Économie circulaire : l'Ademe labellise seize premiers territoires

Accueillant positivement le volet environnemental du plan de relance, l’Ademe souhaite que l'économie circulaire joue un rôle moteur dans la reprise de l’activité au service d’une croissance économique durable. Elle l'a fait savoir lors des 4es assises de l'économie circulaire qu'elle organise jusqu'au 8 septembre. Les 16 premiers territoires lauréats du nouveau label économie circulaire ont été présentés à cette occasion.

Les 4es assises de l'économie circulaire se déroulent jusqu'au 8 septembre dans un format inédit, entièrement gratuit et accessible à distance. L'événement met à l’honneur des actions et expérimentations lancées dans la continuité du vote, en janvier dernier, de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi Agec), qui entre progressivement en application. Ce mardi, des ateliers sont consacrés au développement de la réparation, à la valorisation des terres excavées ou aux projets d'aménagement urbain fondés sur une économie de fonctionnalité (à Nantes, Plaine Commune, Grenoble). Il y sera aussi question d’expérimenter l’affichage environnemental sur les produits textile ou d’élaborer pour d’autres un indice de réparabilité.
L'Ademe en profite aussi pour inaugurer son programme de labellisation des territoires qui déploient une politique d'économie circulaire. Une quarantaine sont candidats. Une trentaine ont ensuite candidaté au premier palier du label et seize ont été labellisés. Il s'agit, pour moitié, de syndicats de gestion de déchets comme Trivalis (258 communes, 690.000 habitants) à La Roche-sur-Yon, Cyclad (234 communes, 230.000 habitants) au nord de la Charente ou ValOrizon (286 communes, 235.000 habitants) dans le Lot-et-Garonne. L'autre moitié est constituée de collectivités telles que Coeur du Var (11 communes, 42.000 habitants), Pau Béarn Pyrénées (31 communes, 162.000 habitants) et Caux Seine Agglo (50 communes, 77.000 habitants).

Plan de relance : 500 millions d'euros pour l'économie circulaire

Revenons-en au plan de relance : il prévoit plus de 500 millions d'euros supplémentaires en faveur de l’économie circulaire, via principalement un fonds du même nom opéré par l’Ademe. Une fois abondé, ce fonds atteindra 300 millions d'euros en 2021 et 500 millions d'euros en 2022. Ce supplément ciblera selon l'Ademe le soutien aux "étapes-clés du développement de l’économie circulaire". Notamment  en évitant la production de déchets (prévention), en accélérant la valorisation des plastiques et en soutenant le tri des déchets recyclables. Une enveloppe de 274 millions d'euros jusqu’en 2022 est ainsi prévue pour moderniser les centres de tri/recyclage et la valorisation des déchets. "A l'approche de nouvelles échéances réglementaires, un gros travail s'engage également sur la collecte et la valorisation des biodéchets ménagers et assimilés", ajoute Arnaud Leroy. A la tête de l'Agence, il est globalement confiant sur les moyens alloués : "De l'argent, il y en a, mais en face il faut des projets de qualité". Sachant que les aides seront, sans grand changement, attribuées aux collectivités et entreprises, "selon les cas, par une logique de guichet ou par le biais d'appels à projets".
Autre enjeu suscitant des questionnements, la valorisation énergétique des combustibles solides de récupération (CSR) et le soutien à apporter aux unités qui produisent cette énergie, laquelle se substitue aux combustibles fossiles primaires mais "reste plus chère que le gaz", précise Arnaud Leroy. 

Aide de 10 millions d'euros au secteur du réemploi

Quant au sérieux coup de frein porté au développement du secteur du réemploi, il mobilise aussi l’agence. Bercy a bloqué au départ la création d’une aide d’urgence. "Mais en juillet, un fonds de soutien à hauteur de dix millions d'euros pour aider les 300 ressourceries-recycleries à surmonter les difficultés rencontrées pendant la crise a pu être mis en place", rassure Arnaud Leroy. La loi Agec prévoit aussi la mise en place, à terme, de "fonds de réemploi solidaire" qui financeront via les éco-organismes ces structures de l’économie sociale et solidaire (ESS). "D’ici là, il y a pour ces structures comme une vallée de la mort à traverser, on se doit de les accompagner ", précise Arnaud Leroy. Lors d’un déplacement le 4 septembre dans une ressourcerie parisienne, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé une aide de dix millions d'euros, plus un accès aux fonds du plan de relance, pour que ce secteur puisse remonter la pente tout en continuant de se professionnaliser.