 sous forme d’un arrêté municipal et reprise sur des panneaux d'information implantés aux principales entrées du domaine forestier municipal.
Désormais, pour être assurés de partir dans des zones non chassées, il suffit aux randonneurs, vététistes et cavaliers de se référer au calendrier des battues, affichés sur les panneaux et également consultable sur le site internet de la commune. Quant aux chasseurs, ils se doivent de respecter ce calendrier et la réglementation en vigueur.

Panneaux d’informations connectés

"Nous avons installés des panneaux connectés en QRCode et en NFC, pour que les randonneurs d’un côté et chasseurs de l’autre sachent quelle partie de la forêt leur est ouverte et à quel moment. Chacun peut également avoir accès à l’histoire des sites patrimoniaux, depuis les dolmens jusqu’au four à poix. Ces informations seront enrichies au fil du temps, en lien avec les QRCode et la NFC, pour donner une information actualisée", conclut l’élu.

Investissement de 25.000 € et subventions de l’État et de la région

Les investissements, essentiellement les panneaux connectés considérés par les autorités comme un dispositif innovant d’aménagement du territoire, ont été subventionnés à hauteur de 50% par l’État et de 30% par la région, laissant 5.000 € à la charge de la commune sur un total de 25.000 € environ.

Schéma directeur touristique communal
En parallèle au schéma directeur touristique de la communauté d’agglomération Dracénoise dont elle dépend, la municipalité des Arcs-sur-Argens a souhaité élaborer un schéma directeur touristique communal. Pour engager le processus mené en 2015 et 2016, elle a d’abord recruté des étudiants dans une école de tourisme (Skema) à Sophia Antipolis. Puis elle a réuni des professionnels et des acteurs locaux pour aboutir après deux ans d’échange à son document final.
Il comprend une cinquantaine de fiches projets et un tableau de programmation pluriannuelle.

Commune des Arcs-sur-Argens

Nombre d'habitants :

7300
Place du général de Gaulle
83460 Arcs-sur-Argens
mairie@lesarcssurargens.fr

Fabrice Magaud

Conseiller municipal délégué à la communication et à la coordination du tourisme

Bernard Hyvernat

Service Tourisme et Communication

Découvrez nos newsletters

  • Localtis :
    Propose un décryptage des actualités des collectivités territoriales selon deux formules : édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques.

  • Territoires Conseils :
    Recevez tous les quinze jours la liste de nos dernières publications et l'agenda de nos prochains rendez-vous.

S'abonner aux newsletters